Apprenons à mieux nous connaître [Rosée - Opale - Ronces]
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Nuage de Rosée
Le soleil s'était levé depuis un bon moment sur le camp du Clan des Flammes, ses rayons chaleureux traversant la brume fraîche de milieu de journée. Nuage de Rosée avait été de patrouille de nuit avec d'autres guerriers, elle était une apprentie expérimentée à présent alors les activités nocturnes lui était autorisées. Ce qu'il y avait de bien avec ces patrouilles là c'est qu'elles permettaient d'esquiver les entraînements et ça la jeune femelle s'en réjouissait pas mal. C'était toujours l'occasion d'aller voir son cher grand frère Cœur d'Opale dans sa tanière emplie d'odeurs médicinales. Son aîné lui avait d'ailleurs proposé la veille une sortie tous les deux pour remplir ses réserves et évidemment Nuage de Rosée avait accepté à cœur joie. Sauf qu'il y avait deux problèmes.
Déjà en demandant la permission d'accompagner le guérisseur, on lui fit la remarque que seule une apprentie ne suffirait pas au vu des dangers qui rôdent et de la soudaine intrusion d'un chat louche dans le camp il y a quelques temps de ça. La seconde raison c'est que beaucoup de guerriers étaient du coup mobilisés. Il y en avait donc des occupés dehors, ceux qui dorment, ceux qui sont de corvée, ceux qui ont un devoir particulier... et le reste. C'est à dire Fleur de Ronces. De tous les chats possibles seul le matou au pelage noir -du moins ce qu'il en reste- était disponible. Crotte. De. Souris.
Nuage de Rosée ne détestait pas son oncle mais... Elle avait toujours été gênée par sa présence un peu -hum- pesante ? Il lui rappelait son père ou plutôt son absence quand elle était dans le besoin. La femelle savait qu'il n'y avait rien à tirer de cette racine là de sa famille. Mais bon là, je vais serrer les crocs. Et puis il est peut être plus agréable qu'on ne le croit ? Après tout je ne le connais pas tant que ça. C'était beaucoup d'idées reçues elle devait bien l'avouer. Bref. La frimousse claire se dirigea donc évidemment d'abord chez Cœur d'Opale car quoi de mieux que d'affronter ses problèmes avec une belle compagnie n'est-ce pas et puis comme ça elle ne se creusera pas la tête sur comment aborder Fleur de Ronces. Il passait tellement de temps chez Cœur d'Opale qu'ils devaient bien se connaître maintenant. Elle le vit non loin de l'entrée de sa tanière et salua Nuage Éclatant d'un signe de tête.
"Coucou je suis là ! Et prête à porter toutes les plantes possibles, tant que j'en avale pas une par mégarde." Dit-elle en faisant la grimace.
Ça lui était arrivé la dernière fois, comme quoi il ne faut vraiment pas essayer de parler la bouche pleine. Heureusement ce n'était pas une plante très forte mais elle était très amère. Beurk.
"Je sais pas si on te l'a dit du coup mais il faut un autre guerrier avec nous pour plus de précaution, et euh... j'espère que tu t'entends bien avec Fleur de Ronces parce que moi je le connais quasiment pas."
Elle passa la tête dehors, cherchant de son regard bleuté le minois moucheté de son oncle. Il était là effectivement. Était-il au courant ? Et puis que pensait-il de son neveu et de sa nièce ? La jeune apprentie écouta d'une oreille ce que lui dit son frère pendant que les deux félins se dirigèrent vers Fleur de Ronces. Les yeux de Nuage de Rosée devinrent un tout petit peu fuyant quand la discussion commença et c'est avec difficulté qu'elle ne pu dire qu'un léger "Bonjour" qui se voulait tout de même amical. Et puis un petit sourire quand même, fallait bien être agréable pour qu'il soit agréable après tout on a rien sans rien. Aaah... Il lui rappelait vraiment son père de loin c'était dommage.
:albino:
Fais sur téléphone, je n'ai aucune idée de la longueur du texte ptdrrr
Dim 6 Fév - 5:08
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Guérisseur
Cœur d'Opale
Apprenons à nous connaitre
Aïe ! S’exclama une voix grommelant du fin fond de la tanière. Elle était encore sombre malgré les rayons du soleil qui perçait dans la petite cavité du canyon, diffusant une agréable douceur dans l’endroit habituellement glacial. Après tout, la grotte du guérisseur était située de manière à ce que les plantes ne prennent pas chaud, mais le jeune félin frileux n’était jamais contre un peu de chaleur. Il s’était cogné la tête durement contre une parois en se relevant, renversant un ballot d’herbe qui s’était éparpillé partout. Son apprentie dans toute son effervescence s’était dépêchée de l’aider à ramasser et Opale fit tout pour ne pas laisser transparaître son trouble. Ça arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps et dans la semi obscurité, c’est à peine si il distinguait la couleur des pelages en taches floues.
Enfin… En voilà un tout particulièrement reconnaissable qui pointait son museau dans la tanière du guérisseur. Pas besoin de plisser les yeux pour le reconnaître celui là. Un soupir souleva les épaules de coeur d’Opale alors qu’il lui lançait.
-Bonjour Fleur de Ronces, comment te sens tu aujourd’hui ?
Alors qu’il l’examinait comme tous les deux jours, son regard s’était un peu assombri et son expression devenue placide. Fleur de Ronces était… Comment dire. Son oncle. Malgré qu’il soit plus jeune que lui, il devait le considérer comme un membre de sa famille à respecter comme un aîné. Après tout, il était le frère de son père, un félin exécrable qu’il faisait tout pour éviter. Il ne le connaissait pas vraiment et n’avait jamais tellement cherché à se rapprocher de lui. Après tout, il était certain même si il ne le disait pas à voix haute que Fleur de Ronces ne le considérait pas comme un bon guérisseur. Cœur d’Opale n’arrivait pas à trouver le mal qui rongeait sa pelisse chaque jour, un peu plus tachetée de blanc à chaque lune. C’était un mystère pour lui et les autres membres du clan, surtout que Fleur des Sables n’en était pas atteint.
Heureusement, ce n’était pas contagieux mais il préférait vérifier que ça ne porte pas atteinte à sa santé (ce qui n’était pas le cas). Mais le guerrier ne semblait pas l’entendre de cette oreille et à chaque visite paraissait de plus en plus agacé. Cœur d’Opale faisait réellement de son mieux, mais ça il n’en avait jamais entendu parler. Peut-être que si Fleur de ronces était plus agréable avec son neveu, il daignerait aller chercher de l’aide du côté des autres guérisseurs pour savoir si ils ont déjà eu affaire à ce cas… Mais non. Il observa attentivement les nouvelles tâches, notant silencieusement leur emplacement et lui donna de l’épiaire laineuse comme plante énergétique. Il ne pouvait rien faire de plus.
-Voilà, il n’y a rien de nouveau et a part ça ton corps est en parfaite santé. Comme d’habitude n’hésite pas à me dire si tu te sens mal ou fiévreux.
Souffla t-il en ne le regardant pas, occupé à faire son inventaire. Sa voix était un peu sèche et il le vit s’éloigner à l’extérieur du coin de l’œil. Il soupira de soulagement et se glissa à son tour à l’extérieur en prévenant son apprentie de son absence. Cœur d’Opale gonfla un peu le pelage en se dirigeant vers sa petite sœur pour lui donner un coup de tête affectueux. Aujourd’hui, c’était cueillette et heureusement avec la plus merveilleuse des compagnies. Nuage de Rosée était son rayon de soleil, ils n’avaient pas exactement grandi ensemble mais il la considérait tout comme. De tous les membres de sa famille, elle était celle avec qui il avait passé le plus de bon temps, que ce soit en jeu ou en rigolade.
-Coucou je suis là ! Et prête à porter toutes les plantes possibles, tant que j'en avale pas une par mégarde. -Bonjour ma belle ! Ahah tant que c’est pas une plante dangereuse ça devrait aller. On va aller au champ de pissenlit aujourd’hui, on ne devrait pas rentrer trop tard… Ou si, si c’est pour te permettre de sauter un entraînement ! -Je sais pas si on te l'a dit du coup mais il faut un autre guerrier avec nous pour plus de précaution, et euh... j'espère que tu t'entends bien avec Fleur de Ronces parce que moi je le connais quasiment pas. -Hein ?
Son regard se perdit sur le campement et effectivement, Fleur de Ronces les attendait comme une… Fleur. Un petit rire nerveux traversa sa gorge et il bafouilla un « oh.. Allons-y ». Par le clan des étoiles ! S’entendre était un très grand mot car toutes leurs conversations amicales avaient été plutôt gênantes jusqu’à présent, sans oublier le « petit » problème de Ronces. Cœur d’Opale était pratiquement sur qu’il le détestait en fait. Mais pour Nuage de Rosée… Il allait faire un effort. Il ne put s’empêcher de penser qu’elle aurait suffit pour l’accompagner, mais les ordres étaient les ordres et avec le danger qui rodait encore...
