Plop. Plop. Plop. Des gouttes d’eau tombaient sur le toît de cet endroit. Quel était cet abri, quelle était cette grotte ? Une construction de bipèdes, une tanière d’un énorme animal ? Il y avait là une odeur persistante de moisie, d’humidité ambiante et de saletés à m’en donner la nausée. Pourtant, malgré cette atmosphère austère, tout le monde semblait dormir, comme bercés par de doux rêves…
Après m’être prélassé un bon moment par terre, je trouva finalement la force de me lever. En observant les petits minois qui m’entouraient, j’étais obligé d’admettre qu’aucun ne semblait avoir l’âge d’un apprenti. Aucun, sauf peut-être un qui se levait : il avait le pelage noir et blanc, des yeux vairons et un physique pour le moins singulier. Apeuré, il demanda avec un grand mal de tête :
- Mais… Où suis-je ?
- Bonjour, moi c’est Patte de Raton-Laveur, et toi ? Je pense qu’on est peut-être… dans le repère d’un Super Chat !
Le chaton en face de moi haussait les épaules avec une telle expression d’incrédulité que j’en restais un bon moment silencieux. Après un petit instant de gêne, je poursuivis avec mon air renfrogné :
- Mais oui, voyons. Un Super Chat, c’est un chat très fort qui veut sauver le monde des méchants ! Ils ont souvent un repère pour réfléchir à un plan ingénieux, pour aider les autres chats en détresse.
Après avoir pris le temps de réfléchir, il bougonna le visage éteint :
- Moi... moi je pense plutôt qu’on est chez un super vilain.. Je suis Petit Bleuet.
En le regardant plus attentivement, je vis son expression triste et sa mine abominable qui me déclenchèrent des frissons dans tout le corps.
- Un Super Vilain ? Ne t’en fais pas, ce n’est pas possible, pas tant que tu es avec moi ! Mimosa, qui est comme une seconde maman pour moi, me dit souvent : “ à chaque lot de malheur, son lot de bonheur ”.
Avec une expression chaleureuse et enjouée, je continua :
- Si elle a raison, il n’y a plus de place pour le malheur dans ma vie ! Alors c’est forcément un Super Chat.
J’en étais convaincu, je voulais absolument bannir l’étiquette de chat porte-malheur qu’on me collait à la peau. Essayant de me sortir ces idées de la tête, je lui afficha mon plus beau et rayonnant sourire, ayant pour but de le rassurer. Cependant, le sien semblait n’être qu’une pâle imitation pour me faire plaisir… Je me referma sur moi-même, l’air interdit, puis m’attarda sur un autre chaton.
- Coucou toi, comment tu t’appelles ? Je suis Patte de Raton-Laveur, et ici, on est soit dans l’antre d’un chat très gentil, soit dans l’antre d’un chat très méchant. Alors on ferait mieux de s’y préparer !
Lun 28 Mar - 20:17
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Chaton
Petite Avalanche
Je dormais paisiblement contre maman et Petit Ruissèlement, doucement bercés par les gonflements et dégonflements du ventre de maman ainsi que par la douce berceuse des ronrons de maman qui vibrait contre moi. Après m'être étiré, j'ouvris doucement les yeux.
J'avais faim.
Alors, je cherchas à l'odeur une tétine, que je saisis avec ma gueule. je bus du lait, quel délice ! Et une fois le ventre bien gros et remplit, je lâchas en poussant un long bâillement et je regardas vers la sortie de la Pouponnière. J'étais rarement sortit la nuit, mais c'était si amusant ! Avec mes yeux bleus, la nuit, mes yeux faisaient moins mal avec le reflet du Soleil. Alors, avec mes petites pates, je me poussas pour me relever et je me dirigeas vers la sortie, aillant un peu de difficulté à rester debout, ça ne faisait pas longtemps que j'avais commencé à marcher. Une fois dehors, je regardas la Lune, impressionné et je me baladas, essayant de trouver des trucs impressionnant dans la nuit. Cependant, d'un coup, je sentit des crocs se planter dans ma nuque et je poussas un grondement frustré. Je voulais encore explorer et maman m'enlevait cette possibilité d'explorer ! Cependant, je ne le savais pas, mais ce n'était pas maman. Je n'avais pas encore l'odorat assez fin pour comprendre que c'était un intru me voulant du mal et non man, alors, je restais mou, ne bougeant pas. Puis, on sembla sortir du Campement et je regardas, impressionné ce qui se montrait devant moi. D'habitude, on ne me laissait pas sortir, on me ramenait à maman en ne me disant rien. Les gueules parlaient sans qu'un mot sorte, comme d'habitude.
Après un moment, on arriva à une genre de grande tanière, puis maman me jeta au sol, je m'affalas au sol, le menton cognant le bois. Je poussas un miaulement douloureux avant de redresser la tête pour comprendre que ce n'était pas maman, mais un chat roux, inconnu ! Je bondis maladroitement et me dressa, faisant le dos rond en crachant, peinant à rester debout sur mes petites pattes. Puis, le matou s'en alla et je le regardas, soulagé. Bon comment partir de là ? J'avais peur de sortir, il m'avait porté si loin et si je me perdais et qu'on ne me retrouvait pas ou que je ne retrouvais pas mon chemin ? Alors j'allas me cacher dans la paille et j'attendis, posant mon regard vers l'entrée de la tanière, attendant que maman et papa viennent me sauver. Malheureusement, ce n'était pas maman qui vint, c'était le grand matou roux ! Alors, je m'enfouis dans le foin et tenta de ne pas bouger pour rester caché Après ce qui me sembla une éternité, je me risquas à regarder vers l'extérieur du foin et remarqua que le matou était encore là, il me regarda et il-y avait d'autres chatons. Je me recachas et tenta de m'enfouir le plus profondément dans le foin et j'attendis plus longtemps et je regardas à l'extérieur, le matou était partit. Alors, je courus vers les chatons et je les secouas doucement en miaulant. Puis, plus tard, le matou revint et je partis vite me cacher. Quand je ressortis l tête, les chatons étaient réveillés, d'autres étaient ajoutés au lot et l'un des chatons semblait parler avec un autre. Je me dirigeas doucement vers eux, tremblant. Le blanc et noir me regarda et me parla sans bruit. Je tentas de lui indiquer de me suivre vers le foin avec des miaulements paniqués.
Sans succès, il continuait de parler. Je le regardais frustré et je sautillais de frustration les larmes au yeux.
-Miou miou ! MIOU MIOU !!!
À force d'hurler comme ça, les chatons me regardèrent et je tentais encore plus fort de les amener dans le foin, sans succès...
Mar 29 Mar - 0:01
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Feuille du Chat Atout du chat: Défensif Barre de vie du guerrier Rapide: (0/150) Barre de vie du Fort guerrier: (0/250) Barre de vie du guerrier Agile: (0/200) Barre de vie du guerrier Défensif: (150/150)
Guerrier
Petit Pingouin
"Mais… Où suis-je ? - Bonjour, moi c’est Patte de Raton-Laveur, et toi ? Je pense qu’on est peut-être… dans le repère d’un Super Chat ! Mais oui, voyons. Un Super Chat, c’est un chat très fort qui veut sauver le monde des méchants ! Ils ont souvent un repère pour réfléchir à un plan ingénieux, pour aider les autres chats en détresse. - Moi... moi je pense plutôt qu’on est chez un super vilain.. Je suis Petit Bleuet. - Un Super Vilain ? Ne t’en fais pas, ce n’est pas possible, pas tant que tu es avec moi ! Mimosa, qui est comme une seconde maman pour moi, me dit souvent : “ à chaque lot de malheur, son lot de bonheur. Si elle a raison, il n’y a plus de place pour le malheur dans ma vie ! Alors c’est forcément un Super Chat. Coucou toi, comment tu t’appelles ? Je suis Patte de Raton-Laveur, et ici, on est soit dans l’antre d’un chat très gentil, soit dans l’antre d’un chat très méchant. Alors on ferait mieux de s’y préparer !"
