Foudre était resté de longue minute à contempler le territoire d'un air pensif. Il n'avait pas encore foulé ces terres. Celle qui abritait les claniques et qu'Inferno décrivait comme son paradis gâché par une invasion de rats. Des terres giboyeuses, réservées à l'élite; à ceux qui avaient eu le privilège de naître comme un guerrier. Régit par un code stupide qui leur permettait de mépriser les solitaires. Comme c'était grotesque.

Le matou ne pouvait que se rappeler ce que lui avait appris son maître sur les clans et, depuis sa disparition, Foudre ne cessait de se rapprocher chaque jour un peu plus de son règne funeste. Il se préparait à les anéantir mais pour cela, il ne comptait nullement utiliser une méthode barbare il valait mieux que cela.

Mais aujourd'hui était le jour tant attendu pour accomplir le rêve de son Maître. Il esquissa un sourire satisfait en se relevant, alors qu'il longeait la forêt d'automne. Dans cette continuité, il y trouverait un territoire. Il l'avait souvent contemplé... Si les félins claniques en avaient fait leur terrain de chasse, il en ferait le sien. Oh, il n'avait que faire des quelque souris et écureuil aussi appétissant soit-il... sa chasse à lui était celle de chat, tout comme lui.

Il huma l'air un grand coup, l'odeur était forte et indiquait le marquage d'un clan: celui de la terre comme le lui avait appris Inferno. Il se stoppa un instant et, pour la première fois d'une longue lignée... il franchit la limite. Malgré cette terre inconnue, il marcha d'un pas extrêmement confiant. Les oreilles en alerte, il fut très rapidement attiré par un merle qui picorait au pied d'un arbre.

Ce n'était pas ce genre de proie qu'il espérait croisé, mais, il comptait bien avertir les claniques de sa venue ici. Il entreprit donc de chasser l'oiseau. Tapi contre le sol, se rapprochant... encore un peu... alors que le merle se rendit enfin compte du danger, il s'envola dans un cri paniqué. Foudre n'était qu'à une longueur de l'animal et bondit refermant ses puissantes griffes sur lui, le tuant sur le coup.

Il ramassa sa proie et l'emporta avec. Alors qu'il comptait la laisser sur un chemin stratégique où passerait ce que les chats de clan nommait "une patrouille", il se crispa. Il n'était pas seul ici. Un individu semblait tout proche. Il fit demi-tour pour rejoindre la provenance de l'odeur et il le vit. Un clanique. Toute sa haine concentrée sur cet être qui n'en était qu'un... parmi tant d'autre! Ses yeux réduit à deux fentes, il serra l'oiseau entre ses crocs, laissant déverser le sang chaud dans sa gorge. Il tenta de s'apaiser. Voilà une réaction inapproprié de sa part.

Il se rapprocha donc, très sûr de lui, la nuit laissant entrevoir sa carrure menaçante où ne perçant que deux yeux couleur or. Quand il arriva enfin à la hauteur du clanique, il déposa l'oiseau entre ses pattes pour plus d'éloquence.

- Bien le bonsoir, clanique. Je ne m'attendais pas à croiser un peu de compagnie en cette soirée, voilà qui me ravi.

Il effleura le merle dans ses longues griffes en se léchant les babines pensivement.

- Ce tombe plutôt bien, j'aurais été bien incapable de terminer cette proie tout seul... moi qui déteste le gachi... Murmura t.il.

Il s'assit sans la moindre hésitation, se rendant bien compte de l'affront que cela pouvait être, sachant que, cette proie appartenait sans le moindre doute aux chats de se territoire. Deux choix s'offraient au clanique, s'enfuir pour alerter ses petits camardes mais Foudre se ferait un malin plaisir de le rattraper et d'enfoncer ses crocs dans sa chair fraiche et tendre... ou alors accepter cette curieuse invitation à souper... dans tous les cas, la situation l'amusait énormément.

- Pardonne mon impolitesse... je ne me suis même pas présenté... je m'appelle Foudre, tache de t'en souvenirs...

Pépin de Pomme arpentait le Bois de Jade d’un pas trottinant, sa marche était rapide et vive sur la pellicule de neige, ne laissant que de petites traces de coussinets derrière lui. Le bois avait toujours une certaine verdeur malgré la saison des neiges, et le mâle trouvait ça incroyable et excitant. Comme si les arbres refusaient de se laisser dépérir et de quitter leurs feuillages abondants. Le Terrien aurait bien aimé être une de ses feuilles, celles que les branches ne voulaient pas céder au vent froid et aux gros flocons blancs.
Mais il était là à patrouiller, seul. Aucun des autres guerriers n’avaient voulu lui porter compagnie, comme d’habitude. Le jeune chat espérait que les rayons du lune l’accompagnent au moins jusqu'au bout de sa marche et le suive encore à son retour au Camp de son Clan.

Regardant à droite, à gauche, devant, derrière, le guerrier nommé de la dernière lune avait beaucoup d’énergie qui fusait dans ses muscles. Ce fut finalement des bruits de pas qui l'interpellent vers le rebord de la frontière avec les terres inconnues et sauvages des solitaires, il s’arrêta net.

“Bien le bonsoir, clanique. Je ne m'attendais pas à croiser un peu de compagnie en cette soirée, voilà qui me ravi.”

Dire que le félin tacheté était surpris serait de faibles mots, un mâle qu’il n’avait jamais vu se tenait en face de lui, un oiseau fraîchement chassé entre ses pattes. Il cligna plusieurs fois des paupières pour savoir s'il hallucinait sa compagnie.