-Ah ah re.. Rebonjour !
Souffla t-il en inclinant la tête, essayant de paraître enjoué même si le rauque dans sa voix le trahissait quelque peu. Il s'ébroua. Naturel opale, Na tu rel ! Un petit silence s’installa ou la petite famille se dévisagea, pour la première fois réunie de la sorte. -Herem. Bon, je suppose que tu es au courant Fleur de Ronces ? Merci de m'accompagner tous les deux. Si vous n’avez pas de questions allons-y, la route n’est pas courte.
Et il agita les oreilles en se dirigeant de sa démarche svelte et chaloupée jusqu’à l’entrée du campement. Une douce brise caressa son pelage alors qu’il faisait face aux grandes plaines rases et jaunies. Il laissa Nuage de Rosée le rejoindre en tête et lui donna un petit coup de museau rassurant pour lui signifier de ne pas s’inquiéter. La route allait être longue…
Dim 6 Fév - 12:11
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Guerrier
Fleur de Ronces
En rétrospective, la journée n'avait pas bien commencé. Non, non, on aimait à se faire des illusions, et à se dire que si le début était plutôt pas mal, c'était la suite qui avait viré à la catastrophe ; une manière de se rassurer, de se dire que ce n'était que le coup du destin (ou du Clan des Etoiles) qui avait fait que, d'heure en heure, les choses étaient devenues de plus en plus désastreuses. Oui, cela rassurait ; parce que ainsi, on se disait que la prochaine fois, on ne ferait pas les mêmes choix, qui conduiraient aux mêmes conséquences, et ainsi de suite.
Fleur de Ronces n'avait pas ce luxe de faire "d'autres choix". Pas lorsqu'il l'apercevait.Elle. Cette petite tache traîtresse, nouvelle. Petite, mais redoutable, qui le transperçait fugacement de peur. Fleur de Ronces, en un mot comme pour cent, perdait sa couleur. Il blanchissait ; comme si son pelage noir n'était qu'une épaisse couche de suie qui chaque jour s'en allait un peu plus. Il l'avait vu ce matin, cette tache, une inconnue qu'il n'avait toujours pas mémorisé (la mémoire, avait-il appris, était sa plus grande arme contre sa maladie ; sans cela, il aurait été incapable de savoir combien de temps il lui restait avant de... Bref). Et toute inconnue, il l'apportait à Coeur d'Opale, le guérisseur. Son neveu, aussi, accessoiremment.
Il avait pointé son museau dans cette tanière sombre, pas un mot pour s'annoncer, ce qui n'avait pas manqué à Coeur d'Opale car il l'avait de suite reconnu. Par son fumet, ou par son pelage, qui ne se confondait plus totalement dans la lumière calfeutrée de l'antre ? Peu importait ; Coeur d'Opale l'examinait désormais, et c'était là tout ce qui comptait. Il y avait toujours une certaine gêne entre eux ; déjà, quelques minutes auparavant, lorsque son neveu lui avait demandé comment il allait, Fleur de Ronces n'avait que répondu à mi-mots, peu certain que la réponse intéressait réellement le matou. Et maintenant, ce dernier faisait le tour de son pelage, les yeux dans le vague ; comme si la tâche, agaçante il fallait le reconnaître, n'était plus que routine. Fleur de Ronces voulait désespérément se rapprocher de ce neveu plus âgé que lui (et que c'était drôle, de penser ça !), mais les mots lui manquaient. Et, en plus, pointait toujours cette colère si familière, lorsque, comme maintenant, Coeur d'Opale se contentait de lui donner une herbe quelconque, déclarait :
-Voilà, il n’y a rien de nouveau et a part ça ton corps est en parfaite santé. Comme d’habitude n’hésite pas à me dire si tu te sens mal ou fiévreux.
Et il s'en retournait à ses plantes. Toujours. Toujours toujours toujours toujours. Et Fleur de Ronces mangeait la sienne, alors même que le camp avait subi l'assaut de ce chat étrange il y avait quelques temps de cela, et que gâcher des "remèdes" sur lui ne servait à rien, puisqu'ils ne marchaient pas !
Il s'en alla, comme toujours. Rien d'autre à faire, après tout. Pour calmer sa frustration, il valait toujours mieux se retirer de la situation, respirer un bon coup, et penser à autre chose. Penser au positif, par exemple ; il n'était toujours pas contagieux. Sa maladie, il l'affrontait seul ; ce qui n'était pas plus mal, car qui aurait voulu infliger à ses compatriotes, son Clan, sa grande famille, le même mal que soi ?
Un pelage clair attira son attention ; et la scène qui s'en suivit lui serra le coeur. C'était Nuage de Rosée, sa nièce, et Coeur d'Opale, qui se saluait en un miaulement joyeux. Ces deux-là, ils s'entendaient à merveille. Une demie-fratrie, qui se comportait comme si cela ne comptait pas. Il supposait que c'était le cas. Lorsqu'on avait un père comme le leur, et le reste décimé - pardon, parti chasser dans le Clan des Etoiles - eh bien, on se raccrochait bien à ce que l'on avait. Fleur de Ronces n'en faisait pas parti ; mais il supposait que c'était sa faute. Sa frustration prenait tout le temps le dessus lorsque, inévitablement, il se rendait de nouveau dans l'antre de Coeur d'Opale ; quant à Nuage de Rosée, apprentie expérimentée qu'elle était, bientôt guerrière, quel besoin avait-elle d'un oncle malade, lointain, et qui ne comprenait que trop tard qu'elle avait eu besoin, plus tôt, de son aide ?
Ils lui jetaient des coups d'yeux étranges, cependant ; et Fleur de Ronces mit un temps avant de comprendre pourquoi, alors que Coeur d'Opale se dirigeait sur lui avec l'hésitation d'un chaton nouveau-né, sa soeur sur les talons. La récolte. Cueillette. Peu importe ; son neveu voulait aller chercher des plantes médicinales, et avait besoin d'un accompagnant. Coeur d'Opale le salua. Il bafouillait, remarqua Fleur de Ronces. Un temps passa. Ils se dévisageaient tous, se jaugeant du regard, ou bien déterminant si toute la sortie se passerait ainsi, dans un mutisme gênant, rempli de non-dits. Puis Coeur d'Opale (grâce au ciel fut faite en cet instant) finit par miauler :
-Herem. Bon, je suppose que tu es au courant Fleur de Ronces ? Merci de m'accompagner tous les deux. Si vous n’avez pas de questions allons-y, la route n’est pas courte.
Il prit les devants - c'était, après tout, le plus âgé - et Nuage de Rosée le rejoignit. Toujours silencieux, Fleur de Ronces regarda le guérisseur donner à sa nièce un petit coup de museau ; et tout à coup, le spectacle dont il ne faisait pas parti lui parut intolérable.
- Allons-y, gronda-t-il d'un ton bourru, se jetant en avant dans les plaines jaunes qu'étaient le territoire du Clan des Flammes.
Le vent frappait son pelage sans pitié, mais il n'en avait cure. Cela l'aidait à lui remettre les idées en place. Il supposait que son neveu et sa nièce le suivait ; derrière lui, il entendait les pas pressés de deux félins. Il ralentit. Que serait-ce, s'il venait à les perdre ! Alors qu'il était censé les protéger de la moindre attaque - quoique, de son avis, Nuage de Rosée seule aurait très bien suffit à cette "patrouille". Elle était à deux lunes d'être guerrière ; et leur territoire n'était pas non plus prompt à une embûche. Et sûrement, pensa-t-il vicieusement, qu'un guérisseur, même sur le chemin de la cécité, serait capable de venir en aide à une apprentie se battant contre un chat ennemi, pas vrai ? Fleur de Ronces souffla profondément. Ce n'était pas le moment de se laisser emporter. Cette mission, et sa famille (la plus petite, pas le Clan), passaient avant tout.
S'arrêtant finalement, il se tourna vers les deux autres matous. Leurs pelages clairs tranchaient avec le sien, sombre (mais pour combien de temps seulement !), et à les voir côte à côte, Fleur de Ronces désespéra à s'imaginer parlant avec eux de tout et de rien, avec cette légèreté dont ils faisaient déjà preuve entre eux.
- Je ne suis pas certain de la marche à suivre, Coeur d'Opale, dit-il finalement. Pourquoi ne pas venir tous les deux en tête avec moi ?
