Une abeille en surprit une autre - PV [Coeur d'Opale - Nuage d'Abeilles]
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Guerrier
Force d'Abeilles
Une abeille en surprit une autre
L’ombre du promontoire venait se dévoiler au niveau de la tanière des apprentis, signe que le soleil allait bientôt se révéler au grand jour. Une petite oreille se dressa, puis l’autre, Nuage d’Abeilles venait de se réveiller plus tard qu’à son habitude. Elle s’avança vers la pouponnière et y passa la tête pour s’assurer qu’elle n’allait pas réveiller le monde à l’intérieur. Seuls les quelques chatons présents ici dormaient à coussinets fermés. Alors, une reine lui demanda :
- Tu veux voir Petit Bleuet, Nuage d’Abeilles ?
- Oui, je ne serai pas longue. Fit-elle, de peur de déranger. Elle rentra doucement puis s’approcha à pas de velours jusqu’à déposer son museau sur la tête duveteuse du jeune chaton.
- Passe une bonne nuit, petite créature. Souffla l’apprentie, d’une voix douce comme une brise légère. Puis elle s'éclipsa, ne laissant pas le temps à la reine de lui proposer de rester plus longtemps.
Puis elle regarda autour d’elle, quelques guerriers et la meneuse du clan semblaient introuvables, ils devaient certainement patrouiller à l’extérieur du campement : l’occasion rêvée d’en profiter pour tenter de capturer une proie pour son clan ! Elle imaginait déjà les félicitations que pourrait lui faire sa mentor, Étoile de la Grenouille. Si seulement elle pouvait revoir ses yeux empreints de fierté...
D’instinct, elle essaya de se remémorer le chemin qu’elle avait pris la dernière fois qu’elle était en formation d'apprentie. Elle alla d’arbres en arbres, de feuilles en feuilles, le temps se faisait bien froid et elle n’avait pas l’habitude d’y faire face. Il semblait que les proies, elles aussi, ne daignaient pas sortir sous ce temps, ce qui ne lui facilitait pas la tâche.
Soudain, un petit tas de feuilles frémissantes attira son attention. Elle s’avança en collant son flanc contre la terre pour être la plus discrète possible, et lorsqu’elle sauta sur le tas de feuilles, elle vit en plein vol une petite frimousse rousse y sortir sa truffe. Remarquable ! Elle venait de faire un roulé boulé avec le jeune renardeau pour atterrir au fond de sa tanière, devant sa mère qui semblait bien moins ravie que lui.
Ce qui fit réaliser à la jeune apprentie qu’elle était en danger face à cette créature qu’elle n’avait jamais vu, c’était d’observer le museau de l’adulte se retrousser, y dévoilant ses crocs tranchants comme des rasoirs. Les yeux de Nuage d’Abeilles devinrent ronds, son pouls s'accéléra et elle détalla aussi vite qu’elle le pouvait entre les arbres, esquivant de peu les branches mais se prenant parfois des toiles d’araignées dans la figure.
Rien à faire, la créature était bien plus rapide qu’elle. Elle était pourtant résolue à être la plus rapide de la forêt, elle ne comprenait pas ce qu'il se passait... Prise de panique et en solution de dernier recours, elle sauta sur un arbre en vue de l’escalader, ce qu’elle fit à la vitesse de la lumière, avec son plus grand étonnement. Peut-être que ce prédateur ne savait pas monter dans les arbres ?
Faute grave, car elle était décidée à planter ses griffes dans le tronc pour escalader. Elle remarqua alors que les arbres étaient tous très rapprochés les uns des autres grâce à leurs branches, lorsqu’elle grimpait d’assez haut pour s’éloigner de la terre ferme. L’apprentie s’en alla alors vers l’autre arbre, et ainsi de suite, jusqu’à en être complètement épuisée. Au bout d’un moment, le canidé déclara forfait, devant se dire qu’elle se trouvait maintenant bien trop loin de sa tanière.
La jeune féline tourna en rond, pendant un bon moment ; elle était complètement perdue. Elle traversa des arbres, des gros tas de cailloux, des roches imposantes, et plus elle s’aventurait vers cet endroit, plus il y faisait froid. Ce n’était pas chez elle, elle le savait… Ses nerfs étaient sur le point de lâcher, puis, elle se donna une mission. Ses moustaches frémissaient à la recherche de chaleur, vers une certaine direction, il semblait que la température montait. Il fallait suivre ce chemin ! Elle en était convaincue, il fallait quitter ce froid hostile et aller vers la lumière.