“Ce tombe plutôt bien, j'aurais été bien incapable de terminer cette proie tout seul... moi qui déteste le gachi…”

- Oh, euh-... Commença-t-il, hésitant et toujours abasourdi, il n’avait jamais rencontré quelqu’un qui ne faisait pas partir des Clans, encore moins quelqu’un qui n’était pas de la Terre sur ce territoire.

“Pardonne mon impolitesse... je ne me suis même pas présenté... je m'appelle Foudre, tâche de t'en souvenirs…”

Le Terrien pencha sa tête sur le côté, regardant ce fameux Foudre s'asseoir et attendre une réponse de sa part, un air amusé sur la figure. Redressa sa tête droite, le jeune matou finit par sortir de son état et commença d’un voix enjouée :

- Bonsoir !

Il s’approcha de quelques pas, sa queue tourbillonant d’excitation derrière lui et un large sourire fendant son visage en deux. C'était vraiment quelqu'un qui venait lui parler ! Un autre chat, peut-être qu'il voulait être son ami ? Voudrait-il ? Coeur de Lionne lui disait souvent que personne ne voudrait jamais de quelqu'un d'aussi bruyant et collant que lui.

- Je suis Pépin de Pomme ! Ravie de te rencontrer Foudre. Fit-il en essayant de garder une voix plus calme qui crépitait d’une joie cachée. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui n’était pas d’ici ! Tu t’es perdu ? Je peux te raccompagner si tu veux.

L'inconnu ne prit pas peur, bien au contraire. Quoique, il y perçu une grande surprise en le trouvant ici. quoi de plus normal... ce jeune chat ne semblait n'avoir jamais vu quelqu'un qui se baladait librement sur ses terres, sans la moindre crainte. Foudre ne faisait pas parti de ce genre là. Cependant, il n'y décela aucune agressivité, juste une curiosité extrême. Se fut peut-être le matou noir comme la nuit qui en fut le plus ahuri des deux. Au fond, il s'attendait à des claniques bien plus hargneux, était-ce donc une majorité ou un simple cas isolé ? Le fait est que, il venait de trouver là une proie tout fait de choix pour commencer à déverser sa haine.

Oh, ne croyez pas que le puissant matou comptait s'en prendre physiquement au clanique... du moins, pas pour le moment. Il n'était pas qu'un sadique qui tuait sans réfléchir et la mort de ce jeune chat ne lui apporterait pas grand chose à part une pulsion assouvi sur le cours terme. De plus, si les claniques découvraient l'un des leur assassiner, ils renforceraient leur sécurité et il lui serait bien difficile d'agir... surtout actuellement... Il avait tué Devil Agony et Zara, Inferno avait disparu et la "troupe" avait été dissout peu de temps après.

Il devait se recréer un nom et rallier d'autre chat à sa cause. Repartir de zéro et accomplir ce que son maître avait déja entreprit et échoué. C'est pour cela qu'il n'avait pas le droit à l'échec et se laisser dominer par le désir de sang et de chair ne lui serait pas permis. Il devrait lutter contre lui-même.

- Bonsoir !

Foudre cligna des yeux pour se sortir de ses pensées. Le jeune félin c'était rapproché de lui sans une once de gêne. De plus prêt, Foudre pouvait clairement affirmer qu'il devait avoir à peu près le même âge mais leur différence de maturité était plus que flagrante... quand on ne naissait pas comme un coq en pâte, on acquérait plus de savoir et de sagesse, ma foi.

- Je suis Pépin de Pomme ! Ravie de te rencontrer Foudre. Fit-il en essayant de garder une voix plus calme qui crépitait d’une joie cachée. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui n’était pas d’ici ! Tu t’es perdu ? Je peux te raccompagner si tu veux.

Foudre le toisa avec malice en agitant ses moustaches d'un air attendri.

- Perdu ? Répéta t.il avec un petit rire amusé.

Un solitaire ne se perdait pas, qu'il pouvait être naïf... le raccompagner hein... Foudre avait lui aussi fait un pas dans sa direction et se mis à lui tourner autour à la manière d'un prédateur, il passa sa queue sous le menton du jeune chat.

- Je ne me perds jamais. Je suis ici car je l'ai choisi. Vois-tu... mon père a été tué par l'un des tiens.

Il se tut un instant, rigolant intérieurement d'avoir eu l'idée de voir Inferno comme son géniteur...  Cependant, il avait été tué, c'était indégnable... et seul un chat de clan aurait pu venir à bout du cruel matou. il se plaça en face du clanique à une longueur de lui, son regard perçant semblait tenter de sonder l'autre.

- Mais toi, tu es différent d'eux, n'est-ce pas, Pépin de Pomme ? Tu ne serais quand même pas prêt  à me tuer car je suis sur ton territoire et que j'ai tué ce merle ?

Il continua de l'observer, laissant planer un long silence.

“Je ne me perds jamais. Je suis ici car je l'ai choisi. Vois-tu... mon père a été tué par l'un des tiens.
Mais toi, tu es différent d'eux, n'est-ce pas, Pépin de Pomme ? Tu ne serais quand même pas prêt  à me tuer car je suis sur ton territoire et que j'ai tué ce merle ?”

Les oreilles du jeune chat commencèrent progressivement à se baisser, il regardait avec stupeur de solitaire lui déverser une cascade de paroles qui lui fait froid dans le dos. Depuis les dernières lunes, les clans avaient été dans une harmonie suffisante pour éviter tout problème de combat mortel. Pépin de Pomme n’avait jamais tué, et ne comptait surtout jamais le faire. Il n’était déjà pas très avare de chasser et finir la vie des petites créatures qui habitaient la forêt.