Et voilà que ça parlait dès le matin, incroyable cette histoire ! Ne pouvait-il pas dormir en paix, le petit Petit Pingouin ? Non, il fallait blablater pour raconter des bêtises sur un super chat, et puis quoi encore ? Petit Pingouin ouvrit ses yeux vairons pour s'habituer aux alentours et c'est alors qu'il remarqua : il n'était pas dans la tanière de Nuage de Poisson - il rejoignait l'apprenti pour pas dormir tout seul - et ce n'était pas ses camarades autour. Petit Bleuet et Patte de Raton-Laveur, hein ? Très bien, c'était à son tour de se présenter, mais avant qu'il n'ai eu le temps de faire quoique ce soit, un plus jeune chaton - presque aussi vieux que lui - s'avança paniqué, il ne faisait que crier. Il sait pas miauler celui-ci ? pensa le jeune chaton de la Pluie.
"Bonjour camarades, miaula-t-il d'une voix enjouée. Moi je suis Petit Pingouin, parce que je marche comme un pingouin. Je sais pas ce que c'est par contre, c'est Nuage de Poisson qui m'a donné mon nom.. il dit que c'est un gros oiseau qui vit sur la glace. Hé calme-toi mon minou"
Petit Pingouin posa sa queue sur le dos du chaton blanc, un air encourageant et joyeux sur le visage.
"Tout va bien"
Regardant un à un les chatons autour de lui, il put poser un nom sur les visages : Petit Bleuet devait être ce chaton noir et blanc et Patte de Raton-Laveur celui qui avait une sorte de masque sur le visage. Le dernier, le tout blanc à côté de lui, était inconnu, c'était celui qui ne savait pas parler.
Lorsqu'il le vit.. les muscles de Petit Pingouin se bloquèrent, ses griffes sortaient et le faisait s'accrocher sur le sol, totalement abasourdi par ce spectacle.
"WOOOAWW, miaula-t-il étonné. Petit Bleuet a les mêmes yeux que moi ! Wow ! De ce fait, tu as de très beaux yeux"
Le plus jeune rit, il croyait être le seul à avoir des yeux aussi uniques, visiblement, il s'était trompé. Se relevant pour se rapprocher du duo, laissant glisser sa queue le long du chaton inconnu, le jeune mâle miaula :
"Moi je pense qu'il faut qu'on inspecte les lieux, comme des détectives vous savez ? Faut trouver un moyen de sortir, un peu comme quand tu es dans la tanière des bébés et que tu dois contourner les gardes, miaula-t-il en regardant Patte de Raton-Laveur"
Petit Pingouin s'aventura alors dans la pièce, nullement effrayé : ça semblait être une construction bipède, Nuage de Poisson lui en avait parler une fois et se rappelant de ses dires, il trouva ce qui semblait être l'entrée : une énorme planche de bois rectangulaire. La planche laissait entrevoir une autre pièce et, sans hésiter le petit chaton s'engouffra dedans. Autour de lui, c'était tout aussi délabré, lugubre, le seul détail était cette odeur étrangère flottait dans le coin - pas comme celle des chatons qui, malgré eux, avait tous quelque chose en commun dans leur fumet -.
Le male tricolore vit alors un gros matou assis au loin, un gros rouquin avec une oreille déchirée et des balafres plein le dos. Le chaton retourna voir la petite troupe, passa sa tête dans l'entrebâillement de l'entrée et s'adressa à eux.
"Hé y a un monsieur là-bas, c'est peut-être le super-chat que tu disais ?, il tourna sa tête vers le gros matou au loin. Monsieur ? Mooooonsiiiieur ?"
Ven 8 Avr - 19:47
Messages : 14
Chaton
Nuage de Raton Laveur
-Miou miou ! MIOU MIOU !!!
Tellement de vies émanant d’un si petit chat, que j’en tomba vite sous le charme ! Je lui avais simplement demandé s’il voulait se joindre à la bataille, mais je n’avais même pas remarqué son si jeune âge. Qu’il était courageux, il tentait de me bousculer pour me montrer sa motivation… Je n’en n’attendais pas autant d’une si petite boule de poils !
- Je vois que tu essayes de me booster pour m’emmener voir ce Super Méchant, ou ce Super Gentil ! Tu es si petit mais si vaillant à la fois, tu en fait un symbole de courage ! REGARDEZ-TOUS CE PETIT CHATON, IL EST LE PLUS JEUNE, MAIS AUSSI LE PLUS NOBLE DE NOUS TOUS !
Puis, un autre chaton s’avança, il avait les mêmes yeux que Petit Bleuet.
- Bonjour camarades, Moi je suis Petit Pingouin, parce que je marche comme un pingouin. Je sais pas ce que c'est par contre, c'est Nuage de Poisson qui m'a donné mon nom.. Il dit que c'est un gros oiseau qui vit sur la glace. Hé calme-toi mon minou. Tout va bien.
Mes pupilles s’aggrandirent, signe d’un enthousiasme et d’une admiration sans borne :
- … Un pin-ouin ? C’est forcément bien comme animal, surtout si ton nom te vient d’un chat-poisson.. C’est trop la classe !
Puis, il se dirigea vers mon acolyte qui s’était montré assez discret, comme s’il essayait de fuir la scène. Un chat, c’était déjà beaucoup pour lui à gérer : mais 3… Son manque de sociabilité refaisait surface.
- WOOOAWW, Petit Bleuet a les mêmes yeux que moi ! Wow ! De ce fait, tu as de très beaux yeux
Petit Bleuet osa finalement prendre la parole, l’air fuyant. Il semblait être avec Patte de Raton Laveur, encore plus effacé qu’il ne l’était habituellement. C’était comme si la présence d’un félin extraverti à ses côtés, le cachait encore davantage de la vue des autres…
- Merci… J’aime bien tes yeux… moi aussi. Ne laisse jamais personne te les critiquer.
Il se recula, appréciant l’ombre qu’il était et me laissa la place, comme si je représentais pour lui une lumière qui l’éblouissait de trop. Enfin, je scrutais des yeux à tour de rôle les deux individus avant de m’exclamer :
- C’est trop chouette ! A vous deux, vous faites deux chats avec une paire d' yeux de la même couleur ! Je suis jaloux.
Puis la conversation redevint sérieuse. J’observais les alentours, me demandant dans quel endroit je pouvais être tombé… En regardant le visage de mes compagnons, j’en déduisis qu’ils analysaient également la situation :
- Moi je pense qu'il faut qu'on inspecte les lieux, comme des détectives vous savez ? Faut trouver un moyen de sortir, un peu comme quand tu es dans la tanière des bébés et que tu dois contourner les gardes.
Je hocha la tête, visiblement content de cette proposition. Après un temps de réflexion, je me lança :
- Voyons voir, nous sommes donc des détectives ? Fis-je d’un air faussement énigmatique pour impressionner la troupe. J’aime ça ! Il va nous falloir des noms de code… Tout d’abord, je suis le n°1 ! Vous deux, vous allez vous appeler Tic et Tac, miaulais-je en désignant respectivement Petit Bleuet et Petit Pingouin, en hommage à leurs iris étranges. Et toi… Euh… Miou. Oui, Miou ! M’étranglais-je en regardant le chaton blanc sans être capable de dissimuler mon désarroi. Comment se comportait-on avec des individus si jeunes ? Ce n’était pas simple, ils avaient toujours un papa ou une maman avec eux d’habitude !
- Je pense qu’on mérite un nom d’équipe ! Serait-ce “les matous de l’extrême” ? Ou bien.. “Les chatons de l’action” ? Enfin qu’importe, je vous laisse choisir ! Je dois vous présenter à des membres de notre nouvelle guilde, car nous avons de l’aide de chats invisibles. Moi seul peut les voir ! Je les appelle…. “Mimosa”, qui sera la n°2 !
Je désigna d’un signe de queue l’endroit qui se trouvait juste derrière le plus jeune de nous tous. Mimosa, un peu timide d’être convoquée ainsi, semblait se cacher. Puis, je montra à ma droite et à ma gauche :
- “Filou” le n°3, attention il peut être un peu farceur. Et enfin.. TATATATA. “Papy Squelette”, le n°4 ! Lui, il vaut mieux pas le provoquer ! Puis mon attention se laissa quelque peu distraire par une silhouette féline adulte. Mais que vois-je là-bas… Est-ce un allié ? Est-ce un ennemi ? Je propose qu’un éclaireur…
- Monsieur ? Mooooonsiiiieur ?
Ou pas.
- Être frontal, c’est bien aussi !