C’est là qu’elle se retrouva vers une prairie à la température bien plus agréable et supportable. Tout n’était que champs, et pétales de fleurs sèches qui s’en allaient dans le vent. Elle vit alors une forme sphérique à la couleur du soleil, faisant pencher la branche d’un arbre comme une énorme feuille. Elle vit alors en sortir un être noir et jaune, qui se déposa proche d’elle, vers une plante à l’odeur charmante. Nuage d’Abeille s’avança de cette curiosité, avant de s’exclamer :
- Ça alors ! Ravie de te rencontrer petite demoiselle. C’est à ça que ressemble une abeille… Je comprends mieux pourquoi on m’a donné ce nom, c’est vraiment trait pour trait la couleur qu’avait mon collier de domestique.
Son air pensif laissa place à de la méfiance, quand elle sentit quelqu’un à l’odeur reconnaissable. C’était quelqu’un du Clan des Flammes ! Elle était certainement dans un camp opposé, mais de là à être allée aussi loin… Son timbre de voix se fit plus tremblant, sachant que dans le cas inverse, elle ne se serait pas faite prier pour rouspéter sur l’intrus :
- Je ne sais pas qui vous êtes ! Mais, mais je suis désolée, je… Je suis sincèrement désolée. Je n’ai rien à faire là… Je vais retrouver mon chemin ! Mais… Je comprendrais si vous voudriez m’attaquer ou m’emmener voir votre chef parce que j’ai enfreint le code du guerrier…
Très stressée, la petite se lécha le poitrail pour essayer de se détendre, puis commença à faire des sortes de spasmes inquiétants. Enfin, elle régurgita face à l'inconnue :
- Ha... Une pelotte de po.... Ha non... Une pelote de toiles d'araignées. Ce n'est pas très classe... Fit-elle, un peu désemparée, une patte sur le crâne comme pour se cacher de sa gêne et de sa honte grandissante. Elle se fit toute petite, la petite abeille à côté d’elle s’envola dans les airs pour retrouver sa ruche, et à ce même instant, Nuage d’Abeilles aurait vraiment aimé être de la même espèce que cette petite créature.
Sam 27 Nov - 18:49
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Guérisseur
Cœur d'Opale
Une abeille en surprit une autre
Waaaahh… Un bâillement un peu bruyant perça l’air, un félin se retournait en grommelant sur son lit de mousse. Ses pattes et ses coussinets se tendirent alors qu’il frémissait en s’étirant, troublé par le froid qui régnait dans sa tanière. Il se redressa en faisant le dos rond, s’ébrouant pour chasser l’engourdissement de ses membres endormis. Décidément, il faisait de plus en plus froid dans ces tanières nichées au creux des falaises à même la roche. Cœur d’Opale était un lève tôt, il avait prit l’habitude de se réveiller avant tout le monde, et ça depuis qu’il était apprenti. Son museau rose pointa de son antre alors qu’il parcourait le campement, cherchant de vue quelques guerriers avec qui discuter. Hm… Ils devaient être en patrouille. Il jeta tout de même un œil dans la tanière des reines qui étaient toutes blotties les unes contre les autres pour garder les chatons bien au chaud. Une lueur attendrie éclaira ses yeux troubles alors qu’il s’éloignait, décidant par lui même d’aller faire un tour. Il serait vite de retour, il n’allait jamais très loin. De toute manière maintenant que sa vue commençait à baisser, il prenait garde à ne pas s’aventurer dans des coins qu’il ne connaissait pas. Il ne voulait pas risquer de se casser une patte et être retrouvé trois jours plus tard ! Sans compter les serpents. Enfin, avec le froid qui s’installaient ils se faisaient plus rares même si il fallait rester prudent. Le territoire des flammes, avec ses canyons, ses roches creuses, ses champs secs et ses sources chaudes était l’endroit propice pour ces reptiles vicelards. Cœur d’Opale les avait vraiment en horreur, ils restaient toujours dans un coin de son esprit quand il se promenait.
Il arriva dans les plaines, foulant le sol à pas tranquilles. Le félin prenait de longues inspirations en savourant les premières odeurs du gel qui s’installait sur tout le territoire. Une petite poudre blanche qui sucrait les forêts et les champs , fondant dès les premières lueurs du soleil. Celui-ci perçait déjà de derrière les falaises, teintant le ciel de ses couleurs blafardes. Cœur d’Opale appréciait cette saison, elle était la plus propice pour lui permettre de se fondre complètement dans le paysage. La blancheur de son pelage clairsemé de taches aux couleurs châtaigne lui offrait un camouflage parfait, alors que le reste du temps il était aussi voyant qu’un museau au milieu d’une figure. Le vent glacé balaya son poil, le gonflant un peu alors qu’il s’éloignait à pas rapides. Le champ de pissenlit était plus a l’abri des bourrasques lui semblait-il, peut-être même pourrait-il tenter de chasser ! Voilà des semaines qu’il n’y était pas parvenu. Il voyait trouble et était encore affaibli des affres de sa maladie, aussi il n’avait même pas essayé. Peut-être craignait-il de se voir à ce point diminué. Mais bon sang ! Il était guerrier avant d’être guérisseur. Il pouvait bien chasser une souris… Non ? Une pointe de doute avait pointé en lui, sachant pertinemment que cette pensée allait lui pourrir le reste de la matinée. C’est avec une pointe d’amertume qu’il foula le champ qui s’étendait jusqu’aux forêts des autres clans.