- Non, surtout pas ! Mais- Il toisa l’oiseau entre les pattes du félin sombre, rajoutant d’une voix hésitante, à faible volume ; Il est interdit pour toi d’être ici et de chasser.

Pépin de Pomme ne voulait pas laisser partir son nouvel ami, ils venaient tout juste de se rencontrer mais n’était-ce pas mal ? Toute sa vie on lui avait dit de défendre le territoire de son Clan, et pourtant il ne le faisait pas. Crapaud Beuglant lui avait mieux appris que ça. Malgré ça, il n’arrivait pas à se résigner à faire plus que sa petite remarque précédente.
Le félin tacheté regardait ses propres pattes à présent, laissant venir et revenir les mots du solitaire qui se tenait devant lui. Le silence qu’avait laissé le félin sombre lui laissait un peu plus de temps pour réfléchir à des paroles justes.

- Je suis désolé pour ton père, il ne méritait pas ça. Personne ne mérite la mort. Dit-il finalement avec sincérité, replongeant des iris ambrées dans les yeux du chat sans Clan.

L’air était calme, stagnant entre les deux félins qui se toisaient toujours du regard. Le guerrier offrit un petit sourire pour détendre l'atmosphère, la conversation était plus sérieuse que ce qu’il avait l’habitude d’avoir. Mais cela ne le dérangeait pas, cela lui semblait intime.
Il finit par s’assoir, enroulant une longue queue autour de ses pattes.

- Mon père s’est aussi fait tué. Par- Il cligna des yeux, marquant un temps de pause, par un chat d’un autre Clan, dans les temps de guerre.

Pépin de Pomme cherchait à faire comprendre à Foudre qu’il n’était pas seul dans son malheur, qu’il pouvait surmonter son deuil. L’empathie était un moyen idéal pour aider les autres. Il espérait bien faire en partageant sa propre expérience.

Les mots du matou sombre, semblèrent avoir fait mouche dans le cerveau et le coeur de son interlocuteur. Quoi de mieux que de parler de ses souffrances pour attiser toute l'empathie du monde ? Ajouter à cela la culpabilité que l'un des siens aies pu commettre ce genre d'acte... Inferno le lui avait toujours dit... les chats de clan se prenaient pour des sains à se cacher derrière un code du guerrier qu'ils ne respectaient que quand ça les arrangeaient.

Mais Foudre allait changer cette lourde erreur et faire de ce territoire le sien. Mais il devait se faire des alliés... des félins jeunes, faible et facile à embobiner. Des félins dont l'empathie et la générosité les pousseraient à se révolter contre les leurs... faire éclater la vérité... et la violence, beaucoup de violence... du sang et des larmes.

- Non, surtout pas ! Mais... Il est interdit pour toi d’être ici et de chasser.

Evidemment, il s'y attendait... la phrase typique d'un chat de clan loyal... sa candeur était touchante, beaucoup trop touchante... le genre de chat que Foudre prendrait plaisir à briser le moment venu. Prêt à le confronter à la réalité sordide qu'il ne pouvait connaitre... envelopper dans du coton au milieux de son clan...

Foudre le regarda franchement avec une mine peinée sur le visage "ahh, quel bon acteur tout de même!"

- Alors, je me trompais peut-être sur ton compte. J'espèrais que tu comprendrais mon geste, en terre solitaire, il n'y a que peu de proie aussi nourrissante et juteuse qu'ici.


Il voyait clairement le conflit intérieur dont faisait preuve Pépin de Pomme. Entre son excitation de rencontrer un félin bien différent de son clan et le désir d'être reconnu et loyal à son clan, il devait être perdu. Foudre, quant à lui, s'amusait beaucoup de la situation... il se demandait jusqu'où il pourrait se servir du jeune matou.

- Je suis désolé pour ton père, il ne méritait pas ça. Personne ne mérite la mort.

Foudre ne put que lui donner tord. Se débarrasser des gêneurs, constater la terreur dans leur regard quand il comprenait que la mort les attendait... les lentes agonies et les supplices d'être épargné... Voir un félin ramper sur les deux seuls pattes qui lui restaient, les deux autres brisées, se hissant pour échapper à son bourreau, laissant sur son sillage son sang qui se vidait de tout son être.... comment ne pas trouver cela jouissif ? Mais bon, pour rester dans son rôle, il hocha simplement la tête en silence, le regard assombri par ses faux souvenirs créer de toute pièce pour son personnage de Foudre-le-gentil.

L'autre lui sourit, comme pour le réconforter. Foudre cligna des yeux, sans le quitter du regard. Pépin de Pomme s'assit.

- Mon père s’est aussi fait tué. Par... par un chat d’un autre Clan, dans les temps de guerre.

Bingo, voilà qui avait de quoi les rapprocher. Une histoire dramatique qui aurait le don de les rapprocher. Son père tué par un clanique ? Intéressant. Ce qui surpris le noiraud fut l'absence total de rancœur dont faisait preuve le clanique. Comme si ses paroles n'étaient là que pour réconforter le solitaire.

Foudre ne comprenait pas. A sa place, il aurait tout fait pour retrouver l'assassin et le faire souffrir comme jamais il ne souffrira en Enfer. Au lieu de quoi Pépin de Pomme utilisait sa tristesse pour la partager avec lui, pour que la solitude du matou couleur corbeau soit comprise et accepté. Plus il l'entendait parler, plus il avait envie de s'emparer de lui. Mais, chaque chose en son temps.