Fis-je l’air enjoué, fidèle à mon optimisme sans faille. Il est vrai que cette technique est plus rapide. Je commença à trotter en direction de l’inconnu au pelage de rouille avant d’entendre une petite voix me fredonner à l’oreille :
- NON !! Mes poils se dressèrent sur mon échine. Tu ne devrais pas… C’est… Je ne le sens pas… Méfie-toi de lui... D’accord ?
L’ombre de Mimosa se projetait devant moi, son museau immatériel se frottait à moi pour m’arrêter. Sa voix semblait plaintive, pleine d'inquiétudes, et elle était accompagnée du chat squelette qui était généralement signe de mauvais augure… Après m’être stoppé subitement, je me tourna avec pour la première fois une peur panique qui se lisait dans mes yeux : Mimosa ne me mettait jamais en garde pour rien.
- On ne devrait pas y aller… Je crois… Je crois qu’il est dangereux.
Sam 9 Avr - 18:51
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Guerrier
Petit Pingouin
"Merci… J’aime bien tes yeux… moi aussi. Ne laisse jamais personne te les critiquer.
- C’est trop chouette ! A vous deux, vous faites deux chats avec une paire d' yeux de la même couleur ! Je suis jaloux."
Petit Pingouin se mit à ronronner, ces deux petits étaient très gentils et il était bien content de les avoir rencontrer. Le deuxième plus jeune afficha un sourire candide, il ne pouvait pas être en danger avec eux ! Ce chat, le rouquin au loin, devait les avoir amener là pour qu'ils fassent connaissance ! Il était si seul dans la pouponnière, d'une manière ou d'une autre il était reconnaissant pour celui qui les avait amené là.
"Merci Petit Bleuet, miaula-t-il gentiment avant de se tourner vers l'autre petit. Tu n'as pas à être jaloux, tu as de super beaux yeux aussi ! En plus, tu portes bien ton nom, tu es génial !"
Des noms de code alors, Petit Bleuet était Tic, le petit chaton blanc était Miou et lui-même était Tac. Patte de Raton-Laveur était n°1, mais il fallait maintenant un nom de guilde maintenant, numéro 1 proposa les 'Matous de l'extrême' et juste après les 'Chatons de l'action'. Petit Pingouin n'était pas très convaincu par ces noms, il fallait un truc qui pète pour tous ses camarades de son âge ! Il fallait quelque chose qui les définissait bien : un mot qui rappelle leur jeunesse peut-être.. Donc jeune ! Ensuite, ils étaient tous des futurs guerriers donc pourquoi pas le mot combattant ! Les jeunes combattants ? Petit Pingouin trouva ça trop court, son air réfléchi collé sur son visage, il s'exclama finalement :
"La Brigade des Petits Combattants, ouais ? C'est bien ? Vous en pensez quoi ? Hein, hein ?"
Il se redressa droit comme un piquet, surexcité comme une puce sautillant sur place pour regarder ses nouveau amis un à un. La BPC gouvernera le monde ! Sa queue frétilla, son cœur battait fort tant son cerveau sortait des idées. Chaque chaton avait une odeur différente - sauf peut-être Petit Bleuet et le chaton blanc qui devait être du même clan - donc chaque chaton faisait parti d'une pouponnière différente. Petit Pingouin s'imagina alors le futur : Étoile Bleuet, Étoile du Raton-Laveur et Étoile du Pingouin.. ou Étoile de Pingouin ? Mh, faudra que je m'y penche sérieusement, tous trois chefs de clan et membre de la Brigade des Petits Combattants. Plus le temps de réfléchir, Patte de Raton-Laveur présentait à présent les nouveaux membres.
"Je dois vous présenter à des membres de notre nouvelle guilde, car nous avons de l’aide de chats invisibles. Moi seul peut les voir ! Je les appelle…. “Mimosa”, qui sera la n°2 !"
Sans hésiter, Petit Pingouin se dirigea vers derrière le petit chaton blanc pour venir rencontrer Mimosa - numéro 2 désormais -.
"Bonjour Madame, il fit une révérence devant elle, enchanté, je suis Petit Pingouin, mais lorsque nous sommes en mission - comme maintenant - c'est Tac. - “Filou” le n°3, attention il peut être un peu farceur. Et enfin.. TATATATA. “Papy Squelette”, le n°4 ! Lui, il vaut mieux pas le provoquer !""
Saluant la féline invisible, il se redirigea vers le Numéro 1 pour se présenter à Filou et à Papy Squelette.
"Enchanté également, il hocha la tête respectueusement en regardant à droite et à gauche. Numéro 1, tu es notre chef ! Est-ce que Numéro 2 est notre lieutenant ?"
Petit Pingouin attendit la réponse avant de se diriger en trottinant vers le gros rouquin au loin, suivi par Numéro 1 qui, peu de temps après, se ravisa. D'un coup d'œil interrogateur, il se regarda le chaton qui fit part de ses doutes. La peur le prenait soudainement au nez.
"T'en fais pas ! Va prévenir les autres je fais le guet avec Numéro 2, tenta-t-il gaiement."
Pourtant, lorsque le gros chat roux se retourna et qu'il croisa enfin son regard, quelque chose perça son cœur comme un pique de glace : ce chat-là, il le connaissait. Ses yeux, son poil roux, ça lui revenait maintenant. Dans le froid glacial de la tempête, alors que rien d'autre que la solitude ne l'entourait, il se rappela d'un chat - comme celui en face de lui - qui lui décocha une frappe dans l'œil. Passant sa patte sur son œil vert, il toucha du bout des coussinets cette cicatrice dégoutante qui n'aurait jamais du apparaitre sur son visage trop jeune.
"Je le connais lui, il est pas net. S'il s'approche je le défonce illico-presto, cracha-t-il"
Le poil du plus jeune des deux se hérissa : il était furieux. Adoptant une attitude en crabe, Petit Pingouin essaya de paraître intimidant - il s'était entraîné contre Nuage de Poisson, il était devenu fort maintenant -, mais lorsque le matou se releva et fit mine de s'avancer vers eux, la confiance de Petit Pingouin s'envola à toute vitesse : son poil toujours hérissé et les oreilles baissées, il fila se cacher derrière Patte de Raton-Laveur.
"C'est mieux si on file tout de suite camarade"
Lun 11 Avr - 12:19
Messages : 14
Chaton
Nuage de Raton Laveur
Petit Pingouin venait de les remercier, de les complimenter. L’un recula encore davantage avant de bredouiller un “de rien” timide, les pattes croisées : c’était Petit Bleuet. L’autre plus sûr de lui, s’enthousiasma face au compliment et le lui rendit en roucoulant un long ronronnement d’approbation : c’était Patte de Raton Laveur.
J’observais avec attention le vaillant Tac, de son nouveau nom de code, qui semblait réfléchir à une problématique rudement compliquée. Le voir ainsi plongé dans la réflexion me donna un léger mal de crâne, mais j’en fis abstraction afin de montrer à quel point, moi aussi, je pouvais être un chaton important ! Toujours avoir la tête droite et les yeux tournés vers le ciel. Toujours montrer une mine radieuse pour rassurer les chats en détresse, encore plus face à l'adversité ! C’était là mes nouvelles convictions. Alors, il fallait que je surmonte ce rude combat en étant capable d’observer ce Tac ingénieux s’empêtrer dans son ingéniosité. C’était noté, il allait devenir le stratège de notre nouvelle guilde ! En parlant de guilde, le voilà faisant une belle proposition :
- La Brigade des Petits Combattants, ouais ? C'est bien ? Vous en pensez quoi ? Hein, hein ?
Des Petits Combattants, trop cool ! Par contre, une brigade… Qu’est-ce qu’une brigade ? D’habitude, c’est moi qui suis doué pour innover de nouveaux concepts ! Songeais-je. Je sortis une griffe pour me gratter la tête avec celle-ci légèrement penchée sur le côté : je ne savais décidément pas ce que ça voulait dire, mais cela me permit d’en conclure une chose :
- Tu es vraiment vachement intelligent Tac ! J’adore ce nom de guilde, tu seras notre cerveau, je compte sur toi pour élaborer des plans ingénieux, camarade !