Cela serait la parfaite opportunité pour discuter un peu, si le Clan des Etoiles le désirait ; ou bien lui donnerait-il la parfaite illusion qu'il faisait parti de leur groupe. Tous les moyens étaient bons pour ne plus être seul. C'était assez pathétique, quand on y pensait ; mais Fleur de Ronces n'y pensa pas et, la queue battante en l'air, attendit que son neveu et sa nièce le rejoignent.
Dim 6 Fév - 13:32
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Nuage de Rosée
Aaaaah que la situation était compliquée… Tandis que Nuage de Rosée rendait son coup de tête affectueux à son frère, elle ne pouvait s’empêcher de jeter un œil discret vers son oncle en retrait. Que faire. Elle s’imaginait bien que pendant qu’ils étaient devant côte à côte, lui était bien seul à l’arrière. C’était comment dire, une sorte de compassion égoïste ? Du genre qu’elle avait de la peine pour lui mais se gardait bien d’y faire quoique ce soit. De son avis, ce n’était pas à elle de faire le premier pas. Plus maintenant. Et surtout pas après tout ce qu’il s’était passé avec Fleur des Sables. Fleur de Ronces se prenait un coup de patte perdue mais c’était comme ça, elle ne pouvait pas aller contre sa nature. Mais s’il faisait réellement le premier pas, se sentirait-elle capable de discuter avec lui ? Pensive, elle le suivi du regard pendant qu’il passait devant eux, la brise se fondant dans son pelage noir et blanc. Et pourquoi pas après tout. Si jamais Fleur de Ronces était le premier à entamer la conversation c’est que techniquement il serait motivé à nouer avec sa famille non ? Nuage de Rosée essayait de peser le pour et le contre. Et étonnement comme si le Clan des Étoiles avait écouté ses théories, le guerrier multicolore se fit entendre.
Je ne suis pas certain de la marche à suivre, pourquoi ne pas venir tous les deux en tête avec moi ?
La jeune femelle remua les oreilles, surprise. Qu’il finisse par parler en premier était une chance mais qu’il les incite à venir ? Elle posa ses yeux bleus dans ceux de Cœur d’Opale. Ils avaient quelque chose de légèrement différent ces derniers temps mais elle ne saurait pas dire quoi. Est-ce que son frère allait dire quelque chose ? Tout à l’heure il n’avait pas l’air des plus à l’aise comme elle. La frimousse beige finit par s’avancer. Aller ça va bien se passer.
"Tu as raison désolée. Personnellement je ne savais pas trop quoi dire ni quoi faire."
Elle fit légèrement balancer sa queue touffue, cherchant ce qu’elle pouvait dire pour démarrer la conversation. Autant ne pas y aller par quatre chemins du tonnerre.
"Dis Fleur de Ronces, comment vas-tu ? Et puis… Es-tu content d’être avec nous ? J’aimerais bien apprendre à mieux te connaître aujourd’hui."
Mar 8 Fév - 0:27
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Guérisseur
Cœur d'Opale
Apprenons à nous connaitre
- Je ne suis pas certain de la marche à suivre, Coeur d'Opale. Pourquoi ne pas venir tous les deux en tête avec moi ?
Son miaulement fit s’arrêter le guérisseur presque en même temps que sa jeune sœur. Il se tourna lentement en direction du guerrier, l’air impassible. Le ton de sa voix lui avait collé un frisson le long de l’échine et il du s’ébrouer pour s’en débarrasser. Elle lui rappelait tellement celle de Fleur des Sables, son cher et tendre paternel qui avait tout fait pour détruire sa vie. Et celle de sa mère, Bouton d’Or.
Un petit soupir souleva ses épaules alors qu’il détournait les yeux vers Nuage de Rosée. Ah… Si elle connaissait toute l’histoire… Il savait pertinemment que Fleur de Ronces n’avait rien à y voir et pourtant. Sa queue battit l’air et il inclina un peu la tête, retenant une remarque sûrement trop cinglante. Ce goût amer qui lui restait en bouche. Pourquoi ? Si tu t’étais occupé des affaires de famille dès le départ, peut-être qu’on aurait prit plaisir à marcher à tes côtés.
Non. Il ne pouvait pas dire ça. Ses prunelles brumeuses se fixèrent sur la petite femelle blanche qui cherchait son regard, perdue. Il avait mit toute son énergie à l’élever correctement et lui donner tout l’amour qu’une famille aurait pu offrir. Mais ça ne remplaçait pas un père, une mère ou même un oncle. Il n’était que son frère. Chaque fois que Fleur de Ronces venait le voir, il sentait sa mâchoire se crisper, son cœur s’accélérer et sa fourrure se gonfler. Déjà, il savait qu’il lui en voulait. Et Cœur d’Opale lui même éprouvait une certaine rancune en cet oncle absent et quasi inconnu qui n’avait pas levé une patte pour aider sa sœur, ou lui qui s’était retrouvé bien démuni avec ce petit ange réfugié dans ses pattes. Sa vie venait juste de se dérober sous ses pattes et il… Non. Il ne pouvait vraiment pas dire tout ça. Il suivit Nuage de Rosée du regard alors qu’elle faisait le premier pas vers lui, étonné par son enthousiasme. Lui aussi, il devait faire preuve de bonne volonté. Sa fourrure s’abaissa un peu et il hocha doucement la tête
-Excuse-moi. Nous avons l’habitude de nous promener ensemble, mais nous pouvons te rejoindre si cela te gêne.
Quoi ? Il était resté cordial. Le guérisseur s’avança à son tour pour rejoindre les deux félins, les oreilles un peu en arrière. Non mais il faisait des efforts, vraiment ! Il se racla la gorge, essayant de modifier son ton sec comme le désert.
-C’est vrai, je ne te connais que pour… Enfin tu sais.
Souffla t-il en remuant les moustaches, amusé. Ne parlons pas des sujets qui tachent- heu fâchent enfin ! Il passa devant et désigna d’un signe de tête la grande plaine verte tachetée de petites touches jaunes qui s’étendait devant eux -Tu aimes les patrouilles en solitaire toi non ? Ah, si vous voulez m’aider, cherchez dans le champ des grandes fleurs aux tons rouges, avec le centre en étoile. Elles ont du souffrir du givre, mais j’ai besoin de graines de pavot. Je… J’aurais du mal. Avec mes yeux.
Il avait soufflé les derniers mots à mi-voix, les yeux perdu dans l’immensité vague qui s’étendait devant lui. Le vent battait leurs fourrures, il était particulièrement fort aujourd'hui et amenait tout un tas d'odeurs étrangères...
Mar 8 Fév - 20:36
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Guerrier
Fleur de Ronces
Fleur de Ronces le voyait bien, sa question pourtant simple les avait pris de court. Pourquoi ? N'était-ce pourtant pas facile que de répondre par la négative, ou bien la positive ? Réfléchissaient-ils à un moyen de le rembarrer sans le vexer ? Ils échangeaient un regard, maintenant, et cette entente le tendait, plus que cela était raisonnable. Il planta ses griffes dans le sol, les rétracta aussitôt de peur qu'ils ne le voient faire, qu'ils le jugent, la mine hautaine, comme ils savaient si bien le faire, comme Coeur d'Opale lorsqu'il se détournait de lui pour lui miauler qu'il n'y avait rien à faire, rien à soigner, puisqu'après tout il était en bonne santé, n'est-ce pas ? Ce n'était qu'un peu de poils, quelques taches, rien de grave—
Fleur de Ronces respira, à l'instant même où il voyait sa nièce, Nuage de Rosée, faire un pas vers lui.
- Tu as raison désolée. Personnellement je ne savais pas trop quoi dire ni quoi faire.
Sa queue touffue se balançait d'un côté et de l'autre, seul signe apparent d'un trouble qui apparemment l'animait. Elle peinait à se maîtriser face à lui. Pourquoi ? Qu'y avait-il chez lui qui soit aussi impressionnant, aussi terrifiant ? Etait-ce sa pelisse tachetée, son air ? Il essaya de paraître moins intimidant, de relâcher la tension qui parcourait ses membres. Et là, était-ce mieux ? Oui, non, peut-être ? Il se sentait scruté, sous tous les angles, alors même que Nuage de Rosée était à ses côtés, miaulait des questions, une envie de mieux le connaître, comme si Coeur d'Opale n'était pas juste derrière eux, n'était pas en train, sans doute, sans aucun doute même, de n'en penser pas moins. Il hochait la tête— Il disait :
- Excuse-moi. Nous avons l’habitude de nous promener ensemble, mais nous pouvons te rejoindre si cela te gêne.
Ce ton ! On ne pouvait rien y trouver à redire, et pourtant Fleur de Ronces entendait comme une pique, un mépris qui lui faisait gonfler les poils de sa nuque.
-C’est vrai, je ne te connais que pour… Enfin tu sais.