- Je vois... je suis désolé pour ton père également. Je sais que tu peux me comprendre, toi.

Il se tut et se rapprocha du merle qu'il prit entre ses puissants crocs et vint déposer entre les pattes de Pépin de Pomme, le dominant de sa hauteur.

- Je te laisse la proie, tu pourras la donner à ton clan.

Il tourna la tête, pensivement. Il s'assit à son tour en face du clanique, brisant la ligne infime que l'on se fixait pour ne pas entrer dans la "sphère privé" des autres. Foudre n'avait jamais eu de problème avec la proximité. C'est en jouant la dessus, que l'on pouvait tirer les bonnes ficelles.

- Comment ne peux-tu pas en vouloir à celui qui a tué ton père ?

La question était sorti de manière très spontané, le surprenant le premier. Il ne comprenait pas. Le manque d'agressivité du jeune chat le rendait perplexe. Il continuait de l'observer avant de le quitter des yeux en relevant la tête vers le ciel étoilé. Il ferma les yeux avec un léger rictus au coin des babines.

- Je sens que l'on va bien s'entendre, Pépin de Pomme, je sais que nos chemins devais se croiser, c'est le démon Hati qui me l'as soufflé. Nos pensées s'entrecroisent et je sais que toi aussi, tu rêveras un jour, de faire de cet endroit, un Enfer merveilleux...


Il sourit et ronronna doucement. Pépin de Pomme n'avait aucune idée de qui était Hati où ce qu'était un démon, ni ce qu'était l' Enfer, qui s'apparentait à ce que les claniques nommait comme "la forêt sombre". Chacun avait ses croyances et Foudre vénèrerait à jamais le mal. Ce qu'ignorait son interlocuteur qui devait voir cela comme leur paradis... le clan des étoiles... hein...

Il allait faire gouter à sa nouvelle connaissance, ce qu'était l'Enfer, pire que celui qui était après la mort. Mais celui qui était sur terre... L'Enfer, c'était les autres et il le prouverait.... patience, il lui fallait le temps de refermer son emprise sur sa belle victime.

Pépin de Pomme adressait toujours un sourire au solitaire qui lui offrait dorénavant sa proie. C'était un geste qui fit énormément plaisir au Terrien, il se mit à rayonner de gratitude et de plaisir, manquant presque de laisser passer quelques ronronnements. Personne ne lui avait jamais offert quelque chose auparavant, du moins pas de leur plein gré. Et même si c'était pour son Clan plutôt que directement pour lui, le sentiment était similaire.
Il ne fut d'ailleurs pas dérangé lorsque Foudre se positionna tellement proche de lui qu'il pouvait sentir un souffle chaud contre lui, c'était un contraste agréable dans la froideur nocturne. Le brun du légèrement relever la tête pour garder un contact visuel entre eux.

"Comment ne peux-tu pas en vouloir à celui qui a tué ton père ?"

Pépin de Pomme cligna des paupières doucement, c'était une réflexion intéressante qu'il ne s'était pas faite avant. Comment ne pas en vouloir au chat qui a tué son père ? Comment ne pas en vouloir à un tueur ?
Une nouvelle fois, le mâle baissa les yeux pour répondre. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait tendance à éviter le regard de Foudre lorsqu'il lui parlait de ce genre de choses.

- Dans une guerre beaucoup de chats feraient des choses graves pour protéger leur famille et leur Clan. J'imagine.. J'imagine que mon père a retirer des parents à leurs enfants également. Et ce n'est pas bien, pensait-il derrière. Je ne ferais jamais ça. Si on en veut à tout le monde, et qu'on se venge tous, on rentrerait dans un cercle vicieux de violence. Il choisissait ses mots au mieux, articulant bien et marquant des pauses pour se laisser à chaque fois une intervalle de réflexion.

"Je sens que l'on va bien s'entendre, Pépin de Pomme, je sais que nos chemins devais se croiser, c'est le démon Hati qui me l'as soufflé. Nos pensées s'entrecroisent et je sais que toi aussi, tu rêveras un jour, de faire de cet endroit, un Enfer merveilleux..."

- Vraiment ? Le jeune chat relava rapidement la tête vers le solitaire à la fourrure d'encre, son visage brillait une nouvelle fois de mille feu. Wouah, j'ai vraiment hâte ! Il n'avait absolument aucune idée de ce démon Hati et de se Enfer, mais il fit mine de savoir. Cela sonnait bien, et devait faire plaisir à Foudre, alors il se laissa emporter par les flots.

Le félin tacheté ne voulait pas que son ami s'en aille, il passait une superbe soirée en sa compagnie. Dire qu'après sa patrouille, il serait obligé de rentrer au Camp et peut-être ne plus jamais revoir le mâle sombre, c'était anéantissant. Pépin de Pomme espérait de tout cœur que ce dernier lui rende visite quelques fois. Le Terrien s'allongea sur ses pattes avant qui se placèrent sous son poitrail, dans une position de sphinx, son cou pouvait presque grincer tellement il était obligé de le courber dans sa nouvelle position.

- Tu as vraiment une belle fourrure, de chez nous, pas beaucoup de chats porte le noir. Cela doit être très pratique pour chasser, c’est pour ça que tu es là de nuit ? Demanda-t-il d’un ton curieux et intéressé, la nuit était encore longue et malgré la bonne compagnie de la lune, il ne voulait pas être seul tout de suite.