Après avoir cité leurs nouveaux compagnons de route : Mimosa, Filou et Papy Squelette, je fus ému de voir mon nouvel ami Tac le pingouin se diriger dans les zones distinctives où se trouvaient mes partenaires invisibles… Une larme d’émotion coula le long de ma moustache, jusqu’à la faire tanguer pour que la goutte s’échoue finalement sur le sol terne. C’était bien la première fois qu’on me croyait ! La première fois qu’on ne me prenait pas pour un fou, et qu’on acceptait leur existence… Je vis chacun des membres du gang MFPS : M(imosa)F(ilou)P(apy)S(quelette) arborer fièrement un sourire sincère, les crocs dénudés. Merci Tac, lui soufflais-je à l’oreille.
- Numéro 1, tu es notre chef ! Est-ce que Numéro 2 est notre lieutenant ?
Je fus surpris par ma soudaine nomination en tant que chef de tribu. Je réfléchis brièvement à la question… Qui était Mimosa pour moi ? Une maman douce, gentille, prévenante et attentionnée. Une maman qui s’inquiète et qui fait tout pour que mes jours s’écoulent tel un long fleuve tranquille. C’est dommage que ma destinée ne soit pas en corrélation avec les vœux de sérénité de Mimosa…
- Mimosa est comme une douce maman. Elle nous apporte son soutien, et ronronne derrière nous pour nous apporter du courage. Elle n’a cependant pas l’âme d’une guerrière, elle veut avant tout la protection avant l’affrontement. Elle est notre raison, notre sagesse avant l’action. Il faut bien l’écouter, comme une guide, mais elle n’a pas assez l’âme d’une combattante, pour être lieutenante.
Tic et Tac ça sonne bien, vous ne trouvez pas ? Après un petit temps de pause, je repris :
- C’est pourquoi, je décide que ce soit toi et Tic nos lieutenants. Pourquoi n’y en n’aurait-il qu’un après tout ! Je suis chef alors ce sont mes nouvelles lois, je veux avoir deux lieutenants à mes côtés. Vous avez tous les deux mon âge à peu près, et il y a tellement de chatons à protéger qu’on ne sera pas de trop !
Mais peu à peu, mon enthousiasme laissa place à l’angoisse, après l’avertissement reçu par Mimosa. Pourquoi me mettrait-elle ainsi en garde ? Quelque chose clochait, et je comptais bien en découvrir davantage.
- T'en fais pas ! Va prévenir les autres je fais le guet avec Numéro 2.
- Merci Tac ! J’y vais de ce pas ! Miou, vient avec moi, il faut te mettre à l'abri.
Ne sachant pas s’il m’avait entendu, je fila à la vitesse de la lumière en prenant le chaton blanc entre mes crocs, pour rejoindre le reste de la troupe. Quelle étrange sensation de jouer le rôle de papa alors que j’étais encore un chaton dans la pouponnière il y a peu ! Je le relâcha sur un monticule de paille, et l’invita à s’y cacher. Puis, je me retourna vers les autres :
- Faites attention avec ce matou roux ! Il n’a pas l’air net ! Si quiconque à des informations à me donner sur lui, qu’il s’exclame ! Je lui donne la parole ! Je pense qu’on peut réfléchir à une offensive… Mais il faut qu’on soit tous unis. Êtes-vous avec moi les chatons ??
J’essaya de tendre l’oreille, mais il n’y avait pas beaucoup d’entre eux qui s’exprimaient.. Au contraire, après mes mots, la plupart semblaient être encore plus terrorisés qu’avant. Public difficile, je vois, je vois. Derrière moi, j’entendais Tac qui s’énervait contre l’individu ? Que se passait-il ?
- C'est mieux si on file tout de suite camarade.
Filer ? ... Je sentais le courage revenir dans chaque parcelle de mon corps. L’adversité est devant nous, nous devons l'affronter avec force pour représenter un symbole de courage aux yeux de tous ! Mimosa essayait de s’interposer mais malgré la peur qui me tenaillait l'esprit et les entrailles, il fallait que je donne l’impression que j’avais la situation entre les pattes… Pour mon peuple. Papy Squelette s’avançait vaillamment à côté de moi, comme s’il s'apprêtait à m’accompagner vers le chemin qui mène au monde des morts. Le chat roux avait maintenant le visage tourné vers moi… Pourquoi ses yeux, son pelage et ses expressions me disaient vaguement quelque chose ?
- Je ne sais pas qui tu es, ni pourquoi tout le monde a peur de toi ! Mais prend garde ! Le bien triomphe toujours du mal et je te vaincrai !
Dim 24 Avr - 19:24
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Solitaire
Tocade
Promenons-nous dans les bois..
Oh oui, il était temps de réparer les erreurs passées. Ce premier chaton, Tocade le connaissait bien. C'était lui-même qui avait tracé le début de sa vie. Plus de père.. Plus de mère, oh misère !, si seulement ce gros matou blanc et son compagnon n'étaient pas intervenus pendant son acte de bonté, ce petit aurait pu rejoindre ses parents chéris ! Le rouquin avait patiemment attendu la nuit, dans le froid et sous le vent pour récupérer celui-ci, et la tâche n'avait été que plus dure lorsqu'il se rendit compte que le chaton était lové dans les pattes divines de son sauveur alors, aussi délicatement qu'un voleur, le domestique attrapa la peau du cou du plus jeune pour le tirer doucement vers lui et alors il l'eut : Patte de Raton-Laveur. Ne pouvant pas déguerpir ainsi, l'intru déposa alors le premier indice d'une longue série : une touffe de poils, presque identique à celui du guérisseur, à l'exception près que celle-ci avait l'odeur un gibier bien trop gros pour être chassé, celle d'un mouton.
Pendant que le loup n'y est pas..
Le deuxième chaton, Tocade n'avait pas pris le temps de le connaitre, mais il avait laissé sa trace sur son doux petit visage. Lorsqu'ils se sont rencontrés, la tempête battait avec fureur les branches des arbres et la pluie était torrentielle, c'est ce qui avait sauvé ce chaton trop jeune pour être seul dehors. Les chats de clan auraient dit qu'il s'agissait du pouvoir des Étoiles, alors qu'en réalité, la météo s'annonçait dangereuse depuis des jours, il suffisait simplement de vivre avec des bipèdes pour le savoir. Le domestique était d'ailleurs persuadé qu'ils avaient des pouvoirs magiques. Cependant, cette nuit-là, lorsque le rouquin s'avançait vers le camp de la Pluie, un rictus malsain aux lèvres, il fut surpris par le chaton qu'il cherchait. Réveillé aussi tard dans la nuit, mon petit ?, lui avait-il demandé.. Les guerriers ne dorment jamais !, lui avait-il répondu. Ce ne fut pas bien compliqué de l'amener vers la Grange, mais le petit ne cessait de piailler pour rien et bien vite - contrairement au petit boiteux qui avançait aussi rapidement qu'un escargot -, le domestique exécré asséna un coup sur la tête du chaton, faisant sombrer dans un sommeil profond, le jeune Petit Pingouin.
Si le loup y était..
Au grand dam de Tocade, le Clan des Flammes n'avait pas de petit, contrairement au Clan de la Terre - le clan le plus loin de la Grange - qui en avait trop. Ce soir cependant, il n'en prendrait que 3. Il n'avait pas de plan spécifique, mais au fur et à mesure qu'il marchait, ses idées se bousculaient dans sa tête. Peut-être pouvait-il organiser un combat entre les petits, les monter les uns contre les autres, garder le plus fort pour lui et en faire son apprenti ? La Pandémie serait fière de la Tocade, pour sûr ! Le premier petit qu'il attrapa du Clan de la Terre fut ce petit chaton tout blanc. Probablement sourd comme un pot car il avait beau faire tout le bruit qu'il voulait, le chaton ne semblait jamais se réveiller. Ce ne fut que lorsqu'il le jeta à terre que les prunelles bleutées de Petite Avalanche croisèrent celles dorées du mâle.
Il nous mangerait..
Revenu de la Grange, Tocade se retint de grommeler, tous ces allers-retours lui tuaient les pattes et de nombreuses fois sur le trajet, le rouquin pensa à rentrer chez lui, abandonnant ainsi les petits à leur triste sort. Par une détermination inconnue, il continua sa terrible besogne. Il ne devait pas trop s'attarder car les guerriers du Clan de la Terre remarqueraient vite son intrusion et c'est lorsqu'il balaya du regard la pouponnière que le domestique vit avec stupeur qu'un des petits... n'était plus si petit que ça ! Réfléchissant à toute vitesse, il eut une idée. Les guerriers n'avaient-ils pas d'épreuve à passer avant de passer à un autre niveau ? "Réveilles-toi mon grand, il est l'heure pour toi de prouver ta valeur". Petit Bleuet serait le troisième.