Ah, s'il savait seulement ! Bien évidemment, qu'il savait, ses visites incessantes à l'antre du guérisseur n'étaient pas pour plaire ; ni à lui, ni à son neveu. Bien évidemment, songea-t-il, qu'il savait, et il savait que celui qui se nommait guérisseur ne savait rien guérir, et il avait beau faire croire, parader qu'il avait peut-être la solution, lui glisser cette petite herbe, Fleur de Ronces savait. Qu'en ce qui le concernait, Coeur d'Opale ne l'était justement pas. S'il avait le choix, il me laisserait crever sur le bas-côté.
-Tu aimes les patrouilles en solitaire toi non ? Ah, si vous voulez m’aider, cherchez dans le champ des grandes fleurs aux tons rouges, avec le centre en étoile. Elles ont du souffrir du givre, mais j’ai besoin de graines de pavot, et, murmurant, le guérisseur ajouta à voix basse : Je… J’aurais du mal. Avec mes yeux.
Fleur de Ronces cligna des yeux ; et se rendit compte qu'ils étaient arrivés, et que l'étendue herbue qui occupait tout son champ de vision était bien l'endroit où Coeur d'Opale allait apparemment chercher ses remèdes. Oh, Clan des Etoiles. Cela voulait dire que Nuage de Rosée... Ah, il n'osait la regarder. Il ne lui avait pas répondu, il ne lui avait rien dit ! Etait-ce trop tard ? Qu'avait-elle dit, déjà ? C'était si proche ! Comment avait-il pu oublier ?
Il prit les devants, se tourna quelque peu vers sa nièce. Prit bien garde, cependant, de ne pas croiser son regard ; peur d'y lire quelque chose qui le condamnerait, sans doute, qu'importe, il n'en avait cure. Il dit :
- Nuage de Rosée, à toi l'honneur. Tu dois avoir l'habitude de chercher, à force d'accompagner Coeur d'Opale, et si sa voix avait une pointe d'amertume, il n'en eut cure ; ils sauraient sans aucun doute l'ignorer, comme ils le faisaient en temps normal quand ils ne lui adressaient pas la parole.
Sa queue fouetta l'air ; il se sentait, soudainement, l'humeur bagarreuse, alors qu'il commençait à chercher les bonnes plantes telles que décrites par son neveu.
- Graines de pavot, ne murmura-t-il pas tant qu'il scanda, graines de pavot... Certainement celles-ci feront ton travail, Coeur d'Opale, n'est-ce pas ? Fleur de Ronces se désigna négligemment d'un mouvement de queue. - Après tout, le plus tôt nous ne nous voyons plus... et il laissa là sa phrase en suspens, l'accusation avec. Le plus tôt tu te débarrasses de moi, mieux tu te porteras, n'est-ce pas ?, puisque de toute façon son neveu ne lui avait jamais laissé penser le contraire. Fleur de Ronces renifla, la truffe dans les fleurs, et se concentra sur sa tâche, soudainement hâtif que cette journée se termine. Mais après tout, elle avait déjà fort mal commencé...
Mer 9 Fév - 17:49
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Nuage de Rosée
Je voulais dessiner mais j'ai même pas de souris ptdrrrr
Ha… Bah ça valait bien le coup de vouloir aller vers lui. Est-ce qu’elle venait de se prendre un vent de la part de son cher oncle par le plus grand des hasards ? Il y avait de quoi être déçu. Et amer. Surtout amer. Ça recommence. À croire que je suis maudite. Il n’y avait décidément rien de bon à tirer dans la génération qui précédait celle de Cœur d’Opale dans la famille. Nuage de Rosée pensait être extrême mais au bout d’un moment les faits parlaient d’eux mêmes. La jeune apprentie écouta d’une oreille les instructions de son frère, de toute manière il n’y avait rien d’autre à tirer de cette conversation. Elle était déjà venue faire une cueillette avec lui par le passé alors ce n’était que partie remise.
Nuage de Rosée, à toi l'honneur. Tu dois avoir l'habitude de chercher, à force d'accompagner Coeur d'Opale
Ben voyons, qu’est-ce que ça sous-entendait exactement ? L’apprentie se contenta d’acquiser, pestant dans ses pensées. Oui effectivement, elle au moins était présente avec ses proches. Bref, calmons-nous.
Nuage de Rosée s’enfonça dans l’étendue verte et rouge à la recherche de graines de pavots et d’un moyen d’oublier Fleur de Ronces. C’était ici aussi qu’elle était sortie pour la première fois avec Berce Joliette, ça n’avait beau pas être si loin elle respirait quand même un air de nostalgie dans le vent. Qu’est-ce que ça va être quand je serai une ancienne, je suis déjà sentimentale. Peu à peu elle avait tassé un endroit pour y déposer et ne pas perdre les quelques graines qu’elle avait ramassé en faisant attention cette fois à ne pas les avaler n’est-ce pas.
Graines de pavot, graines de pavot… Certainement celles-ci feront ton travail, Cœur d'Opale, n'est-ce pas ? Après tout, le plus tôt nous ne nous voyons plus...
L’apprentie bouillonna. Elle n’était pas connue pour être quelqu’un de colérique mais force est de constater qu’il poussait l’ancienne dans les orties. Peut être que son jeune âge n’arrangeait pas sa patience mais ce n’était plus possible. Pas Cœur d’Opale.
Eh !
Elle se tourna vers lui, sa queue touffue suivant avec panache le mouvement.
Ça suffit ! Si tu n’es pas content t’as qu’à devenir toi même guérisseur, on verra si c’est si facile. Cœur d’Opale fait ce qu’il peut avec ce qu’il sait, c’est pas de sa faute si tu es un cas désespéré !
Elle serra les crocs.
J’ai voulu y croire mais à quoi bon, tu es bien le frère de Fleur des Sables. La critique ça vous connaît dans cette famille.
C’était peut être un peu trop violent pour la situation et son petit cœur battait tellement fort. Elle avait osé l’ouvrir au nom du Clan des Étoiles mais qu’est-ce qui lui avait prit ?? Nuage de Rosée s’attendait alors à la réponse fulgurante du guerrier mais au lieu de ça elle entendit un autre son au loin. Un son pas du tout rassurant et il était accompagné d’un autre même son. Des sons. Des aboiements. Des chiens. Elle passa son regard inquiet sur Fleur de Ronces et Cœur d’Opale qui semblaient avoir la même réaction qu’elle. Ses déblatérations avaient masqués le bruit et voilà maintenant leurs silhouettes au loin cavalant vers eux. Son sang ne fit qu’un tour et en même temps que ses aînés elle bondit dans une direction et se mit à courir aussi vite que possible sans vraiment savoir dans quelle direction elle allait. En jetant un coup d’œil derrière elle vit les deux chiens se séparer, l’un vers ses deux camarades et l’autre. Vers elle. Non ! L’apprentie se faufila à toute allure dans la forêt, priant pour pouvoir semer le molosse.
À l’aide !!
Ben voyons:
Pardon
Mer 23 Fév - 2:08
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Guérisseur
Cœur d'Opale
Apprenons à nous connaitre
Le vent rabroua son pelage alors qu’il descendait à la suite de ces deux accompagnants le long de la colline. Le pré s’étendait loin, piqué de fleurs jaunes et rouges et d’une herbe sèche par le sol terreux. Le guérisseur suivit les deux petites taches du regard alors qu’elles s’éloignaient, fouillant le champ à la recherche des fameuses fleurs de pavot. Son cœur battait fort sans qu’il ne sache réellement pourquoi, une certaine tension régnait dans le petit groupe et le plaçait dans un profond inconfort. Et apparemment, Fleur de Ronces avait décidé de ne pas l’arranger.
- Nuage de Rosée, à toi l'honneur. Tu dois avoir l'habitude de chercher, à force d'accompagner Coeur d'Opale.
Il manqua un battement, son pelage se hérissant légèrement. Ce ton… Il le prenait constamment pour le désigner. Hautain, méprisant, il savait bien qu’il pensait de lui en réalité. Même si il ne le disait pas à voix haute, l’attitude en révélait long. Ses crocs se serrèrent mais il ne fit aucun commentaire. Si l’autre s’étonnait qu’il l’ignore, il avait déjà la réponse. Coeur d’Opale avait décidé de ne pas réagir. Au moins le rôle de guérisseur lui avait apprit la patience, même si en cet instant il ne pouvait pas empêcher sa queue de battre l’air furieusement.
