Nocturnal Terrors
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La Guerre des Clans Nocturnal Terrors est un forum de rpg basé sur la série littéraire écrite par Erinn Hunter.
 
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Me trouver sur le chemin de votre colère, très cher, voilà qui ne me sied guère // ft Foudre
Berce Joliette
Messages : 3
Solitaire
Berce Joliette
Le temps était au beau fixe, et une brise soufflant l’arrivée des jours plus chauds, plus beaux, remuait la terre, les plantes, et son pelage. Sa course effrénée la faisait haleter ; pour autant, ses pattes battaient la cadence dans un rythme irrégulier, la portant loin, aussi loin qu’elles le pouvaient.

Berce Joliette fuyait. C’était là tout ce qu’elle savait faire, lui avait-on dit, hurlé, au détour d’une énième dispute dont elle n’avait plus tout à fait la teneur, plus tout à fait les mots, si ce n’est ces derniers qui avaient été prononcés.

Tout ce qu’elle savait faire, c’était fuir.

Alors elle fuyait. Sans but et sans pensée autre que mettre de la distance entre elle et ce camp devenu prison. Elle voulait aller au-delà, même, des terres du Clan des Flammes. Partout, elle croyait sentir des regards sur son pelage ; et là où autrefois elle en aurait été flattée, elle les craignait maintenant. Ils étaient jugeurs, scrutateurs ; ils n’en pensaient pas moins, mais dès qu’elle se tournait vers eux pour leur cracher de dire ce qu’ils avaient à dire, ils se détournaient tous. Honteux, ou l’estimant indigne de leurs paroles ?

Elle l’ignorait. Alors elle fuyait.

C’était son problème, lui avait-on dit, tu fuis, toujours. Tu crains la bataille ; pourquoi diable es-tu guerrière ?
Elle n’avait pas trouvé les mots. A la lumière des récents évènements, elle sentait qu’ils n’auraient fait qu’attiser encore davantage ce feu de colère qui s’était allumé sous le pelage de leur chef.
Mais j’ai combattu ! avait-elle voulu rétorquer, de ce ton habituel qui faisait taire même les plus obstinés. Tu m’as donné l’ordre de m’en aller, mais j’ai combattu, et ensemble nous avons vaincu. La menace est partie. Nous avons vaincu.

Ah, mais elle l’avait déçue. Et la menace, aujourd’hui, revêtait un pelage tout autre, qu’elle ne parvenait à discerner parmi la myriade de ses camarades.

Enfin, enfin, elle parvint là où elle savait que nul chat n’était. La Plaine d’Or. A l’extrémité du territoire des Flammes. Si elle parcourait l’étendue herbue, franchissait la frontière, alors elle serait enfin libre.
Libre ? Oui, libre. Jamais auparavant n’avait-elle vu cet endroit, où elle avait grandi, comme une geôle. Elle se souvenait de ces temps passés à patrouiller avec ses camarades, à chasser des proies – et à en manger quelques-unes, en cachette, satisfaite de cette sensation d’être pleine. Maintenant, tout cela avait disparu. En parcourant ces terres arides, Berce Joliette ne voyait plus que ce félin qui s’était jeté sur elle, sans hésitation, et qu’elle avait conduit au camp, morte de peur à l’idée qu’il lui torde la nuque et n’en finisse avec lui.

Peur ! Alors que tu es guerrière !

Oui, peur. Pour elle, et pour Nuage de Faisan, également, de cette manière très lointaine, qui se disait ''oh, il ne fera jamais le poids''.
Peur. Même dans le camp, alors qu’elle avait posé les yeux sur Etoile du Corbeau, celui pour qui son cœur battait, peur. Peur qu’elle meure, et qu’il la regarde, impuissant.
Il s’était jeté sur l’inconnu, brave comme il ne pensait jamais l’être. Toutes griffes dehors ; et sa voix lui avait ordonné de s’en retourner chercher Nuage de Faisan.
Elle n’avait pas pu. Quitter Etoile du Corbeau, alors que la menace pouvait le terrasser ? Non, impossible. Alors elle avait eu peur, et courageuse, et avait sorti les griffes et plongé dans la bataille.