Mais comme il n'y est pas..
Désignant un chaton qui faisait tache à côté du flanc d'une reine, Tocade affirma avec fougue que cela ferait partie du soi-disant test que subirait Petit Bleuet. Se convaincre soi-même pour mieux convaincre les autres : un grand manipulateur et le plus gros des menteurs, le domestique n'était rien d'autre que ça. Boule de Soufre, porté par Petit Bleuet, rejoindrait bien vite le reste de cette bande de chatons qui n'avait jamais connu l'amour de leurs mères, mais qui, ce soir, rêveraient de pouvoir la rejoindre.
Il nous mangera pas..
Un, deux, trois, quatre et cinq, Tocade ne cessait de répéter ça en boucle depuis qu'il était arrivé à la Grange. C'était frénétique, comme les paroles d'un de ces chats fous en cage. Son cerveau pouvait presque sortir de la fumée tant il réfléchissait. D'abord, le rouquin les ferait se battre, puis il garderait le meilleur de tous, mais après ça, quoi ? Oh qu'il avait hâte de donner l'issus du combat, de répandre ses énigmes comme un serpent répandait son venin dans les veines de sa proie ! Une énigme pour chaque perdant et une extraordinaire pour le gagnant !
"Monsieur ? Mooooonsiiiieur ?"
Le corps figé, immortalisé comme dans les photos que ses bipèdes prenaient de lui, le domestique roux écoutait avec attention les deux petites bêtes derrière lui, puis il tourna sa tête doucement, de façon saccadée pour venir croiser les yeux vairons de Petit Pingouin qui abandonna sa posture de crabe pour rejoindre le dos de Patte de Raton-Laveur.
"Je ne sais pas qui tu es, ni pourquoi tout le monde a peur de toi ! Mais prend garde ! Le bien triomphe toujours du mal et je te vaincrai !"
Oh vraiment ? Un long sourire s'étira des babines de ce cher Tocade qui sembla se réveiller de sa transe. Les yeux plissés sous l'amusement, il s'avança dans une impulsion morbidesse.
"Bien sûr que tu sais, chuchota-t-il en fixant le chaton courageux. La Tocade sait qui tu es en tout cas, Patte de Raton-Laveur.. Elle connaît aussi ton défunt papa et ta jolie maman... Va-t-elle mieux ?"
Le domestique connaissait déjà la réponse : non, elle était morte depuis des lunes, et cela fit rire le mâle qui sortit un son sourd de sa gorge.
"Et toi mon petit Pingouin, ta cicatrice qu'ont laissée mes griffes te va bien, approchant dangereusement son visage de celui du plus jeune des deux,il examina la griffure avant d'afficher un sourire carnassier."
Le domestique tourna autour des deux matous, comme un prédateur jouant avec sa proie.
"Te rappelles-tu, Patte de Raton-Laveur ? On me cherche la nuit, quand on me trouve, on ne s'en rend compte que quand je suis parti. Qui suis-je ?"
Lun 9 Mai - 18:16
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Chaton
Nuage de Raton Laveur
Je venais d’arriver au milieu de la pièce - à une distance égale du reste de la troupe située à l’arrière, que de l’inconnu situé à l’avant. Le chat en os à côté de moi s’habillait d’une ténébreuse et enchanteresse aura noire à tâches blanches, telle la profondeur d’un ciel étoilé. C’était la première fois de ma vie que je le voyais arborer une telle robe, et même si sa noirceur me faisait peur en un sens ; j’appréciais sa présence. Il n’y avait pas à dire, cela lui seyait à merveille. Puis il disparut subitement… On aurait dit qu’il venait de se faire aspirer par cette aura étrange, me laissant comme seul signe de sa présence ces quelques mots :
- C’est à toi de jouer mon garçon.
Cette personnification de la mort s’en alla, pour me laisser face à la mort elle-même… Comment devais-je le prendre ? N’était-ce pas un abandon de la part de n°4 ? Pas le temps de reprendre ses esprits, l’adulte roux s’avançait vers Patte de Raton Laveur d’un air déterminé, embaumant l’atmosphère de son haleine fétide :
- Bien sûr que tu sais. La Tocade sait qui tu es en tout cas, Patte de Raton-Laveur.. Elle connaît aussi ton défunt papa et ta jolie maman... Va-t-elle mieux ?
Cette révélation eut l’effet d’un coup de tonnerre s’échouant sur lui. Même intensité, même dégâts… La Tocade pouvait-il voir le feu et la rage brûler dans son regard, reflet de l’incendie provoqué par cette foudre imaginaire ? Elle qui paraîssait si réelle à ses yeux ? Pourquoi le contournait-il ? Pourquoi osait-il se moquer si ouvertement de lui, pour ensuite changer de trajectoire ? C’est alors que je m’aperçus que Tac s’était joint à moi dans la bataille… Lui qui est pourtant un si vaillant guerrier, allait peut-être mourir avec moi dans ce combat pour la vie - contre la mort.
Filou, venait d’apparaître dans le décor, tel un caméléon se dévêtant de son camouflage. Il s’adressa à moi sans faire de pincettes, l’air à la fois triste et fier… Comme un père voyant son fils devenir un grand garçon :
- Tu es entouré de personnes qui sont prêtes à se battre avec toi… N’est-ce pas là la preuve que tu t’es fait de véritables amis ? Adieu, Patte de Raton Laveur… Continue à chérir ceux que tu aimes avec la même intensité.
Puis lui aussi se volatilisa. Pas même le temps de dire Adieu, pas même le temps de pouvoir l’admirer une dernière fois. Ne pouvait-il pas attendre la fin de cette traversée ? Non… L’imaginaire ne pouvait égaler la réalité. Aussi difficile que cela puisse être, je devais m’interposer entre Petit Pingouin et ce Tocade, montrant mes crocs malgré ses paroles menaçantes :
- Et toi mon petit Pingouin, ta cicatrice qu'ont laissée mes griffes te va bien.
Mon pelage était ébouriffé comme jamais, mon dos courbé sous la pression, ma queue s’élançait vers le ciel telle une lance prête pour le combat. J’avais déjà vu des guerriers ainsi, mais moi même n’avait jamais été dans cet état… Est-ce cela ? Un énervement si profond qu’il vient nous tordre jusqu’à nos entrailles ?
- Je ne peux pas en dire autant de tes cicatrices ! Pestais-je hors de moi. J’avais l’impression de sentir le sang de mes parents à l’intérieur de ses blessures… Papa, Maman, êtes-vous vraiment morts à cause d’un être si détestable ?
- Te rappelles-tu, Patte de Raton-Laveur ? On me cherche la nuit, quand on me trouve, on ne s'en rend compte que quand je suis parti. Qui suis-je ?
Halte là désespoir, laisse place à la perte de contrôle. Un flashback du lieu du crime, puis des yeux maintenant injectés de sang. Pour toute réponse, je ne faisais que rire d’un rire malsain, d’un rire dément, ceux qui emportent les gens sains d’esprit pour les emmener vers le monde des fous. Lui répondre ? Lui donner raison ? Un être qui tue sous couvert d’énigmes ? Personne ne pouvait plus me calmer. Pour la première fois de ma vie, le besoin de vengeances s'écoulait dans mes veines. Était-ce cela la bascule qui nous faisait devenir une bonne ou une mauvaise personne ?
- À L'AAABOOORDAAAGE ! Criais-je à plein poumons. POUR CEUX QUI SONT MORTS ! POUR CEUX QUI SONT BLESSÉS !
J’en oubliais la différence de tailles, de forces… Comment fait-on pour tuer un oiseau ? Avais-je demandé. En se jetant à sa gorge, m’avait répondu Serre de Hibou. Alors, ni une, ni deux, je m’élança sur lui en m’agrippant à son échine, puis planta mes crocs sur sa nuque tel un petit vampire.
[…] Pendant ce temps, Petit Bleuet restait en retrait. Il avait une mine sombre et triste, sans ambition, sans motivation. Il incarnait la nostalgie de la lune, qui n’avait aucune place dans ce monde où régnait le soleil. Son cœur se pinçait. Il aurait tant aimé y croire, être aimé par des chatons de son âge. Mais il ne pouvait s’y leurrer, personne ne pouvait l’accepter sur du long terme, lui qui représentait la tristesse et la lenteur… dans un corps de chaton pourtant destiné à incarner la joie de vivre.