- Graines de pavot, graines de pavot... Certainement celles-ci feront ton travail, Coeur d'Opale, n'est-ce pas ? Après tout, le plus tôt nous ne nous voyons plus…
Ses griffes se plantèrent dans la terre alors qu’il levait les yeux au ciel, la mine amère. Pour qui se prenait-il ? Son attitude lui rappelait presque celle de son père, Fleur des sables. Dans son mépris habituel qu’il avait pour son fils, ses remarques déplacées sur ses méthodes… Devait-il se laisser faire de la sorte ? Non. Il était le plus âgé, il ne voulait pas se laisser marcher sur les pattes. Il se retourna vivement, prêt à lui balancer sa réplique la plus cinglante. A son grand étonnement Nuage de Rosée prit les devants.
-Ça suffit ! Si tu n’es pas content t’as qu’à devenir toi même guérisseur, on verra si c’est si facile. Cœur d’Opale fait ce qu’il peut avec ce qu’il sait, c’est pas de sa faute si tu es un cas désespéré ! J’ai voulu y croire mais à quoi bon, tu es bien le frère de Fleur des Sables. La critique ça vous connaît dans cette famille.
Ça alors. Elle avait dit tout haut ce qu’il avait songé plus bas. Elle n’était pas sa sœur pour rien et il n’oubliait pas qu’il l’avait pratiquement élevé à la place de sa famille hypocrite. Son cœur se serra malgré tout, ce n’était pas à elle de dire ça ni de le subir. Coeur d’Opale ne voulait pas qu’elle souffre par sa faute ni par celle de son oncle, il lui était reconnaissant de la défendre mais elle n’avait pas à prendre la responsabilité de leurs querelles. Ils avaient beau être de la même famille, il voulait qu’elle ait une vie heureuse et pleine, loin des affres familiales. Alors il s’avança vers les deux félins, le poil hérissé et grondant quelque peu mais décidé à apaiser la situation. Si cela dégénérait, ils n’auraient qu’a rentrer et le laisser à ses cogitations solitaires, c’est ce qu’il semblait demander après tout…
Mais il semblait que le clan des étoiles en ait décidé autrement. Son souffle se coupa dans sa gorge alors qu’un bruit dissonant résonnait vers la colline. Un son bien connu des claniques qui craignaient ces créatures plus que le mal vert. Des chiens. Les deux silhouettes déboulèrent la pente et foncèrent dans leur direction, leurs grandes gueules pleines de crocs ouvertes au vent. Coeur d’Opale se tourna vers les deux autres, son agacement se muant bien vite en panique alors qu’il accourrait vers eux. Quoiqu’il arrive, ils ne devaient pas se… SEPARER !
-Non ! ROséE reVieEENS !
S’écria t-il effaré en voyant sa sœur foncer à toute vitesse dans une autre direction. Il voulu accourir à sa suite mais les deux molosses se séparèrent pour foncer sur les félins sans distinction.
-NoON !
Hurla t-il avant de se détourner pour s’enfuir à son tour, détalant dans le champ aussi vite que son physique pouvait le lui permettre. Son cœur battait à ses tempes si fort qu’il couvrait tous les bruits aux alentours, la panique masquant les odeurs. Tout était flou mais il sentait la présence de la bête énorme et haletante qui le talonnait de peu. Malgré lui, ses connaissances de guérisseur résonnaient en lui, lui rappelant qu’une morsure de chien était presque toujours fatale. Ses griffes se plantaient dans la terre et tout son corps tendu par la course criait au supplice, ses poumons le brûlaient et il se sentait ralentir. Nuage de Rosée… Rosée… Rosée ! Criaient ses pensées alors qu’il risquait un regard vers l’arrière pour voir son oncle qui courait à sa suite.
Ce bref égarement lui arracha un cri alors qu’il sentait son corps basculer vers l’avant. Ses pattes s’enfoncèrent dans un nid de poule et il s’étala de tout son long dans les herbes piquantes, amorti par le sol sablonneux. Il tenta de se relever mais une vive douleur le stoppa dans son élan, il lâcha un grognement d’inconfort. Déstabilisé par les pulsions électriques qui se répendaient dans l’une de ses pattes, il ne put que regarder la fatalité s’avancer à grands pas jusqu’à lui, imposante, pleine de poils et de crocs.
Il ferma les yeux alors que le chien se jetait sur lui, tout son corps tendant vers son massacre. Le guérisseur planta ses griffes la ou il le pouvait, labourant de ses pattes arrières le ventre du canidé qui claquait sa gueule tout prêt de son visage, bien décidé à lui briser la nuque et le déchirer comme une vulgaire proie. Des visions d’horreurs terribles lui parcouraient l’esprit alors qu’il se sentait faiblir sous son poids, les yeux humides. Même en cet instant, il ne pouvait penser qu’à une chose... il espérait sincèrement qu’elle s’en sortirait mieux que lui.
Mer 2 Mar - 12:35
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Feuille du Chat Atout du chat: Agile Barre de vie du guerrier Rapide: (0/150) Barre de vie du Fort guerrier: (0/250) Barre de vie du guerrier Agile: (200/200) Barre de vie du guerrier Défensif: (0/150)
Guerrier
Fleur de Ronces
- Eh !
Le cri indigné de Nuage de Rosée fusa, le faisant relever la tête. La petite apprentie battait l'air de sa queue touffue ; et il comprit, en cet instant, qu'elle était vexée ; mais pourquoi, il aurait été bien en mal de le dire...
- Ça suffit ! Si tu n’es pas content t’as qu’à devenir toi même guérisseur, on verra si c’est si facile. Cœur d’Opale fait ce qu’il peut avec ce qu’il sait, c’est pas de sa faute si tu es un cas désespéré !
Fleur de Ronces accusa le coup, choqué. Il ne recula pas, mais c'était de peu ; pour lui, ces paroles étaient aussi violentes qu'un coup de griffe qu'on lui aurait asséné au visage. Un cas désespéré. C'était ainsi donc qu'elle le voyait, et sans aucun doute Coeur d'Opale également, puisque ce dernier n'esquissait le moindre geste pour l'interrompre. Etait-ce même de la satisfaction, que le guerrier croyait voir sur le visage fin du guérisseur ? Pensait-il tout bas ce qu'elle disait tout haut ? Non, non, sûrement que non. Sûrement craignait-il son courroux... Mais jamais Nuage de Rosée n'aurait osé parler à sa place si elle ne savait pas qu'ils partageaient la même opinion... Et d'ailleurs, elle n'en avait pas fini, puisque les crocs serrés elle lui donna le coup de grâce :
J’ai voulu y croire mais à quoi bon, tu es bien le frère de Fleur des Sables. La critique ça vous connaît dans cette famille.
Il écarquilla les yeux. Jamais, dans sa vie, ne l'avait-on comparé à son frère. Il s'était mis un point d'honneur à ne jamais lui ressembler ; de physique, comme de caractère. Son frère - qu'il refusait d'appeler ainsi dans son esprit - était un chat manipulateur, qui jonglait avec la frontière de la cruauté avec brio. Il ne reculait devant rien pour obtenir ce qu'il voulait. C'était un talentueux guerrier, comme nombres de vétérans, mais un chat dangereux si tant est qu'on le laissait mener son petit règne dans sa clique de laquais. Que Nuage de Rosée lui dise ainsi qu'elle voyait en lui, Fleur de Ronces, une copie de ce père indigne, lui faisait plus mal que ce qu'il ne croyait possible.
Puis la blessure laissa place à la colère, qu'il était si facile d'embrasser en ces situations si épineuses. Cette famille, disait-elle, comme s'ils n'en faisaient pas tous partis, comme s'ils n'étaient pas tous frappés de cette étrange malédiction qu'était la présence des autres. Et Coeur d'Opale, qui de son silence approuvait les paroles de sa demie-soeur ! N'était-ce pas le signe qu'il tenait de son père ! Même sans mot, les actions parlaient d'elles-mêmes. Il laissait une apprentie faire le sale boulot à sa place, parce qu'il n'était pas capable de lui dire en face ce qu'il avait sur le coeur. Qu'il était un cas désespéré, qu'il le détestait ; non, c'était plus facile de laisser Nuage de Rosée prendre le blâme, et se morfondre après d'à quel point son oncle était méchant, pauvre coeur, et Nuage de Rosée, qui serait blessée, parce que évidemment, accourrait dans ses pattes, pleurerait tout son saoul, et ils en ressortiraient de cette discussion d'autant plus soudés. La pomme ne tombait pas si loin de l'arbre. Ce plan était un de génie, si seulement Fleur de Ronces n'y avait pas vu clair. Je t'ai, pensa-t-il en redirigeant toute sa furie soudaine sur son neveu, celui-là même qui restait placide, flegmatique, coupable. Je t'ai, je t'ai percé à jour. Nuage de Rosée n'aurait pas à subir sa colère. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, quel rôle son demi-frère la faisait jouer. Il allait rectifier ça.