Foudre ne lachait pas son interlocuteur du regard, ses yeux, inquisiteurs avaient le don d'intimider et cela semblait faire son effet sur le guerrier. Sans s'en rendre compte, c'était mis dans une position presque soumise face au solitaire. Cela commençait par le fait qu'il n'osait presque pas croiser son regard. Cependant, il n'y décelait aucune peur... Il était certains que cette conversation influencerait sur le futur du jeune Pépin de Pomme.

La question du noiraud sembla le faire cogiter. Comment avait-il pu rester celui qu'il était, si naïf et prêt à donner sa confiance au premier solitaire venu après un tel évènement ? Le mystère était de taille et méritait de s'y attarder. Il ne savait pas si son intérêt croisant pour ce félin résidait simplement dans sa candeur. Son instinct continuait de lui souffler de refermer ses griffes autour de ce dernier. Il tenait peut-être là son premier jouet ? Quel délicate attention des démons, de lui avoir envoyer ce présent...

- Dans une guerre beaucoup de chats feraient des choses graves pour protéger leur famille et leur Clan. J'imagine.. J'imagine que mon père a retirer des parents à leurs enfants également. Je ne ferais jamais ça. Si on en veut à tout le monde, et qu'on se venge tous, on rentrerait dans un cercle vicieux de violence.

Réponse intéressante. Mais la sensibilité du guerrier lui donna l'envie irrépressible de vomir des arc-en ciel. Si niais! Sérieusement, il pensait ce qu'il disait ? Foudre plissa les yeux comme pour le sonder et n'y perçu qu'une sincérité comme il n'en avait jamais ressenti.

Evidemment que la guerre existait... et, que le monde serait triste si on devait s'en passer! Rien que l'hypothèse de frôler la mort le fit frémir d'excitation. Il voulait bien croire que la vie était courte mais qu'est ce qu'il pouvait s'ennuyer vite... il avait besoin de distraction. De félins qui, à défaut de ne pas avoir sa prestance, pourrait le satisfaire avant qu'il ne puisse s'en débarrasser.

- Vraiment ? Wouah, j'ai vraiment hâte!

L'entrain de Pépin de Pomme était agréable à voir. Il n'avait surement rien compris qu'il venait, -d'un certains point de vue- soutenir le mal et, dans ses propres croyances... la forêt sombre. Un jour, il comprendrait l'impact de ses mots... mais pas aujourd'hui il n'allait tout de même pas gâcher sa joie grandissante, si ?

Le clanique s'était finalement couché, cette position le mettant clairement en position de faiblesse... que ça en aurait été beaucoup trop simple de planter ses crocs dans sa gorge... rien que l'idée le fit saliver en s'imaginer le sang chaud se déverser dans sa gueule... Il ancra ses griffes dans le sol pour se calmer, espérant n'avoir pas attirer l'attention. Il secoua la tête et la pencha sur le coté, dominant le guerrier de toute sa hauteur.

- Tu as vraiment une belle fourrure, de chez nous, pas beaucoup de chats porte le noir. Cela doit être très pratique pour chasser, c’est pour ça que tu es là de nuit ?

Foudre esquissa un sourire en coin. Le noir est la couleur de l'Enfer, du Deuil et de la mort...Il se sentait tellement chanceux d'avoir hérité de cela.

- Merci du compliment! Ma foi, je me déplace la nuit comme tout bon prédateur qui se respecte.

Ses yeux brillèrent d'un éclat étrange à ses mots. Et il entendait par là, ne pas se contenter des petites proies que même un chaton de 5 lunes pourraient attraper. Il se rapprocha du guerrier et se pencha vers lui, sa fourrure sombre frôlant le guerrier au pelage beige et soyeux. Il lui murmura à l'oreille:

- Et si j'étais toi, je ne viendrais pas ici seul, en pleine nuit... Qui sait sur quel solitaire mal intentionné tu pourrais tomber..?

Et peut-être était-il tombé sur le moins fréquentable de tous. Mais Foudre était aussi le plus équitable et généreux de tous! Il laissait sa chance à tout le monde de prouver sa valeur! Mais sa compassion avait tout de même un prix. Eh bien oui, son immense clémence devait être récompenser... Il espérait que l'autre le comprenne vite... Mais il avait confiance, il semblait docile et il doutait y trouver une quelconque résistence... si la méthode douce marchait pour le moment... il continuerait un bout sur cette lancée mais.. jusqu'à quand ? Il finirait pas se rendre compte des véritables intentions du solitaire. A ce moment là, parviendrait-il à se rebelle ou la pression exercer par le matou sombre serait trop forte ?

Il se redressa un peu à quelque centimètre du museau du clanique, ses yeux ambrés à nouveau planté dans celui de l'autre.

-  Pardonne moi si c'est indiscret mais... que fais-tu ici en pleine nuit, au fait ? Sans tes petits camarades, tu es à la merci de... n'importe qui, non ? Il se pencha encore un peu, laissant entrevoir ses canines pointues et susurra innocemment, tu sais, j'aurais eu le temps de te tuer une dizaine de fois si j'en avais eu envie... tu devrais faire plus attention à toi. il soupira et lui lança un sourire discret. Malgré ses paroles lourdes de sens, il voulait d'avantage le mettre en garde de son imprudence et... oui il le reconnait être intrigué de l'inconscience de Pépin de Pomme.

“Merci du compliment! Ma foi, je me déplace la nuit comme tout bon prédateur qui se respecte”.