Pardon Petit Pingouin, j’espère que tu n’as d’alter égo à moi, que tes yeux colorés. Pardon Patte de Raton Laveur, la lune ne peut cohabiter avec le soleil dans le même ciel. Pardon Petite Avalanche, toi qui est si jeune et déjà infirme. Pardon Boule de Soufre, d’avoir simplement croisé ma route.
Je n’ai rien contre vous, mais vous êtes sur mon chemin.
Voyant son sauveur se faire attaquer de la sorte, il se jeta près d’une cuve toxique et la fit tomber entre Tocade et les autres chatons. Du liquide vert suintait maintenant sur le sol, dégageant une odeur nauséabonde et piquante.
Si le monde entier pense que je déraille, alors je vais faire dérailler le monde !
Petit Bleuet se roula dans la mélasse et prit une couleur verte / la couleur de son deuxième œil, puis ricana, encouragé par le rire dément de Patte de Raton Laveur. Il s’écria :
- Maintenant, j’ai du poison sur moi ! Si vous m’approchez, vous allez mourir à petit feu ! Et pour ce chaton là… Fit-il en désignant d’un mouvement de queue le futur apprenti du clan des Nuages. Il est déjà perdu, Tocade va lui régler son compte.
Pour la première fois, un sourire se fendit sur son visage autrefois de marbre. S’amusait-il ? Il regarda du coin de l'œil l’expression de Petit Pingouin. Son cœur se pinçait de nouveau. Ce chaton là, il avait du mal, il l’aimait bien, après tout… Il s’approcha d’une des oreilles du seul adulte qui croyait en lui, pour lui susurrer :
- Le sommeil aura bientôt raison de lui… N’est-ce pas ?
Mar 24 Mai - 17:59
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Guerrier
Petit Pingouin
"Et toi mon petit Pingouin, ta cicatrice qu'ont laissée mes griffes te va bien."
Sa bouche s'ouvrit dans un o muet, ses sourcils froncés montraient une expression de pur écœurement et ses muscles tendus étaient maintenus au sol par ses griffes. Alors il se souvenait bien de lui ! C'était bien cette espèce de matou à la fourrure rousse qui l'avait attaqué quand il était tout jeune ! Quelle honte! J'étais un si petit chat, et si beau en plus, Petit Pingouin fit mine de retirer une larme de son œil, comme s'il ne voyait pas toute la dangerosité du moment.
"Je ne peux pas en dire autant de tes cicatrices !"
Sa bouche s'ouvrit dans un O muet, mais un O en majuscules cette fois. Tant de courage, tant de panache, Patte de Raton-Laveur n'était vraiment pas numéro 1 pour rien ! Puis ce dernier émit un rire démentiel et Petit Pingouin se gratta une oreille en regardant Tic du coin de l'œil.. c'est-à-dire que pile à ce moment, Tic se demanda si son chef n'était pas un tout petit peu zinzin.
"À L'AAABOOORDAAAGE !, cria-t-il à plein poumon. POUR CEUX QUI SONT MORTS ! POUR CEUX QUI SONT BLESSÉS !"
Orgh !, finalement le son O sortit enfin de sa gorge car voilà qu'enfin, un chat défia Tocade.. Petit Pingouin se mit sur ses pattes arrière, donnant des coups et des crochets dans le vent tout en fixant avec attention le combat juste en face de lui.
"OUAIS ALLER, TUE-LE, TUE-LE, hurla-t-il pour encourager le féroce chaton. MORD LUI SA GORGE CAMARADE ! ET PUIS ET PUIS CRÈVE LUI LES YEUX AUSSI ET APRÈS TU [...]"
Et tout un tas de propositions qu'on ne va pas énoncer tant elles deviennent de plus en plus horribles et déloyales. Dire qu'il avait entendu toutes ses idées et techniques par des apprentis trop bavards était un euphémisme, car en réalité c'était Nuage de Poisson qui ne se cachait même pas pour expliquer en détail ses plans d'attaques bizarres. Comment le chaton pourrait-il avoir une once de jugeote quand l'apprenti qui se chargeait de lui, lui faisait croire qu'il fallait manger les plus bêtes pour avoir un clan composé uniquement de chats intelligents ?
"RATON-LAVEUR, RATON-LAVEUR, RATON-LAVEUR, se mit-il à chanter"
Puis ce fut au tour de Tic/Petit Bleuet d'entrer en scène : il fit tomber une cuve qui déversa un liquide vert sur le sol. Probablement du liquide radioactif nucléaire ultra dangereux, il est malin. En fait, il n'avait strictement aucune idée de ce que ça voulait dire, c'était encore une fois Nuage de Poisson qui avait prononcé ces mots
"Maintenant, j’ai du poison sur moi ! - Ouaiiiis, du poison mortel même ! - Si vous m’approchez, vous allez mourir à petit feu ! - À petit feu il a dit, répéta-t-il en hochant la tête avant de mettre ses pattes sur sa gorge et d'imiter un chat qui meurt étouffé. Comme ça : krrr krrr krrrrrrr. - Et pour ce chaton là… Il est déjà perdu, Tocade va lui régler son compte. - Il va lui régler son compte, ou-ais. Attends, qwuuuuaoi ?"
HEEIIIN ? Tic était un traite depuis le début ? Petit Pingouin crut recevoir un pique en plein dans sa tête, le poids de la trahison qui pesait sur son cœur était plus énorme qu'un lapin.
"Petit Bleuet, t'étais notre lieutenant !! Tu étais mon Tic et j'étais ton Tac, notre amitié ne peut pas se termine comme ça. On était les BPC ensemble, ça veut rien dire pour toi ?, fit-il avec une moue triste"
Mais voyant Petit Bleuet s'approcher des oreilles du rouquin pour lui chuchoter quelque chose, le poil de Petit Pingouin se gonfla alors, c'est qu'il était en colère là. Comment Tic pouvait-il être proche de ce matou ?
"YAAAAAAAAAAAAH, POUR LES BPC ET POUR MON COPAIN TIC"
Et alors Petit Pingouin s'élança à contrecœur vers celui qui fut autrefois - 5 minutes avant si on veut rester pragmatique - son bras droit. N'échappant pas à son destin, le petit ne manqua pas de marcher sur ses propres poils pour écraser sa tête sur le sol. Ses poils étaient si longs... Le jeunot lâcha un léger "ow" presque sanglotant avant de se relever en vitesse les yeux emplis de larmes.
"Je pleure même pas déjà"
Mar 24 Mai - 22:39
Messages : 20
Chaton
Petite Avalanche
Je regardais les autres chatons s'amuser, comme des idiots. Personnellement je les regardais, éberlué. Je restais là à essayer de les faire se cacher, mais ils ne comprenaient rien ! Ce n'est qu'en voyant le grand matou roux que je pus enfin me sauver. J'allas rapidement me cacher dans le foin en hurlant de terreur.
Mer 22 Juin - 2:36
Messages : 14
Chaton
Nuage de Raton Laveur
Est-ce que les ratons laveurs ont leurs propres styles de combat ? Quand je me voyais là tel un chat perché, les quatres coussinets à l’air, bien en évidence, je me posais la question. Ma mâchoire toujours agrippée à la gorge du vilain, mon corps me tirait vers le bas à cause de la gravité. Le félin commençait à s’agiter pendant ma manœuvre, je m’aggripa alors sur son dos en y plantant mes petites griffes acérées comme des aiguilles.
- HUE DADA !
Lui lançais-je alors, avec un air joueur. Pendant que je faisais du rodéo, j’entendais mon camarade scander mon nom et m’encourager à achever mon adversaire :
- MORD LUI SA GORGE CAMARADE ! ET PUIS ET PUIS CRÈVE LUI LES YEUX AUSSI ET APRÈS TU [...]
Il me plaisait ce moussaillon, quel entrain ! Mais d’où sortait-il tout ça ? Si j’avais su qu’on pouvait être chaton et sanguinaire à la fois…
- Ne t’en fais pas, camarade, je vais me battre comme un diable !
Mes petits yeux scintillaient d’une lueur frénétique : je lui devais bien ça. Puis une odeur nauséabonde commença à s’installer dans la pièce. Ce n’était pas l’odeur du bois humide, ni même de la paille, c’était âcre et désagréable.