Et ça n’avait pas suffi ; et on lui reprochait le courage et la trouille, et elle craignait l’un et l’autre, et les regards qui jamais ne quittaient son pelage.

Avec révérence, de ce calme qui semblait signifier l’accalmie avant la tempête, Berce Joliette fit ses premiers pas dans cette étendue dorée. L’herbe apaisait ses coussinets, et l’air ambiant remplissait ses narines d’un air pur. Il lui paraissait flotter dans un espace sans temps, sans inquiétude.

Libre ?

Son épaule tressauta ; c’était assez pour la ramener dans ce présent brutal, et aussitôt Berce Joliette se tassa sur elle-même, tâchant de se rendre plus petite, dans ces fleurs que la misère avait épargnées. Accroupie ainsi, elle fit son chemin. Si elle était invisible aux yeux de quiconque – mais pas de ceux du Clan des Etoiles – ce n’était pas le cas des autres sens ; quoique cela, elle n’en avait cure. Peu importe le raffut qu’elle faisait ! D’autres croiraient à un lapin, et elle serait laissée en paix, seule, à parcourir la Plaine d’Or sur le bout de ses coussinets.

Son épaule tressauta, davantage. Elle tressautait toujours, ces derniers temps. Elle tressautait toujours quand elle se savait observée. L’épaule, pas elle. Elle, elle le sentait, mais ces derniers temps ce qu’était invention de son esprit et réalité était bien trouble. Dans le coin de ses yeux, de temps à autres, il lui paraissait voir cet énorme matou qui n’avait eu aucune pitié à la menacer, elle et sa vie.
Oh, il disparaissait dès lors qu’elle se tournait entièrement vers lui. Produit de son imagination ; pourtant, quand elle levait la truffe, il lui semblait renifler ce fumet qui l’envoyait encore plus dans les affres de la panique.
Cela l’affectait. Elle en perdait du sommeil, et de la concentration. Et la chasse, auparavant son activité fétiche, n’en était devenue qu’une corvée qu’elle redoutait.

A quoi bon une guerrière qui ne pouvait sortir ? Si tel était le cas, sa place était parmi les anciens. De toute façon, tu n’as jamais su te battre ; tu vois bien que c’est la tanière idéale pour une chatte telle que toi.

Elle n’avait pu en entendre plus ; alors elle était sortie, elle avait couru, elle avait fui, et maintenant elle parcourait la Plaine d’Or le ventre à terre, et son épaule tressautait, et marchant ainsi, elle se sentait souris.

Elle était observée. Ce fut une pensée qui la traversa soudainement – message de ses ancêtres, instinct paranoïaque – et elle y crut immédiatement, dur comme fer.

Elle était observée, mais quand ne l’était-elle pas, et la frontière n’était qu’à quelques pas. Quelques foulées. Encore quelques foulées, et ce regard qu’elle ne voulait pas voir se détournerait d’elle, et alors elle serait libre, et quand elle reviendrait – car elle reviendrait, c’était une promesse, elle reviendrait, évidemment, elle aimait son Clan malgré tout – elle irait mieux, et Etoile du Corbeau aussi, et ils pourraient enfin s’asseoir, dans l’ombre de cette tanière de chef, et s’expliquer.

Encore quelques foulées. Juste quelques foulées.
Mar 22 Mar - 14:34
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Foudre
Messages : 72

Feuille du Chat
Atout du chat:
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Solitaire
Foudre
Foudre arpentait le territoire avec attention. Il avait évité les terres du clan des Flammes depuis un bout de temps, déja. Son passage ne serait bientôt qu'un vaste souvenir. La mémoire devenait courte, lorsqu'il s'agissait d'oublier le meurtre... d'un meurtrier ? Car c'était un fait. Il avait tué le lieutenant des Flammes qui comptait lui-même se débarrasser de son propre chef en se faisant aider d'un solitaire. L'idée était tellement tordue, même pour le matou aussi noir que la nuit. Pourtant... est-ce que la femelle qui avait vu le crime être commis avait révélé la sombre machination du guerrier ? Ou les avait-elle préservé d'une telle révélation ? Il ne le saurait probablement jamais.