Sans doute, si le Clan des Etoiles l'aurait voulu, aurait-il pu agir ainsi ; mais leurs ancêtres leur réservaient bien d'autres épreuves. De la colline, résonnèrent des bruits, que Fleur de Ronces mit quelques secondes stupéfaites avant d'identifier. Les guerriers les craignaient pour leurs mouvements erratiques, qui les rendaient si dangereux, si difficiles à combattre. Deux chiens, débarquant dans le champ de pissenlits, les remarquèrent. Et Nuage de Rosée, qui n'avaient dû en croiser que peu dans sa courte vie, détala, comme un lapin qu'un chat prenait en chasse.
- À l’aide !!, hurla-t-elle en passage, prenant bien la peine d'attirer sur elle l'attention d'un des molosses, qui la prit en chasse. -Non ! ROséE reVieEENS ! NoON !
Fleur de Ronces n'eut pas le temps d'ajouter à tous ces cris les siens ; son neveu, à son tour, déguerpit. Le chien passa devant le guerrier, ne lui adressant même pas un regard ; une cible mouvante était, semble-t-il, bien plus intéressante qu'une stupéfaite.
C'était irrationnel, mais sa colère revint au galop. Alors comme ça, il n'était pas digne d'un aussi abject combattant ? Alors comme ça, après qu'on l'accusait ainsi, on le snobait ? On le laissait de côté... encore ? Oh, mais ça ne se passerait pas ainsi. Il allait lui montrer, à ce chien de pacotille, de quelle trempe étaient faits les guerriers du Clan des Flammes !
Son démarrage délogea de la terre des pousses ; mais il n'en eut cure. Le plus important était de ne pas quitter des yeux son neveu, qui pour un chat en passe d'être aveugle, s'en sortait plutôt bien. Mais Fleur de Ronces, également, pouvait se montrer coriace ; ses pattes et sa rage le porteraient jusqu'au bout du monde s'il le fallait.
D'un coup, Coeur d'Opale poussa un cri ; Fleur de Ronces vit son corps basculer en avant, comme une boule de mousse qu'un chaton aurait envoyé valdinguer. Il ne parvenait pas à se relever ; et le chien, ouvrant sa gueule pleine de crocs, s'apprêtait à plonger sur lui, pour délivrer le coup de grâce.
Avec un feulement barbare, Fleur de Ronces se jeta sur le postérieur du molosse, toute griffe dehors, le sang lui battant aux tempes.
- Tu ne l'auras pas !, cria-t-il, avant de prier que son attaque atteigne sa cible...
Ven 4 Mar - 20:37
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Feuille du Chat Atout du chat: ∞ Barre de vie du guerrier Rapide: (0/0) Barre de vie du Fort guerrier: (0/0) Barre de vie du guerrier Agile: (0/0) Barre de vie du guerrier Défensif: (0/0)
Meneur
Clan des Etoiles
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'Agilité du Guerrier' :
Résultat :
Ven 4 Mar - 20:37
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Guérisseur
Cœur d'Opale
Apprenons à nous connaitre
La surprise laissa place à la peur. Cœur d’Opale, les yeux clos en sentant la mâchoire claquer bien trop prêt de sa fragile nuque attendait le coup fatal. Qui ne vient pas. Le souffle coupé, il vit flou alors que le chien se tordait comme un fou pour se débarrasser du guerrier tacheté aux prises avec son arrière train. Un éclat de soulagement perça la poitrine du guérisseur qui redoubla d’efforts pour se dégager. Il était en train de le sauver ! De se battre pour lui ! Alors qu’il semblait prêt à le pousser dans un ravin plein de vipères quelques instants plus tôt. Profitant de la prise du molosse qui se relâchait, il planta ses griffes sur son visage, mordant avec vigueur la chaire pendante de son cou. Il gémit contre lui et Cœur d’Opale accusa une violente morsure contre son épaule, se sentant soulevé avec force. Il décolla du sol de quelques centimètres, terrassé par la douleur qui lui vrillait les membres. Par.. par le clan des étoiles ! Il l’avait attrapé ! Feulant, le pelage plus gonflé que jamais, Fleur de Ronces ne l’avait pas raté non plus puisqu’il le lâcha en aboyant.
Le jeune félin tenta d’atterrir sur ses pattes mais c’était sans compter sa vue plus aiguisée que celle d’une taupe et ses blessures qui le terrassèrent. Il resta au sol, la vision parsemée d’étoiles. Elles ressemblaient presque à celles du pelage de Fleur de Ronces se dit-il, sonné. Il ne put qu’observer le chien reculer, la queue entre les pattes et détaler de l’autre côté du champ. Deux silhouettes bipèdes se découpèrent sur la colline, agitant les bras dans tous les sens. Coeur d’Opale plissa les yeux avant de grogner en se relevant, titubant. Si il y avait bien quelque chose qui effrayait plus le guérisseur que les chiens, c’était bien les humains. Ils ne devaient surtout pas s’approcher de leur campement. -Ff..Fleur de Ronces ! Des Bipèdes !
Siffla t-il à l’attention de son oncle qui avait toujours les babines relevées et le dos arqué, bien prêt à en découdre. Il le rejoignit en claudiquant et lui donna un coup de museau sur le front
-J-Jj’ai eu si peur.. Merci, merci mille fois, vite, allons nous abriter dans la forêt, je crois que Nuage de Rosée est partie par là.. Il..ffaut.. Les éloigner du campement. Et la retrouver avant qu’il n’arrive.. malheur.
Il peinait à reprendre son souffle, les yeux encore écarquillés et sa jolie pelisse tachée de sang gonflée par la peur. Il tremblait de tous ses membres, tellement agacé par sa propre faiblesse. Il s’était laissé terrassé par un chien… Décidément, sa condition n’allait pas en s’arrangeant. Il aurait pu y passer, pour de vrai ! S’ébrouant et ignorant la douleur, il se hâta en direction des bois, le cœur battant. Rosée… Sa chère rosée…
-Tu.. Tu n’es pas blessé ?!
Lança t-il une fois qu’ils furent glissés dans les buissons, à l’abri des regards. Ses yeux passèrent rapidement sur son pelage alors qu’il examinait en hâte, tout proche de Fleur de Ronces.
Dim 27 Mar - 22:51
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Guerrier
Fleur de Ronces
Il avait eu de la chance ; son bond spectaculaire, en plus de surprendre ce chien, l'avait fait s'y accrocher comme du lierre aux parois d'un canyon. Toutes griffes dehors, enragé, Fleur de Ronces se tenait sur l'arrière-train de ce baveux ennemi, bien décidé à ne pas céder. Il vit, plus qu'il n'entendit, son neveu être soulevé du sol, par une force terrible. Un cri de colère franchit la barrière de ses babines ; autant dirigée envers le chien que son neveu. Idiot ! voulait-il hurler, tu es aussi aveugle qu'un nouveau-né ! Dégage ! Le chien avait gémi, et c'était là la preuve qu'à eux deux, ils parvenaient à le repousser, certes ; mais Coeur d'Opale n'avait rien à faire là, lui qui ne pouvait marcher sans se prendre les pattes dans trente milles racines !
Peu importait ; le Clan des Etoiles, il semblerait, était de leur côté, puisque lorsqu'il lâcha l'arrière-train du chien - manque de force et inquiétude dirigeant de concert ce geste inconscient - ce dernier détala la queue entre les jambes. Avec une certaine satisfaction Fleur de Ronces constata les stries qui parsemaient son arrière-train. Il sentait - ou bien n'était-ce qu'une impression ? - le sang qui tachait ses griffes, signe de cette bataille remportée avec brio. Mais pas la guerre ; car au-delà du champs de pissenlits, survinrent deux Bipèdes, vers qui courait le cabot. Ils agitaient les bras, gesticulant et criant, et ils ne les avaient pas vu, pas encore, mais s'ils restaient plantés là, cela ne saurait tarder. Coeur d'Opale, qui devait être à moitié assommé, à moitié conscient, tout à fait en train de regretter s'être réveillé ce matin-là, statua l'évident :
-Ff..Fleur de Ronces ! Des Bipèdes !
Ce fut un unique coup de museau qui le ramena à la raison. Il ne s'était pas rendu compte qu'il était à deux doigts d'attaquer, le dos toujours arqué, les babines retroussées en une grimace menaçante. Il ne le remarquait que maintenant, mais son neveu saignait de l'épaule, et battait des yeux, comme s'il peinait à le voir. Enfin... Plus que d'ordinaire. Fleur de Ronces se souvint du vol plané qu'il avait fait, et grimaça intérieurement. Sûrement, ce n'était pas bon signe... Une telle chute, même pour un guerrier expérimenté, n'était jamais une bonne chose.
-J-Jj’ai eu si peur.. Merci, merci mille fois, vite, allons nous abriter dans la forêt, je crois que Nuage de Rosée est partie par là.. Il..ffaut.. Les éloigner du campement. Et la retrouver avant qu’il n’arrive.. malheur.