Pépin de Pomme avait ses oreilles hautes sur son crâne, attentif et absorbé par ce que racontait le solitaire. Le guerrier de la Terre ne chassait jamais de nuit, il était toujours envoyé en patrouille lorsque la lune apparaissait et attrapait des proies en seul compagnie du soleil. Le jeune chat se souvenait de Crapaud Beuglant qui lui disait que son pelage était plus adapté de jour pour se cacher des proies.

“Et si j'étais toi, je ne viendrais pas ici seul, en pleine nuit... Qui sait sur quel solitaire mal intentionné tu pourrais tomber..?” Murmura le chat noir dans ses oreilles, sa façon de l’approcher commença à lentement intimider le Terrien.

- Des solitaires mal intentionnés ? Murmura-t-il de la même tonalité.

Lorsque Foudre se redressa, Pomme maintint le regard de ce dernier avec difficulté. Il avait envie de fixer ses propres pattes, planter ses prunelles ambrées sur le sol encore enneigé. Des fourmillement venaient picorer sa nuque et le bas de ses épaules comme un mauvais pressentiment.
Il chassa l’idée de partir d’un coup de patte, le félin voulait rester ici et parler, et partager des choses, et rires, et se faire de bons souvenirs. Il en avait envie plus que tout. Ce sentiment d’être enfin vu par quelqu’un et d’être assez bien pour avoir de l’attention.

‘Je veux rester’, pensait-il en boucle. C’était comme tomber dans un tourbillon sans fin, le jeune chat avait l’impression de s’être déjà dit ça des centaines de fois. Mais sûrement pas autant de fois qu’il s’était dit qu’il était seul.

“Pardonne moi si c'est indiscret mais... que fais-tu ici en pleine nuit, au fait ? Sans tes petits camarades, tu es à la merci de... n'importe qui, non ?” Le mâle beige et brun laissa lentement ses oreilles tomber parallèlement au sol, brisant le contact visuel tandis qu’il fixait désormais des crocs acérés et luisant de salive. “Tu sais, j'aurais eu le temps de te tuer une dizaine de fois si j'en avais eu envie... tu devrais faire plus attention à toi.”

Un frisson finit par parcourir son corps à la fin de ses mots, faisant tressaillir ses muscles de sa tête à sa queue. Toujours couché, il releva finalement ses yeux vers Foudre. Il ne savait pas vraiment quoi faire ou dire avec un tel discours. Était-ce une menace ? Il n’arrivait pas à comprendre, le solitaire ne pourrait pas se retourner contre lui, non ?
Non. Pépin de Pomme commençait à se sentir coupable de croire ce genre de choses. Jamais n'avait-il eu ces idées. Foudre lui donnait des conseils, tout comme Crapaud Beuglant lui donnait des conseils lors de ses lunes en tant qu’apprenti.

- Merci du conseil, je m’en souviendrais. Il ne faudrait pas faire de mauvaises rencontres ! Il sourit doucement tout en se relevant, Mais je suis un guerrier depuis la lune dernière, je sais me battre ! Même si- Même si je n’aime pas ça, je me battrais pour les gens qui comptent pour moi.

- Et je suis en patrouille pour éviter que- ‘que les autres clans et les solitaires ne viennent sur le territoire’, mais il ne finit pas sa phrase.

Il était réellement le pire des guerriers de toute la vallée, toujours à oublier ses responsabilités, mais ramener le sujet entre les deux semblait être si irrespectueux. Rappeler à Foudre qu’il ne devrait pas être là ferait de Pomme un terrible ami. Et il voulait être un bon ami, il voulait être un bon chat.

- Foudre, dit-moi, tu dois avoir vécu beaucoup de choses en tant que solitaire, et rencontré beaucoup de gens. Comment fait-on pour être quelqu’un de bien quand on doit faire des choses qui vont à l’encontre de nos valeurs ..? Sa voix était basse, incertaine.

- Des solitaires mal intentionnés ?

Pépin de Pommes avait répété les mots du solitaire comme si l'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit. Le matou se demandait sur quelle planète vivait le guerrier. Un monde ou tout le monde était ami ou le danger n'existait pas... Cela lui paru absurde de la part d'un clanique. Son père s'était fait tué, il avait surement vu bon nombre de ses camarades mourir et lui aussi avait surement lutter pour sa vie mainte fois. Comme n'importe quel chat sauvage, solitaire ou de tribu.

Foudre se contenta simplement de hocher solennellement la tête. Le jeune guerrier  continuait de le fixer et Foudre trouva très courageux qu'il puisse soutenir le regard inquisiteur qu'il posait sur lui. Le terrible matou savait exactement ce qui lui restait à faire. Isoler petit à petit Pépin de Pomme de ses camarades. Il lui serait bien utile, il en était convaincu.

- Merci du conseil, je m’en souviendrais. Il ne faudrait pas faire de mauvaises rencontres ! , Mais je suis un guerrier depuis la lune dernière, je sais me battre ! Même si- Même si je n’aime pas ça, je me battrais pour les gens qui comptent pour moi. Et je suis en patrouille pour éviter que-

Vraiment ? Lui ? Il savait se battre ? Foudre dû se retenir de toutes ses forces pour ne pas lui jeter un regard dédaigneux. Même s'il avait un semblant de base... Le guerrier n'eut pas besoin de terminer sa phrase pour que Foudre la comprenne. Il était là pour chasser les intrus, hors il faisait ami-ami avec un parfait inconnu qui n'allait pas se gêner pour s'en servir.

- Foudre, dit-moi, tu dois avoir vécu beaucoup de choses en tant que solitaire, et rencontré beaucoup de gens. Comment fait-on pour être quelqu’un de bien quand on doit faire des choses qui vont à l’encontre de nos valeurs ..?