Mais Foudre n'avait pas agi pour faire une bonne action. Un simple hasard. Son but étant d'exterminer les claniques, un par un s'il le fallait. Sans aucune pitié. Enfin... il pouvait bien faire une exception ou deux. Et laisser ce Coeur d'Opale en vie... il avait attisé son intérêt et se réjouissait de le revoir, seul à seul. Sans son chien de garde, cette fois-ci. Juste tous les deux... Il avait bien compris, à quoi bon entrainer un guérisseur dans sa folie meurtrière ? Surtout un guérisseur aussi séduisant, tiens. Il avait également rencontré Nuage des Abysses. Bien trop jeune mais tout aussi intrigante. Voilà les seuls claniques qu'il pourrait daigner laisser vivre paisiblement ?

Mais sa soif de sang se faisait de plus en plus insoutenable. Il ne pouvait dormir la nuit que si ses désirs étaient satisfaits. Et sa vengeance prenait tout son temps, ses pensées, ses envies... Comment cette vie-là, pouvait-elle concorder avec sa vie parallèle de père célibataire ? Comment tenir sa fille à l'écart de sa violence ? Comment ne pas l'élever dans la peur ? Et quand pourrait-il enfin lui apprendre ce qu'il était réellement et qu'elle deviendrait, un jour, comme lui ? La reine de ses lieux ? un démon sanguinaire qui ferait sa fierté ? Et celle de son grand-père ? Elle suivrait leur pas à son tour et s'assurerait de faire respecter les désirs de ses ancêtres.

Foudre était donc revenu sur les terres du clan des Flammes. Encore imprégner avec bonheur du sang de sa victime! Il avait tant envie de revivre un tel délice. Le manque se fit aussi puissant qu'une drogue dont on ne pouvait se défaire. Il devait revivre ça. Encore et encore. Mais comment trouver une victime isolée, assez naïve pour se promener seul après ce qui s'était passé ici ? Il rêvait éveillé, quelle tristesse et dur réalité!

Il ouvrit la gueule à la recherche d'un fumet, n'importe lequel... Il était en chasse de la même manière que l'on traquait du gibier. Et enfin, oui, enfin il le repéra. Plus appétissant encore que n'importe quelle souris ou merle... Et sa victime ne semblait pas si loin d'ici. Très silencieusement, il la suivit jusqu'à l'apercevoir: la femelle qui semblait bien pressée. L'eau à la bouche lui monta en observant la femelle se déployer devant lui. L'avait-elle repérer ? Qu'importait, vu sa proximité actuelle, même si elle partait en courant, il la rattraperait et l'écraserait de tout son poids. Et en effet, elle semblait vouloir fuir quelque chose... lui ? Vraiment ? N'était-ce pas la frontière, devant-elle ?

Elle était donc là, la malheureuse qui subirait sa folie destructrice. Il n'allait pas perdre d'avantage de temps. En un éclair, comme pouvait le définir son nom, il frappa tel la foudre qui s'abattait en un instant sur l'objet de sa convoitise. Il s'était élancé dans sa direction et la percuta de pleins fouet. D'un geste maitrisé, il bondit et la plaqua au sol avec une force conséquente et sans retenu: Il était là pour tuer encore une fois. il croisa un instant son regard alors que celui-ci n'exprimait rien d'autre qu'une haine infinie indirectement dirigé sur cette femelle à la chair tendre, gorgée de sang. Il la griffa une fois avec violence, puis une deuxième pour s'assurer qu'elle ne se débattait pas, alors que ses griffes s'enfonçaient dans son pelage qui semblait fièrement entretenu.

- Tu a été assez bête pour te retrouver seul ici... tu en paieras simplement le prix mais au moins, tu feras mon bonheur! Susurra t-il de sa voix suave en s'étant approché de son oreille, qu'il avait tailladé.