Coeur d'Opale s'ébroua et claudiqua en direction de la forêt, ayant apparemment hâte de retrouver le couvert des arbres. Fleur de Ronces, après un dernier regard mauvais en direction des deux Bipèdes toujours beuglant, s'empressa d'aller soutenir son neveu. Oh, par le Clan des Etoiles... Il n'y avait rien qui allait ! Le guérisseur blessé, Nuage de Rosée disparue... Non, Etoile du Corbeau aurait sa peau ! Et lui-même aurait la sienne. Mais qu'avait-il fait ?! Il était censé les protéger tous les deux, et voilà que la fine équipe était éparpillée, blessée, peut-être réduite en charpie si Nuage de Rosée n'en avait pas réchappé... La vision du corps démembré de sa nièce manqua de le faire régurgiter le maigre repas qu'il avait ingéré avant de partir en patrouille ; aussi Fleur de Ronces s'empressa-t-il de la chasser, préférant des inquiétudes moins graphiques.
-Tu.. Tu n’es pas blessé ?!
La question fusa, le prenant de court. Ils étaient enfin abrités sous les arbres, et désormais Coeur d'Opale s'autorisait une pause. Ses yeux abimés volaient sur son pelage, essayant d'y trouver la moindre trace de sang. Jeu bien inégal. Malgré sa maladie, Fleur de Ronces restait un chat majoritairement d'ébène. Ses pattes - là où se concentrait tout le sang - étaient encore assez noires pour que ne puisse discerner avec précision la moindre blessure. Et un chat à moitié aveugle n'aurait aucune chance à ce petit jeu.
Fleur de Ronces épargna à son neveu une recherche inutile en secouant la tête.
- Non. Ce sang n'est pas le mien.
La satisfaction le prit. Saleté de chien, qui avait cru pouvoir les attaquer et s'en sortir sans punition... Il avait pris une sacrée dérouillée, hein ! Le guerrier se rendit compte, avec un certain étonnement mêlé d'une satisfaction particulière, qu'il n'était plus énervé. La fatigue commençait à prendre possession de ses muscles, et sans nul doute qu'il dormirait bien ce soir ; mais autrement, l'adrénaline laissait place à un calme divin, celui d'après la tempête.
- Non, toi, comment vas-tu ? Tu as fait un vol plané ! Et ton épaule saigne ! Oh, par nos ancêtres...
Il n'était absolument pas formé aux soins, mais savait que généralement, on utilisait des toiles d'araignée... Mais où diantre pourrait-il en dénicher ? Il n'y avait rien dans les arbres, si ce n'est quelques pauvres glands congelés puis réchauffés par les températures plus clémentes. Il aurait l'air fin, tiens, à presser un gland contre une épaule réduite en charpie par les crocs d'un chien !
- Et ta tête ! Me vois-tu... Euh, aussi bien que d'habitude ?
Bon. Il réfléchirait davantage la prochaine fois. Fleur de Ronces se laissa tomber avec un soupir, et puisque de toute façon rien ne l'en empêchait, il soupira encore davantage. Décidément, parlez d'une journée pourrie... Et elle n'était pas finie, et leur expédition non plus ! Maintenant, il fallait trouver Nuage de Rosée...
- Nuage de Rosée... Quand on la retrouvera, elle va me passer sur le corps.
Parce qu'ils allaient la retrouver ; le contraire aurait été impensable. Si ce n'était pas le cas, eh bien... Ah, il ne voulait même pas y penser, pas maintenant. S'il s'avérait qu'elle était... Non, c'était un problème pour plus tard— ce n'était même pas un problème, puisqu'elle allait bien, et qu'ils allaient la retrouver, maintenant. Enfin. Dans quelques minutes.
Fleur de Ronces se tourna vers son neveu, inquiet, lui offrant une épaule sur laquelle il pourrait se reposer si l'envie - quelque peu saugrenue - lui en prenait.
- Te sens-tu d'attaque pour la retrouver ? Ou bien nous nous reposons, comme tu veux.
Après tout, Coeur d'Opale saignait encore de l'épaule. La blessure était sans doute superficielle ; mais il ne voulait pas tenter leurs ancêtres, et se retrouver avec un cadavre surprises sur les pattes. Oh, par le Clan des Etoiles. Il fallait qu'il rejoigne vite sa litière, et qu'il s'endorme ; la prochaine journée se faisait désirer, et ardemment...
Lun 28 Mar - 22:24
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Guérisseur
Cœur d'Opale
Apprenons à nous connaitre
- Non. Ce sang n'est pas le mien.
La satisfaction dans le ton de Fleur de Ronces surpris d’autant plus le guérisseur qui se stoppa net dans son élan. Oh… Ouf. Il s’en était bien mieux sorti que lui, il avait l’impression d’être passé sous une avalanche. Coeur d’Opale s’affaissa lourdement, la bouche toujours entrouverte dans un halètement qu’il peinait à contrôler. Son cœur battait si vite dans sa petite poitrine et son esprit fusait à cent à l’heure. Au moins, cette algarade aura eu le don de calmer les ardeurs et le conflit qui les animait quelques instants plus tôt. Ils se trouvaient bêtes et soucieux maintenant, séparés de Rosée. Sa petite sœur… Il n’y avait pas une seconde à perdre. Mais assis comme ça, ses pattes encore tremblantes et son dos douloureux refusa de le soulever. Il s’apprêta à demander à son oncle de partir immédiatement à sa recherche le temps qu’il se remette, mais l’autre renchérit
- Non, toi, comment vas-tu ? Tu as fait un vol plané ! Et ton épaule saigne ! Oh, par nos ancêtres… Et ta tête ! Me vois-tu... Euh, aussi bien que d'habitude ?
Le guérisseur cilla. Comment ça ? Du sang ? Son regard glissa sur son épaule et son expression se tordis dans une grimace douloureuse. Il ne l’avait même pas remarqué. Il tenta de lécher la plaie, lui arrachant un petit « ow.. » de désagrément. Un guérisseur blessé… On aura tout vu ! Sa mentor lui avait répétée maintes et maintes fois de ne jamais se mêler aux combats. Son statut était beaucoup trop important pour se permettre de mourir d’une chose aussi bête qu’une bagarre.
Mais là, il n’avait pas vraiment eu le choix. Il roula un peu de l’épaule, s’autorisant un rapide examen de son propre du. Hm… Il lui semblait que rien n’était cassé, mais les chocs répétés lorsqu’il avait atterrit lourdement et la morsure lui donneraient sûrement de la fièvre. Mais sans doute rien qui ne pouvait pas être soigné. Sa patte qu’il s’était tordue dans la course était engourdie mais il claudiquerait quelques temps sans doute. En bref, rien qui ne justifie qu’il reste planté là au lieu de chercher activement sa petite sœur ! Il se redressa enfin, prenant une grande inspiration pincée.
- Nuage de Rosée... Quand on la retrouvera, elle va me passer sur le corps. Te sens-tu d'attaque pour la retrouver ? Ou bien nous nous reposons, comme tu veux.
Sa poitrine se serra d’angoisse. Tout ça… C’était de sa faute. C’est lui qui les avait emmené en expédition, il était le chef de file, il aurait du faire plus attention ! Puis il était aussi le plus âgé et il s’était laissé emporter dans ce conflit familial idiot. Mais tout cela, ce n’était rien… Si ils ne la retrouvaient pas… Alors… Alors. Alors quoi ? Il ne pourrait jamais survivre à une perte de plus. Mais rien ne servait de culpabiliser tant qu’il ne s’était rien passé. Le guérisseur se colla à Fleur de Ronces, acceptant avec gratitude le soutien que lui offrait son épaule et il claudiqua en direction de la forêt. Sa vue était peut-être basse, mais son odorat était aiguisé, il huma l’air quelques instants en grommelant
-Par-là…
Sûrement trop préoccupé et dans le mal, il se rendit compte qu’il n’avait pas répondu aux questionnements de son oncle.
-Ah.. Désolé. Je vais bien, je crois. Mais on ne peut pas y faire grand-chose ici, je me ferais soigner en rentrant. Le plus important c’est de la retrouver. Et si par « aussi bien que d’habitude » tu veux dire flou, oui, tu es jolie tâche noire dans d’autres jolies tâches vertes.
Sa dernière parole s’accompagna d’un léger frémissement de ses moustaches. Il tentait de détendre un peu l’atmosphère mais le tremblement dans sa voix le trahissait. La peur rendait sa respiration laborieuse. Ils se glissèrent dans les broussailles, suivant le passage que le chien avait créé sur son passage, suivi de quelques touffes de poils blancs accrochés dans les branchages.