Bon. Opale poussa un long soupir et huma l’air puis le sol en se mettant en quête d’une éventuelle proie. Personne ne le voyait, ne pouvait le juger pour son incapacité à chasser un pauvre mulot alors il pouvait bien essayer. Après quelques minutes, une odeur lui parvint. Mais ce n’était pas celle d’un mulot. Le petit félin s’était redressé, les oreilles en arrière et la gueule entrouverte. Un autre félin ? Ce n’était pas l’odeur du clan des flammes. Un intrus ? Si il devait vraiment être précis il lui semblait qu’il s’agissait d’un clanique de la terre… Mais que faisait-il ici ? C’était de son devoir de venir à sa rencontre, la patrouille ne l’avait certainement pas croisé. Il grimpa un petit monticule à pas prudent, presque à terre et les sens en éveil. Ah… Il était là. Cœur d’Opale plissa les yeux en essayant de distinguer sa silhouette. Non il ne voyait rien, il fallait qu’il s’approche. Quelle plaie… Il l’entendait marmonner quelque chose mais ne comprit pas, décidant simplement de s’élancer vers lui.
-Et toi ! Qu’est ce que tu fais ici ?!
Lança t-il d’une voix nerveuse, essayant d’apaiser son poil qui s’ébouriffait et sa queue qui battait l’air. En fait en y regardant de plus prêt… Ce chat était bien petit. Était-ce un apprenti ? Une expression inquiète se peignit sur son visage
- Je ne sais pas qui vous êtes ! Mais, mais je suis désolée, je… Je suis sincèrement désolée. Je n’ai rien à faire là… Je vais retrouver mon chemin ! Mais… Je comprendrais si vous voudriez m’attaquer ou m’emmener voir votre chef parce que j’ai enfreint le code du guerrier…
-Ah mais tu es…
Souffla t-il plus pour lui même. Mais il la reconnaissait ! C’était l’apprentie d’étoile de la grenouille ! Elle s’était bien fait remarquée à l’assemblée. Elle par contre ne devait pas le connaître vu son expression apeurée. Il s’apprêta à dire quelque chose pour la rassurer mais elle émit un espèce de gargouillement étrange en crachant une petite boule de bile et de fils au sol. Coeur d’Opale avait entrouvert la bouche, surpris, s’avançant un peu pour la renifler. Il voulait s’assurer qu’elle n’avait rien mangé de bizarre. C’était un accident plutôt commun pour les jeunes apprentis qui confondaient du poison avec des baies.
-Ha... Une pelote de po.... Ha non... Une pelote de toiles d'araignées. Ce n'est pas très classe...
Il soupira de soulagement en levant les yeux au ciel, se penchant un peu vers elle pour l’effleurer du bout de son museau.
-Hé… Regarde moi.. T’inquiète pas, je ne vais pas te manger. Tu es Nuage d’Abeilles c’est ça ? L’apprentie d’étoile de la grenouille ?
Souffla t-il pour tenter de la rassurer un peu. Sa nervosité flottait dans l’air et le rendait tout aussi nerveux. Mais au final c’était un accident plutôt banal même si c’était plutôt des apprentis des Nuages ou de la Pluie qui venait se perdre dans le coin, au vu des frontières communes. Un peu embêté il grommela
-Mais comment tu as fais pour te perdre ici ?! On est a des lieues de ton territoire !
Il l’avait un peu dévisagé, effleurant du bout de sa patte son oreille encore pleine de toiles d’araignées. Un petit soupir et il se redressa en regardant autour de lui
-Je suis le guérisseur, Cœur d’Opale. Crois moi, j’en ferais part à Étoile de Corbeau qui touchera deux mots à Étoile de la Grenouille… Une apprentie n’a rien a faire sans son mentor et encore moins dans un territoire ennemi. Enfin, je crois que tu as retenu la leçon…
Il esquissa un petit sourire en inclinant la tête, faisant un petit signe dans la direction opposée
-Enfin, je t’avoue que je n’ai pas très envie de t’emmener au campement, ce serait embêtant pour tout le monde. Je vais te ramener sur ton territoire, on va devoir traverser celui des Nuages… J’espère pour toi qu’on ne croisera personne. Allez, viens petite.