Il pouvait s'acharner sur elle et ainsi évacuer sa haine... et après... oui, après il s'apaiserait de nouveau, puis recommencerait. Voilà la vie qu'il menait aujourd'hui, après avoir été l'élève d'Inferno. Il planta ses crocs dans sa gorge, lacérant avec plaisir ce corps de clanique... laissant le sang se déverser dans sa gorge. Il aimait être le seul à maitriser la situation, le seul à pouvoir choisir qui devait vivre ou mourir. Et cette sotte montrait qu'elle était comme n'importe quel autre clanique: un chat sans personnalité et qui ne pouvait rivaliser contre lui... toute seule, du moins. il desserra légèrement la pression de ses crocs, se léchant les babines avant de constater, cette fourrure poissée de sang. Absolument exquis. Il lui effleura le pelage du bout de la queue et ronronna:

- Tu es comme tous les autres claniques. Infiniment faible. Mais infiniment délicieuse.
Oh ça oui, petit être aussi appétissante que n'importe quelle proie de sang et de chair. Prouvant son statut de "gibier". Et un clanique de plus à éliminer. ses griffes s'abattirent à nouveau sur la guerrière, sans aucune pitié, refaisant le portait de ce si joli minois qu'il était tantôt.
Mar 22 Mar - 22:29
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Berce Joliette
Messages : 3
Solitaire
Berce Joliette
Un temps son épaule tressautait, et l'air paraissait se suspendre, retenant son souffle lui-même, en attente d'un signe du destin qui lui signifierait qu'il pourrait reprendre.
Un temps ce signe lui tombait dessus ; littéralement. Quelque chose la percuta, lui coupant le souffle ; de peur, de surprise, de force, tout cela à la fois la terrassa sans un fracas de plus. Elle ne s'en était pas rendue compte, pas de manière consciente ; mais elle savait, dans un petit coin de sa tête, celui qui était encore rationnel mais qui peu à peu se perdait dans ce flot incessant de pensées parasites ; elle savait qu'elle était perdue, et que rien ni personne ne corrigerait le destin, dont le flot courait furieusement vers une fin funeste.

C'était un poids intransigeant, comme si le monde était tombé sur ses épaules, et la maintenait plaquée au sol, elle qui déjà n'était pas fort costaude. Seules la présence de griffes s'enfonçant dans sa peau lui permettait d'identifier un chat ; ou bien elle se serait crue attaquer par les ombres elles-mêmes, sorties de leurs enveloppes pour le simple plaisir de la voir choir.
Elle croisa des prunelles jaunes, l'espace d'un instant ; et chez un autre chat, avec un autre éclat que celui de la haine qui brûlait en ce moment, sans doute les aurait-elle trouvés jolis.
Mais cette ombre n'était pas jolie ; elle transportait la mort, et en cela Berce Joliette ne pouvait qu'être saisie par la peur ; tant et si bien que les griffures que cet être lui donna, comme pour s'assurer de sa faiblesse, elle ne les sentit que de manière très lointaine.

- Tu a été assez bête pour te retrouver seule ici... tu en paieras simplement le prix mais au moins, tu feras mon bonheur!

Il avait tailladé son oreille, ce matou aux allures de démon, et lui murmurait milles promesses dans cette dernière, suave, comme un amoureux revoyait son être cher pour la première fois depuis des lunes ; comme Berce Joliette quand, avant, elles pouvait encore s'approcher d'Etoile du Corbeau, et lui jurer loyauté et abnégation, et savoir qu'il la croyait.
Celui-là ne promettait que souffrances ; et, découvrant des crocs tranchants, et les plongeant dans sa gorge, il signa là le début de ce combat pathétique, au simulacre évident.

Qu'importe si cela était des pattes arrières ou bien des milliers de guerriers qui se joignaient à ce chat pour lui taillader le dos, la peau, le corps, l'être ; elle n'avait jamais connu pareil agonie que cet assaut répété, encore et encore, chaque coup ouvrant davantage les plaies, la rapprochant un peu plus du Clan des Etoiles.

Le Clan des Etoiles... silencieux, complaisant ! Pas un signe pour la sortir d'affaire, pas une intervention pour la sauver !
Une vague de ressentiment, surgissant en même temps qu'une nouvelle de douleur, la traversa, et persista. Etait-ce là son destin ? Subir, encore et encore, jusqu'à ce que les uns ou les autres aient raison d'elle ? N'était-elle donc bonne qu'à servir de bonne grâce à Etoile du Corbeau, pour qu'il la rejette aussi sec dès lors qu'elle ne faisait plus l'unanimité ?
N'était-elle qu'un vulgaire jouet pour ce chat, dont les coups de griffes et de crocs - il les avait enfoncé dans sa gorge, et elle sentait le sang s'échapper de ses plaies aussi sûrement que la nuit succédait au jour - étaient les émissaires d'une punition ancestrale ?