-Non, tu es mon sauveur, je serais mort sans toi.
Souffla t-il d’un ton placide, les yeux rivés sur le sol pour éviter d’aggraver son cas. Son museau se fronça légèrement, au-delà de l’odeur marquée du cabot et plus ténue de la petite apprentie, il lui semblait sentir l’odeur d’un autre chat. Il se fit la réflexion silencieuse qu’elle ressemblait vaguement à celle de Foudre, le solitaire du désert.
-Je m’excuse Fleur de Ronces, toute cette situation a dérapée par ma faute. Je crois que tout ça, on l’avait en nous depuis trop longtemps. Si tu veux me parler maintenant que nous sommes plus calme je… Suis prêt à t’écouter. Vous êtes ma seule famille, toi et Rosée. Je ne veux pas vous perdre.
Son ton était calme, sa gorge sèche. Il avait volontairement mis de côté Fleur des sables qu’il ne considérait plus comme son paternel depuis longtemps. Il commençait à considérer que peut-être, la frustration qu’il portait envers son père, il l’avait inconsciemment reporté sur son oncle. Il en était désolé. Si tous les trois étaient réunis, il s’assurerait de régler les problèmes qui rongeaient leur famille de l’intérieur.
Mer 30 Mar - 18:02
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Feuille du Chat Atout du chat: Agile Barre de vie du guerrier Rapide: (0/150) Barre de vie du Fort guerrier: (0/250) Barre de vie du guerrier Agile: (200/200) Barre de vie du guerrier Défensif: (0/150)
Guerrier
Fleur de Ronces
A sa grande surprise - mais après tout, Coeur d'Opale était blessé, et il était bien au-dessus de ces disputes puériles, alors il n'allait pas refuser de l'aide juste parce qu'il ne s'en sentait pas le coeur, pas vrai ? -, le guérisseur s'appuya contre son épaule, avec celle qui n'était pas en train de saigner comme s'il s'était maculé de sang de lapin fraîchement égorgé. Fleur de Ronces accusa le nouveau poids sans broncher. C'était là, supposait-il, une forme de pénitence, sans doute, pour toute la rage qui l'avait habité quelques instants plus tôt, mais qui petit à petit le quittait, pour ne laisser sur son sillage que des murmures d'une colère sans logique. Coeur d'Opale, même s'il était plus vieux de quelques lunes, n'était pas plus lourd. C'était même le contraire ; Fleur de Ronces était certain qu'il pesait davantage. C'était tous les muscles, il supposait, qui faisait sa masse ; mais dans tous les cas, il ne savait pas s'il fallait qu'il s'inquiète de la légèreté de son neveu. En avait-il seulement le droit... ?
-Par-là…
Puis, comme si se rappelant qu'il n'avait pas répondu à toutes ses précédentes inquiétudes, le guérisseur ajouta :
-Ah.. Désolé. Je vais bien, je crois. Mais on ne peut pas y faire grand-chose ici, je me ferais soigner en rentrant. Le plus important c’est de la retrouver. Et si par « aussi bien que d’habitude » tu veux dire flou, oui, tu es jolie tâche noire dans d’autres jolies tâches vertes.
Fleur de Ronces hésita un instant à rire avec son neveu... Puisque ce dernier, de toute façon, ne riait pas. Il ne l'avait jamais entendu rire, d'ailleurs. Les seules fois où il se croisait, l'autre matou avait cet air grave qui n'invitait pas spécialement à une fête au coin du tas de gibier. De longues moustaches frôlèrent les poils de sa joue, manquant de le faire éternuer, et de leur faire perdre l'équilibre par la même occasion. Ah, son neveu plaisantait donc... Tant mieux, sans doute, s'il ne prenait pas son ''léger'' handicap comme une fatalité. Il valait mieux en rire qu'en pleurer... Enfin, il supposait. Maintenant, il n'osait plus dire grand chose, de peur que Nuage de Rosée ne surgisse de derrière un buisson pour lui cracher au visage. Eh... Sans doute était-ce là ce qu'il fallait faire pour la retrouver.
Clopin-clopant, les deux chats suivirent le chemin creusé par le passage du cabot. Fleur de Ronces ne put s'empêcher de renifler, consterné par la destruction qu'avait semé cet agent du chaos. Les chiens, sauvages ou dressés, n'avaient aucun raffinement. Le guerrier les détestait de tout son être. Sa seule satisfaction était de savoir qu'ils avaient réussi, avec Coeur d'Opale, à en mettre un en déroute ; sûrement, voilà bien quelque chose dont ils pourraient se vanter en rentrant... Si on omettait l'absence de Nuage de Rosée, et l'épaule totalement bousillée du guérisseur, vous savez, celui qui n'était pas censé se battre ? Oui, bon, voilà.
-Non, tu es mon sauveur, je serais mort sans toi.
Le museau froncé, Coeur d'Opale lui apparaissait davantage contrarié. Non, ce n'était pas ça ; il humait l'air, discrètement. Fleur de Ronces l'imita. Il crut reconnaître, entre le fumet puant de l'autre chien, celui plus doux, plus familier, de sa nièce. Elle était décidément partie par là... Et si son odeur ne l'avait pas trahi, alors la trace de son passage parlait d'elle-même. Il y avait autre chose, une odeur plus musquée. Fleur de Ronces sentit les poils de sa nuque se soulever malgré lui. Ce n'était pas celle d'un chat qu'il connaissait. Un solitaire, alors ? Ces derniers temps, ils se montraient de plus en plus entreprenants... L'attaque de leur camp parlait d'elle-même. Alors quoi, Nuage de Rosée en avait-elle attiré un, avec tout le raffut qu'elle avait fait ? Ils n'étaient pas en état de se battre contre quelqu'un. Si c'était le cas, ils seraient dans de bien belles litières...
-Je m’excuse Fleur de Ronces, toute cette situation a dérapée par ma faute. Je crois que tout ça, on l’avait en nous depuis trop longtemps. Si tu veux me parler maintenant que nous sommes plus calme je… Suis prêt à t’écouter. Vous êtes ma seule famille, toi et Rosée. Je ne veux pas vous perdre.
Ces paroles surgirent de nul part, et cette fois-ci il tressauta vraiment, étonné. Et peiné. Oh, par le Clan des Etoiles, voilà que le sujet qu'il craignait le plus ne revenait au galop ! Et son neveu s'excusait, de la plus plate et la plus sincère des façons, et une vague de honte s'empara de Fleur de Ronces. Il avait une fierté, certes, mais même lui pouvait avouer qu'il avait, excusez le terme, merdé. Gêné, ne sachant que dire, Fleur de Ronces ne répondit cependant pas "Ah, bah tu vois quand tu veux !", car cela aurait été fort mal venu, et fort impoli. Sa mère lui avait appris les bonnes manières ; il saurait honorer son éducation. Le guerrier se racla la gorge, sondant les environs pour ne pas avoir à regarder son neveu.
- Ce n'est rien. Je pense qu'il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas de l'autre. Une telle dispute était inévitable.
Enfin, s'ils pouvaient en éviter une autre, maintenant... Ah, et Nuage de Rosée qui n'était pas là ! Devant Coeur d'Opale, qui faisait le premier pas, cela était facile ; mais face à cette petite apprentie au caractère si tenace, Fleur de Ronces n'était pas certain qu'il saurait ressortir les mêmes paroles.
- Tu es important pour moi aussi, avoua-t-il, tout comme Nuage de Rosée, évidemment. Mais sans doute n'ai-je pas considéré le problème sous le bon angle. Posant sa queue sur la colonne vertébrale du plus âgé pour lui signifier son soutien silencieux, Fleur de Ronces l'ôta bien vite tandis ce qu'il concluait : - Mais sans doute - et ce n'est qu'une suggestion - pourrions-nous continuer cette conversation quand tu saigneras moins ? Tu n'es pas en état pour de longs épanchements grandiloquents. Et il faut retrouver ta soeur. Où diable est-elle ?
N'y avait-il aucune fin à ce chemin de destruction ? Ou bien avait-elle trouvé refuge parmi les arbres ? Après tout, elle était débrouillarde, Nuage de Rosée, cela n'aurait pas été étonnant. Fleur de Ronces s'arrêta de marcher, et leva le museau vers ce qu'ils pouvaient voir du ciel dans cette dense forêt. Il n'y avait aucun son. Ou bien confondait-il la voix de sa nièce avec un chant d'oiseau ? Non, même lui n'était pas aussi stupide... Finalement, il soupira.
- Eh bien, je sens qu'il va falloir l'appeler à plein poumons !, plaisanta-t-il à moitié, déjà prêt à se casser la voix pour la retrouver. Au moins, songea-t-il, il n'y aurait pas de patrouille demain pour lui... C'était déjà ça de pris.