En voilà une question intéressante. Qu'il ne s'était évidemment jamais posé puisqu'il n'avait jamais cherché à être un bon chat. Mais s'il y avait bien une chose dont il était certains, c'est qu'il ne fallait jamais aller à l'encontre de ce que l'on voulait être. "raaaah, dit comme cela, ça sonnait si niais" Cela le dégouta lui même. quoique... il serait parfaitement en accord avec son personnage de confiance qu'il s'était créer...

- Il faut toujours suivre ses propres valeurs et non celle qui ferait plaisir aux autres. Rétorqua Foudre en plissant les yeux. Et les claniques ont des valeurs que je déteste plus que tout. Il tue des solitaires qui ne savent même pas se battre, les affament et arrive encore à se créer des guerres entre eux. J'ai vu de quoi ils étaient capable, ils ont tué... mon père... mais ma compagne également, ne deviens pas comme eux.

Foudre soupira tristement, le regard dans le vague. En réalité Zara et lui, ça avait été très ambigu... et c'est lui qui l'avait tué. Mais un peu de drama serait le bienvenue!

Il se tut. Faisant passé cela comme une immense tristesse... en réalité il réfléchissait à la meilleure méthode pour dériver gentiment le guerrier du chemin du guerrier. Cela prendrait du temps quand votre cerveau a été  si souvent lavé à coup de code du guerrier mais il était confiant.

Il allait s'emparer jalousement de ce guerrier et c'était comme si c'était déjà chose faite. Sa toile se tissait lentement autour de corps et de son coeur,  et comme une araignée, il y déversement son poison lentement... et quand il s'en rendra compte... ce serait trop tard. Il aurait beau se débattre et demander de l'aide, il aurait déja tout perdu... ne lui restant que son âme dont le démon solitaire  se serait déjà approprié... il n'aurait plus que Foudre dans sa vie.

Pépin de Pomme s'était trouvé aux mauvais endroits aux mauvais moments, ne se rendant pas encore compte qu'il allait devenir le jouet favoris de Foudre, il en était sûr. Mais pour le moment, le voilà si heureux de compter Foudre parmi ses amis... car le solitaire lui apportait ce que les autres ne lui apportait pas, il l'avait compris... reconnaissance, intérêt, affection... et surement qu'au fond, le matou noir devait fortement l'intriguer, l'attirer vers un monde dont il n'avait pas accès... une liberté qu'il n'aurait jamais.

- Vu ce que je constate de toi, ta gentillesse et ta bienveillance, ne te sens-tu pas rejeté par ton clan ? N'aspires-tu pas à une vie ou tu serais en paix avec toi-même ? Ou personne ne critiquerait ta façon d'être ? Ne te rabaisserais plus ou te dirais quoi faire ?

Il se figea avant de lui jeter un regard désolé, le fixant, ses yeux luisant d'un éclat intense. Il se rapprocha de lui, de son pas agile et aussi furtif qu'une ombre, et vint frôler le pelage bien plus clair de son interlocuteur. Il lui effleura la joue en se penchant, continuant de le fixer et souffla au creux de son oreille.

- Pardon. Je n'ai pas à te dire ça. Il changea ensuite un peu de sujet. Son but étant aujourd'hui, de le faire cogiter sur la question, rien de plus, nous pourrions nous revoir si tu veux.

"Il faut toujours suivre ses propres valeurs et non celle qui ferait plaisir aux autres." Rétorqua Foudre en plissant les yeux. "Et les claniques ont des valeurs que je déteste plus que tout. Il tue des solitaires qui ne savent même pas se battre, les affament et arrive encore à se créer des guerres entre eux. J'ai vu de quoi ils étaient capable, ils ont tué... mon père... mais ma compagne également, ne deviens pas comme eux."

Pépin de Pomme écarquilla légèrement les yeux, surpris, c'était horrible tout ce que Foudre avait traversé. Le jeune guerrier baissa la tête, ses épaules tombantes comme si il se sentait coupable des actes de ses congénères.

- Je suis vraiment désolé. Sa voix était plus faible, plus hésitante, il ne savait pas vraiment comment justifier de tel comportement au solitaire noir de jais. Pour le félin, les Clans étaient incroyables, remplis de félins, d'abondance et de vie. Mais il était certain que ce n'était pas l'expérience qu'en avait son nouvel ami. Pépin de Pomme préféra donc se replier sur lui-même et ne pas aller dans le sens opposé.

"Vu ce que je constate de toi, ta gentillesse et ta bienveillance, ne te sens-tu pas rejeté par ton clan ? N'aspires-tu pas à une vie ou tu serais en paix avec toi-même ? Ou personne ne critiquerait ta façon d'être ? Ne te rabaisserais plus ou te dirais quoi faire ?" Les mots du plus vieux fit se ratatiner le guerrier un peu plus sur lui-même, mais après un peu plus de réflexion, il se redressa pour échanger un regard.

Le Terrien allait répondre qu'il ne se sentait pas isolé, au contraire, il adorait son Clan et les chats qui étaient dedans. Même si il était toujours seul, il aimait les savoir heureux, que ça soit avec ou sans lui, cela lui faisait tout aussi plaisir. Il passait outre ses envies pour celles des autres sans hésitation. Mais il n'eut pas le temps d'élaborer sa pensée que Foudre reprit, le coupant dans son élan.

"Pardon. Je n'ai pas à te dire ça. Nous pourrions nous revoir si tu veux." Le solitaire était bien plus proche, venant lui murmurer à l'oreille et toucher sa joue.