Je profita de la stupeur générale pour me projeter sur le sol, faisant une roulade et me cognant la tête contre un objet dur. Outch… Mal de crâne. Je souhaitais repartir à l’attaque, mais l’ambiance était vraiment trop intrigante.
Que se passait-il donc sur la terre ferme ? … Tic et Tac semblaient se crêper le chignon, mais le pire, c’est que Petit Bleuet s’était transformé en Petit Verdet. On aurait dit un chat venu d’un autre monde ! Il faudrait que je le garde en mémoire pour en faire une analyse approfondie.
Ce n’est pas le moment de vous disputer ! Voulais-je lancer, mais l’incompréhension face à la scène me stoppa net. Il y avait quelque chose d’encore pire, que de voir un chat vert.
C’était de voir un chat ami devenir un chat ennemi. Le vert devint à jamais dans mon esprit, la dure couleur de la trahison.
- On verra qui règlera le compte de qui. Terminais-je par dire, la gorge serrée par la colère.
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Version Petit Bleuet
- Petit Bleuet, t'étais notre lieutenant !! Tu étais mon Tic et j'étais ton Tac, notre amitié ne peut pas se terminer comme ça. On était les BPC ensemble, ça veut rien dire pour toi ?
Il tourna la tête vers la personne qui aurait pu être son ami… Son ami…
Balayant cette pensée, il la remplaça par une plus réjouissante : Les autres chatons ici sont tous de très bons candidats pour être son ami. Ils ont la lumière que je n’ai pas. La joie que je ne ressens pas. Pour tout le monde, il vaut mieux que je quitte cet endroit qui ne me ressemble pas.
Mais Petit Pingouin, dont la rage et la tristesse se mêlaient pour ne former qu’un, n’avait pas dit son dernier mot. Il cria dans un dernier souffle :
- YAAAAAAAAAAAAH, POUR LES BPC ET POUR MON COPAIN TIC..
Sacrebleu ! Pourquoi fallait-il qu’il rende les choses plus difficiles qu’elles ne l’étaient ? Il mit sa patte sur son visage, comme s’il ne voulait pas assister à la scène. Trop d’élan pour un si petit corps, le pluvieux termina sa course sur le sol, laissant comme témoignage de sa journée, quelques égratignures sur le nez.
Ouf… S’il fallait en plus se battre avec lui pour protéger son nouveau partenaire, ça n’allait pas le faire ! Le voyant relever la tête, la mine larmoyante, Petit Bleuet détourna le regard. D’entre les sanglots, l'aîné avait du mal à le comprendre. Il soupira :
- Ne me regarde pas comme ça… Je n’ai pas de place pour l’amitié dans ma vie.
Il s’agissait là de mots lancés comme des murmures, plus pour lui-même que pour son interlocuteur. Son regard était sombre, son cœur douloureux. J’espère qu’un jour, tu comprendras que les clans n’ont rien à te donner. Acheva le chaton au visage bicolore.
Puis, reprenant de l’assurance, Petit Bleuet sauta sur la cuve jusqu’alors renversée. De là, il dominait tout le monde par sa taille, sauf Tocade, le maître des lieux. Tel un chef de clan, il s’écria :
- Je convoque les chatons ici présents pour une assemblée de clan ! Même toi, là-bas, le chaton blanc qui se cache dans le foin. Je veux que tout le monde me remarque, pour une fois dans ma vie !
Il se cambra, pour donner l’illusion d’être un lion, un prédateur, un être qui fait peur.
- Aujourd’hui, je vais vous donner une leçon très importante : NE FAITES JAMAIS CONFIANCE AUX ADULTES DES CLANS ! Sinon… vous allez vivre comme j’ai vécu… comme un fantôme.
Il se racla la gorge, peu habitué à parler autant face à une foule éberluée.
- Déjà, ILS OSENT nous enfermer en pouponnière !!! Mais eux, ils vivent dehors, LIBRES. Le pire dans tout ça… C’est qu’il y a des chatons comme moi. Des oubliés. Ils ne sont jamais nommés apprentis… Ils grandissent et ils meurent dans la pouponnière, et personne ne les remarque…
Il prit une pause de deuil, comme s’il voulait entamer quelques instants de silence pour ces âmes en peine.
- ALORS AUJOURD’HUI, REGARDEZ-MOI ! ASSISTEZ À MA NOMINATION… DANS LES RANGS DES CHATS LIBRES, VEUILLEZ ACCALAMER COMME IL SE DOIT..... LA RENAISSANCE DE PETIT BLEUET... EN JOKE !
Et il s’inclina, s’imaginant recevoir des acclamations. Croyant qu’il s’agissait là de son grand jour… Quand il entendit au loin, des craquements de branche : des adultes se rapprochant de leur abri.
Mar 5 Juil - 1:56
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Solitaire
Tocade
Le chaton parcourait son corps comme une puce dérangeante qui voulait le piquer. Tocade trouva d'abord ça très amusant, comment une petite crotte comme lui arriverait-il à faire quoique ce soit contre un félin comme lui ? Ce chaton était bien loin de la fougue de sa mère, c'était désolant. Et alors qu'un faisait du rodéo sur son dos, un autre chaton - le blanc - alla se cacher dans le foin en hurlant. Oh oui, le rouquin trouvait la situation hilarante, quelle joie d'être une véritable terreur. Le petit écaille de tortue fit une liste de tout ce qu'il pouvait faire pour vaincre le rouquin, comme lui mordre la gorge. Quelle merveilleuse idée ! Il fallait en finir avec lui, le domestique donna un coup d'épaule pour déloger le chaton agrippé à son dos et le plaqua sur le sol. Un sourire carnassier sur les babines, le mâle plongea ses crocs dans la gorge de Patte de Raton-Laveur, sans serrer : il voulait juste lui faire peur, il voulait rester dans son esprit maintenant et à jamais. En tournant les yeux, il vit Petit Pingouin pleurnicher, le pauvre bébé venait de trébucher sur ses propres poils.
"Je convoque les chatons ici présents pour une assemblée de clan ! Même toi, là-bas, le chaton blanc qui se cache dans le foin. Je veux que tout le monde me remarque, pour une fois dans ma vie !, beugla l'ancien Petit Bleuet"
Le rouquin relâcha la gorge du jeunot pour l'attraper par la peau du coup et le jeter aux pattes de son jeune allié. Il alla ensuite dans le tas de foin, ils devaient tous écouter, même le chaton bizarre qui ne faisait que brailler.
"Aujourd’hui, je vais vous donner une leçon très importante : NE FAITES JAMAIS CONFIANCE AUX ADULTES DES CLANS ! Sinon… vous allez vivre comme j’ai vécu… comme un fantôme. Déjà, ILS OSENT nous enfermer en pouponnière !!! Mais eux, ils vivent dehors, LIBRES. Le pire dans tout ça… C’est qu’il y a des chatons comme moi. Des oubliés. Ils ne sont jamais nommés apprentis… Ils grandissent et ils meurent dans la pouponnière, et personne ne les remarque…"
Le plus vieux de tous l'écoutait avec une mine compatissante. Oh bien sûr, il était considéré comme un félin sans cœur - la preuve, il venait de kidnapper une ribambelle de chaton et pourquoi faire ? -, un monstre de feu, mais il restait un félin par-dessus tout et il savait faire preuve d'amour.. parfois.
"ALORS AUJOURD’HUI, REGARDEZ-MOI ! ASSISTEZ À MA NOMINATION… DANS LES RANGS DES CHATS LIBRES, VEUILLEZ ACCALAMER COMME IL SE DOIT..... LA RENAISSANCE DE PETIT BLEUET... EN JOKE !"
Comme il aurait voulu l'acclamer, là, maintenant, mais il savait que ce n'était pas possible avec les félins qui arriveraient, alors il se rapprocha de Joke, le nouveau guerrier libre pour lui chuchoter à l'oreille :
"La Tocade est fier de toi, mais il est temps d'y aller sans quoi le Chat craint que la situation ne dérape. Ne t'en fais pas, un jour viendra où tout le monde acclamera la Joke."
Et alors, il se tourna vers les trois chatons pour les regarder une dernier fois.
"Souvenez-vous de Tocade, mes petits, car il ne partira jamais."