Il y eut une accalmie ; mais le sang battait à ses tempes, et si le matou parla, elle ne capta qu'un mot.

Faible.

Il ronronnait, et ce mot s'enfonça dans son être tout entier, le prit et le fit sien.
Faible.
Elle était faible.

Des griffes s'abattirent sur son visage ; et le monde, enfin, se teinta tout entier de blanc, de rouge, de noir.
Elle mit un temps avant de comprendre que la patte labourait son oreille, sa joue, son oeil, marquant, crevant, défigurant, détruisant Berce Joliette, ne laissant ni la grâce de la Berce, ni la beauté de son prénom.
La laissant anonyme, criant - car elle remarqua, enfin, que ses cordes vocales vibraient dans sa gorge - de douleur. Râlant de douleur ; l'énergie s'enfuyait en même temps que son sang, la laissant à peine aussi forte qu'un chaton nouveau-né ; dans le même état que lorsqu'elle était née, petite, sa survie incertaine, voir même impossible.
Faible.
Et sa survie, impossible.
La fin était le début.

Elle était douleur ; c'était la seule chose dont elle était certaine. Le poids s'en était allé de son corps, laissant l'épuisement la clouer au sol.
Il n'était plus là. Cet être qui n'apportait que désolation était parti. La croyait-il morte, près de la mort, ou bien s'était-il tout simplement lassé d'un ennemi qui ne faisait que gémir et subir ?
Ou bien tout cela à la fois. Peut-être la contemplait-il au loin, sourire satisfait sur les babines, attendant de voir s'il lui fallait finir la besogne ?

Ce n'était pas la nuit. Elle ne pouvait se tourner vers le ciel étoilé pour réclamer des réponses qui jamais ne viendraient. Le soleil tapait sur sa peau à vif, sur les restes de celle qui avait été Berce Joliette, et il n'y avait aucun réconfort à savoir qu'elle allait mourir sous un si beau temps, dans une si belle plaine.
Mourir.
Elle ne tolérerait pas de mourir dans un endroit qui moquerait ce qu'elle venait de perdre.

Avec difficulté, elle hissa sa tête, regardant devant elle. Elle ne pouvait faire autre chose ; si par malheur elle avait fait demi-tour, juste pour voir une fourrure sombre, un sourire narquois, ces yeux de serpent, elle se serait abandonnée à la mélancolie et
à la mort.
Elle ne pouvait qu'aller au devant. Il n'y avait que là qu'elle pouvait aller. Là où elle pourrait goûter à cette liberté qu'elle avait cru obtenir, avant que le monde ne lui tombe dessus et la lacère de toute part.
Se hissant sur des pattes tremblantes, elle avança, se traînant plus que marchant. Il y avait une frontière devant elle ; mais de quel Clan, elle ne savait pas, plus, toutes ses pensées occuper à forcer ses pattes à la porter là où elles pourraient, voudraient.
Il n'y avait que devant qu'elle pourrait vivre.
Que devant...
Devant.
Mer 23 Mar - 12:11
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Foudre
Messages : 72

Feuille du Chat
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Solitaire
Foudre
Le matou noir s'était acharné sur sa victime de longues minutes, surement, y déferlant toute sa violence et son plaisir aussi. Ce besoin d'anéantir pour se sentir vivant. Etait-il né ainsi ? Comme l'incarnation d'un démon, semant le chaos avec le plus pur des bonheurs ? Ou n'était-ce que l'œuvre de son père, de faire de lui un annonciateur de mort ? Transmettant à la génération suivante toute sa colère. Que Foudre transmettra à sa fille... qui le transmettra à son tour... et ce, sans laisser le moindre répit au clanique. Le temps de leur gloire n'était plus qu'un souvenir lointain.