Pépin de Pomme se raidit, ses muscles se contractant, puis baratina rapidement avec sa langue lourde dans la bouche : - Oui ! On pourrait se revoir à la frontière ! Ses mots étaient dit vites, il était tiraillé entre cette atmosphère pesante qu'émanait le chat sombre et l'envie irrépressible de discuter davantage et de devenir son ami.

- Merci d'avoir passé du temps avec moi, Foudre. Ses muscles se détendirent sous la sérotonine qui revenait rapidement noyer sa nervosité. Revient vite ! Je serais là pour t'accueillir. Un sourire aux babines, il avait déjà hâte à la prochaine visite de son nouvel ami solitaire.

Il hésita à le raccompagner à la frontière, mais l'aîné avait bien dit qu'il ne se perdrait jamais. Alors le jeune guerrier le salua en hochant la tête vigoureusement, attrapant la proie qui lui avait été offerte et commença à continuer sa patrouille. L'air mélancolique retombait petit à petit en même temps que la sérotonine de cette rencontre.
Jamais n'avait-il imaginé tomber sur un chat non clanique aussi gentil et avec d'aussi bons conseils. Pépin de Pomme était intimidé par Foudre sans le moindre doute, dans le sens où il ne voulait pas tout gâcher. Il ne voulait pas dire ou faire quelque chose qui contrarie son compagnon de minuit. En fait, avoir des amis c'était un peu stressant. Et il y avait toute cette histoire de point de vue sur le Clan, un sujet sensible pour le solitaire. La nuit portera peut-être davantage conseil, ce qui est sûr c'est qu'elle sera bien plus vide sans compagnie.

Les paroles du solitaire firent mouche-comme il s'y attendait-. Si prévisible. Il espérait que son petit numéro resterait à jamais ancré en le clanique. Que, même s'il se sentait fidèle à son clan, une part de lui les verrait tout de même comme des félins violent et sans scrupule pour ceux qui n'était pas de leur race... de leur famille. Ce n'était pas si faux, après tout, beaucoup de solitaire subissait des représailles violentes s'ils avaient le malheur de ne pas respecter leur précieuse frontière. Pathétique.

La colère, quant à elle, n'était guère simulé et le félin le senti... il semblait avoir honte, non pas de son propre comportement mais de celui des autres... ses camarades. Il s'excusa, d'une voix faible, ne sachant surement plus où se mettre. Et accepter cette vérité qu'il ne connaissait surement pas. Pépin de Pomme se faisait le plus petit possible alors que pourtant, il devait avoir compris bien vite que cette haine n'était pas directement dirigée contre lui. Mais se sentait-il responsable de cette tragédie ? Très certainement... Foudre commençait à cerner le personnage et son mode de fonctionnement.

C'est absolument tout ce qui lui fallait pour le moment. D'où l'importance de couper court à la conversation. Beaucoup d'information avait été échangé et surement bien d'autre quand il repasserait... Ce félin lui allait être bien utile. Tout semblait si simple et joyeux avec lui... Il toisa longuement le clanique qui lui répondit avec entrain:


- Oui ! On pourrait se revoir à la frontière ! Merci d'avoir passé du temps avec moi, Foudre.  Revient vite ! Je serais là pour t'accueillir.

Oh. Il n'en attendait pas tant! Il n'allait pas non plus lui lancer une pique sur le fait qu'il ne soit pas sûr que sa fidélité aille vraiment envers son clan de stupide guerrier... mais il s'abstint. Il avait déja obtenu plus que nécessaire. Un parfait petit jouet en bon état et pleins de fougue... "je n'aurai plus qu'à l'éduquer un peu..."

Il ne put s'empêcher de sourire aux dires du matou. Aux frontières hein... quitte à voir un solitaire, mieux valait-il ne pas l'entrainer au centre de son territoire... Pour le coup, ce n'était pas si bête que ça, sous cette phrase toute naïve et enthousiasme!

- Très bien. A la frontière. Ronronna Foudre.

Il voulait respecter son choix pour lui donner ainsi confiance... Mais assez bavarder... il avait encore des choses à accomplir et le temps défilait anormalement vite lorsqu'on s'amusait! Il s'ébroua en se relevant nonchalamment. Le solitaire lui jeta un regard qui se voulait déçu de s'en aller si vite.. Il comptait rendre rapidement visite au guerrier... lier rapidement un lien de confiance "mutuel"... Satisfait de sa trouvaille, il pourrait partir le cœur léger.

- Au plaisir de te revoir, cher ami, Pépin de Pomme. Si jamais tu as besoin de mon aide un jour, il te suffira de tempêter mon nom et j'accourrai aussi rapidement que le veut mon nom.
Il esquissa un sourire qui se voulait bienveillant alors qu'il commençait déjà à marcher. Il l'effleura de son pelage noir de jais, il se retourna à demi vers lui, avec un petit signe de tes, ses yeux d'or, brillant de leur éclat bien à eux, alors que lentement, il se dirigeait hors du territoire. Comme une ombre, discrète... ou bon ou un mauvais souvenir... dans tous les cas, une rencontre que l'on oubliait pas. Il s'immisçant dans les cœur comme un serpent avide... de pouvoir gouter bientôt à la victoire. peut-être avait-il rencontrer quelqu'un qui l'y aidera... contre son gré, surement, il ne s'attendait pas à de tel miracle mais au moins... il s'amuserait bien!

Eternelle joueur, il s'en fut en trottinant avant de disparaitre, allons savoir où.