Mar 12 Juil - 14:13
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Guerrier
Force d'Abeilles
Un peu plus tôt dans la journée, le chaos s'était installé dans le campement du clan de la Terre. De nombreux guerriers courraient à droite à gauche en cherchant les 3 chatons manquants, quand d'autres, complètement désespérés... Imaginaient déjà le pire. Face à ce désordre déchirant, la meneuse du clan de la Terre clamait le calme alors que dans sa voix, se lisait la tempête. Mais il n'y avait pas qu'elle... La foule était en colère et s'il le fallait, il y'en avait des candidats pour aller rétamer en pièce ce Tocade, cet ennemi du peuple, cet indésirable à éliminer et qui, s'il était capturé chez les Terriens, serait probablement condamné à une peine terrible.
Pendant ce temps, deux félins venaient d'être convoqués pour partir à la recherche des chatons. Peut-être bien qu'ils allaient être vus comme des héros s'ils parvenaient à terminer cette tâche, peut-être bien aussi que de nombreux jaloux se tapissaient dans l'ombre, regrettant amèrement de ne pas avoir été sur la liste de la cheffe... Force d'Abeilles, quant-à elle, savait très bien qu'elle n'avait plus à faire ses preuves, et c'est avec la tête haute qu'elle avança en compagnie de Pépin de Pomme, ne lorgnant pas sur les détails concernant la description du méchant de l'histoire. La détermination n'était pas le seul état d'esprit de la guerrière, une grosse part d'inquiétude et de tristesse se lisait sur son visage.
Elle regrettait déjà amèrement sa dernière dispute avec Petit Bleuet... Saurait-il un jour qu'elle le voyait un peu comme son fils adoptif ? Et si la dernière image qu'il avait d'elle, c'était celle d'une mère indigne, trop occupée à s'occuper du clan que d'elle même, que de lui ? Elle ne se le pardonnerait jamais. Alors qu'elle était plongée dans ces dures réflexions, elle vit une petite oreille, puis deux, se dissimuler de derrière un buisson. Elle tapota l'épaule de Pépin de Pomme avant de lui chuchoter :
- Chut, parlons moins fort... Je crois que j'ai vu quelque chose par là-bas...
Elle fit semblant de tourner vers la droite de la forêt, puis vit le matou s'extirper un peu de sa cachette avant de lui sauter dessus. Mais, c'est Plume de l'Ombre ! Comprenant son erreur, elle rétracta ses griffes et rebondit sur son dos avant de tituber sur le côté, prise au dépourvu... Le mâle rétorqua, en colère :
- Mais tu fais quoi ???
Un peu gênée elle s'excusa, penaude :
- Désolée Plume de l'Ombre... Puis elle lui demanda :
- Pourquoi nous prendre en filature, aussi ? Tu aurais dû rester au campement, ordre de la cheffe ! Quelque part cependant, elle comprenait l'appréhension et le dévouement de celui-ci... Après tout, il y avait son neveu dans l'affaire. C'est pourquoi elle ne fit pas d'histoire, au contraire, quand il lui répondit :
- J'ai décidé de venir quand même, tu lui en parleras, allez on n'a pas le temps !
C'est ainsi que les trois vaillants guerriers accélérèrent le pas et aiguisèrent leur sens pour parvenir à trouver la cachette de l'assaillant... Une énorme bâtisse se dressait maintenant devant eux, sentant un mélange de foin et une désagréable odeur de bipède et de peur. Son poil se hérissa à la vue de cette structure qui lui évoquait de très mauvais souvenirs... Bien décidée à ne pas laisser partir Tocade, s'il s'avérait qu'il était bien derrière tout ça, Force d'Abeilles avança à pas discrets pour le prendre en tenaille. Mais alors qu'elle s'apprêtait à intervenir, elle vit Petit Bleuet tout vert, qui se dressait face aux autres chatons. Elle parvint à entendre quelques bribes d'informations :
- Je veux que tout le monde me remarque, pour une fois dans ma vie ! [...] NE FAITES JAMAIS CONFIANCE AUX ADULTES DES CLANS ! [...] Le pire dans tout ça… C’est qu’il y a des chatons comme moi. Des oubliés. Ils ne sont jamais nommés apprentis… Ils grandissent et ils meurent dans la pouponnière, et personne ne les remarque…
Elle regarda, impuissante, ce chaton qu'elle avait tant délaissé... Le cœur brisée, elle comprit à ce moment l'ampleur des dégâts, elle comprit sa peine, sa tristesse, et à quel point elle avait été impardonnable : elle venait de transformer une belle âme innocente de chaton, en un orphelin remplit de haine et de rancœur... Une âme qui ne connaîtra jamais la beauté de l'enfance, et qui ne sera jamais apaisée.
Pas loin de là, un chaton qui avait l'âge d'être apprenti était complètement hébété dans un coin. Il avait la tête ébouriffé, le pelage d'un raton-laveur, et des yeux jaunes grands ouverts. On y lisait de l'incompréhension totale :
- Qu'est-ce que tu nous fait ?!! Tu... Tu ne vois pas à quel point il est vilain ? Il... Il a essayé de planter ses crocs dans ma nuque et toi... Et toi, alors que j'avais confiance en toi... Tu... Tu nous fait ça ? Et qu'est-ce que c'est que ces histoires ? Tu nous prends pour des têtes de piaf... ou bien ?!
Lui aussi, dans son cœur, on y lisait une certaine amertume. Si jeunes, et pourtant, tant d'épreuves... Cette époque de l'histoire promettait d'être bien sombre. Avec dédain, le petit matou noir et blanc continua sa tirade comme s'il n'avait rien entendu, et de plus belle, cette fois :
- ALORS AUJOURD’HUI, REGARDEZ-MOI ! ASSISTEZ À MA NOMINATION… DANS LES RANGS DES CHATS LIBRES, VEUILLEZ ACCALAMER COMME IL SE DOIT..... LA RENAISSANCE DE PETIT BLEUET... EN JOKE !
Force d'Abeilles prit son courage à deux pattes, et s'avança jusqu'à l'intérieur de la bâtisse. On y voyait les deux autres félins tenter de regrouper chacun des chatons, mais sa concentration était ailleurs, bien ailleurs.
- Je te vois. Fit-elle, le visage complètement déformé par le choc. Je te vois Petit Bleuet.
Elle voulait lui dire autre chose, elle voulait lui avouer tout ce qu'elle ressentait, à quel point elle aurait aimé être là pour lui. Elle voulait se débarrasser de cette douleur énorme qu'elle avait en elle... Mais aucun son ne sortait de sa bouche ; ainsi, après autant de temps, la seule chose qu'elle était parvenue à lui dire, c'était qu'elle le voyait. C'était pitoyable. Ce qui la fit reprendre ses esprits, n'était autre que la voix rauque et traumatisante de l'ennemi :
Souvenez-vous de Tocade, mes petits, car il ne partira jamais.
Puis le chaton s'en alla derrière Tocade tel un petit poussin vert, le dénommé Joke observa une dernière fois, intensément la féline. Aucune expression ne se lisait sur son visage, aucun qu'elle ne parvenait à décoder. Elle ne le connaissait pas, elle n'avait pas appris à le connaître, et elle en payait maintenant le prix :
- C'est trop tard, maintenant. Ne tente pas de me suivre. Je ne suis plus un chat de clan. Je suis Joke.
"Joke". Ce nom maudit résonna dans sa tête comme une désagréable chansonnette. Elle resta là, plantée pendant un bon moment, sous les pleurs des autres petits. Pourtant Tocade avait été là, si près d'elle... Elle avait enfin eu l'occasion de l'attaquer, de lui faire payer ce qu'il avait fait à son ancienne mentor, de lui faire mordre la poussière ! Mais son corps n'avait pas voulu bouger. Une petite voix lui chuchota à l'oreille :
- Rentrons maintenant...
La vie reprenait. Il y en avait d'autres qui avaient besoin d'être secourus. Pourtant elle ne voulait pas y prêter attention, car Petit Bleuet n'était plus. Une partie d'elle même, s'en était allé avec lui... A côté de cela, il y avait le soleil qui était toujours présent dans le ciel. Comment pouvait-il faire encore beau, alors qu'il y avait de la pluie dans son cœur ? Tel un zombi, elle s'avança derrière les autres chatons et les deux guerriers. Ils allaient au campement de la Terre, et encore, elle n'en n'était pas tout à faire sûre. Dans son état, elle suivait, et c'était déjà beaucoup.
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