Il l'entendait crier, sa victime, se tordant de douleur, gémissant, sans un mot, se doutant qu'elle allait mourir là. Seul. Sans aucun de ses camarades. Entourée d'une marre de sang. Sans que le fameux clan des étoiles puisse lui venir en aide. Une terrible arnaque... Il n'y avait que les Enfers qui continuait de vivre pour l'éternité. Cela le confortait sur le fait que les chefs de clan ne pouvait pas bénéficier de neuf vie. Et puis quoi encore. Juste des chats insignifiants qui osait prétendre que ces terres leur appartenait ?

Ses griffes continuaient de se jouer de ce corps si attrayant tantôt. Mais elle ne faisait que de gémir, se débattant à peine, se vidant de son sang, lentement. Comme Foudre aimait le voir et s'en délecter. Ses babines pourpres, laissant le liquide ruisseler le long de son menton et gouter le sol. Une de ses pattes la maintenant fermement à terre. Il avait enfin assouvi son désir malsain et destructeur. Mais le temps était passé et Foudre avait fini par se lasser. il ne restait là qu'un corps mourant, devenu si laid, si détruit et surement bien méconnaissable. Le parfait tableau du travail bien fait. Elle disparaitrait sans laisser de trace. Le sang serait effacé par les intempéries et les charognards se chargeraient de son piteux cadavres.

Le terrible matou noir comme la nuit s'était redressé, relâchant la pression. Le corps tressailli sous lui alors qu'il posa ses pattes à terres sur le sang qui avait maculé la verdure. Sa carrure musclée et en pleines forme se retourna avec le plus profond des mépris. De toute sa hauteur, il dominait cette chair meurtrie qui n'en avait plus que pour une journée tout au plus. Le plaisir de la voir agoniser alors que son corps lui suppliait de l'achever, ahhh, il en était sûr! Mais il ne lui donnerait nullement ce plaisir. Elle succomberait lentement, lorsque l'hémorragie serait bien trop importante. Il aurait tant voulu réserver une telle mort à Accalmie des Esprits... mais il avait dû agir vite, alors qu'une guerrière les avait épiée derrière un buisson, il n'aurait pu se permettre que le lieutenant puisse être sauver. Coeur d'Opale aurait été celui qui aurait dû s'occuper de cet espèce de traitre. Il avait surement bien mieux à faire que de se salir les pattes en tentant de soigner ce félon.

Foudre recula un peu, en agitant sa queue. La femelle avait senti ce poids qui s'était dégagé d'elle. Mais elle n'eut l'air de le voir. A moitié aveugler, par les blessures et le sang qui devait lui brouiller la vue. Mais, à son plus grand étonnement, elle avait redressé sa tête. A tout moment, elle aurait pu s'écrouler et inspirer son dernier souffle. La femelle ne le chercha pas du regard. Elle semblait vouloir se diriger droit devant elle, se trainant péniblement à son opposé. Chacun de ses "pas" paraissait être le dernier. Le sang coulait de ses plaies béantes et des lambeaux de chairs pendaient çà et là. Mais la guerrière continuait d'avancer. Sans se retourner, avec ses dernières forces et une énergie insoupçonné qui ne devait se révéler que lorsqu'on était sur le seuil de la mort ?

Pourtant, ce spectacle lui sembla assez pathétique. Il en eut tellement pitié qu'il faillit retourner auprès d'elle pour l'achever. Avant de se souvenir de ses origines. Une clanique. Elle méritait tant de souffrance et d'agonie. Elle allait s'écouler et mourir dans des souffrances atroces. Il s'assit donc un instant, l'observant avec dégout, se déplacer, se trainer le plus loin possible. Quand il en eut assez de la contempler, il se releva en baillant. D'ici ce soir, il la retrouverait dans les environs, en train de se faire dévorer par les asticots. Ainsi allait la vie. Sans culpabilité aucune, il nettoya rapidement le sang qui le tachait horriblement avant de constater qu'il devrait rejoindre la rivière pour se débarbouiller entièrement. Hors de question que Luciole puisse voir ça. Elle faisait suffisamment de cauchemars comme ça. Lentement, il se détourna à son tour, se délectant de l'odeur enivrante du sang qui s'accrochait à sa fourrure ébène.
Mer 23 Mar - 18:30
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