Et il commença à s’éloigner à pas tranquilles. Le guérisseur espéra ne croiser aucune patrouille, sinon ils allaient perdre du temps en explication. La disparition d’un apprenti ça faisait toujours du grabuge et il voulait éviter toute tension diplomatique. Mais cette jeune apprentie lui semblait assez éclairée pour ne pas faire d’autres gaffes. Si elle regrettait son geste c’était déjà ça. Mais quand ils étaient apprentis lui et Berce Joliette avaient fait le même genre de bêtise… Malgré les réprimandes il n’en gardait pas un mauvais souvenir, c’était une telle sensation de liberté…
Sam 27 Nov - 19:48
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Guerrier
Force d'Abeilles
Une abeille en surprit une autre
- Hé… Regarde moi.. T’inquiète pas, je ne vais pas te manger. Tu es Nuage d’Abeilles c’est ça ? L’apprentie d’étoile de la grenouille ?
La petite acquiesça sobrement, la tête dans le brouillard, les yeux baissés vers le sol. Elle se sentait encore plus mal d’être face à un félin qui la connaissait, semblant tout savoir sur elle… mais dont elle ignorait le nom. Elle fit l’effort de lever ses pupilles vers lui, de la même manière que s’il s’agissait d’un ordre à ne pas enfreindre, gardant la tête toujours basse.
- Mais comment tu as fais pour te perdre ici ?! On est a des lieues de ton territoire !
L’apprentie frémit encore plus, tout son corps semblant trembler à l’effet de ces mots. Quand l’individu s’avança vers elle, elle recula un peu, les yeux clos, comme s’attendant à une sentence. Cependant, il n’en n’était rien, et celui-ci l’avait juste débarrassé des fils encore présents sur son pelage.
- Je suis le guérisseur, Cœur d’Opale. Crois moi, j’en ferais part à Étoile de Corbeau qui touchera deux mots à Étoile de la Grenouille… Une apprentie n’a rien a faire sans son mentor et encore moins dans un territoire ennemi. Enfin, je crois que tu as retenu la leçon…
Oh non, pas Étoile de la Grenouille. La jeune grimaça à s’en découdre la mâchoire. Elle savait que c’était mérité et ne pouvait riposter, mais sa mentor ! Elle se sentirait tellement mal à l’idée de savoir qu’elle avait enfreint la loi. Pauvre cheffe, la petite ne voulait tellement pas la décevoir. Elle se replia encore davantage sur elle-même, les yeux tristes et humides. Dire qu’elle espérait simplement lui faire plaisir en allant faire cette excursion ! Alors que Nuage d’Abeilles était plongée dans ses réflexions, le guérisseur continua :
- Enfin, je t’avoue que je n’ai pas très envie de t’emmener au campement, ce serait embêtant pour tout le monde. Je vais te ramener sur ton territoire, on va devoir traverser celui des Nuages… J’espère pour toi qu’on ne croisera personne. Allez, viens petite.
C’était entendu. L’apprentie se leva non sans mal, essayant de se ressaisir de toutes ces nouvelles péripéties de la journée. Elle observa réellement le grand mâle - tout du moins - assez grand par rapport à elle, et fut surprise par la couleur de sa fourrure. En avait-elle déjà vu de similaire auparavant ? Après réflexions, la réponse qui semblait des plus évidentes était : non. Ce chat semblait unique en son genre. Après s’être un peu remise de sa stupeur et de son appréhension, elle osa rompre le silence qui s’était installé :
- Comment me connaissez-vous ? Vous êtes guérisseur ? Je me suis toujours demandée pourquoi nous étions le seul clan à ne pas avoir de guérisseur… Vous pensez que c’est une sanction du clan des Étoiles ? Je trouve ça très triste… On approche de la mauvaise saison, et le clan va être malade, et je vais être obligée de les regarder sans pouvoir faire quelque chose. Vous comprenez à quel point c’est horrible ? Et, je suis un poids pour eux. Je suis toujours malade, et incapable de me soigner. Je ne sais pas si c’est parce que j’étais domestique avant, ou si j’ai juste une constitution faible… mais c’est pitoyable pour mon clan de ne pas pouvoir faire mieux…
Voilà, elle venait de dire ce qu’elle avait sur le cœur. L’un des aspects de Nuage d’Abeilles, c’était qu’elle ne parlait pas souvent, mais quand c’était le cas, elle en disait des tonnes. Elle soupira en se rendant compte qu’elle présentait les faiblesses de son clan à un membre adverse, elle se tut d’un coup puis changea de sujet instantanément, espérant que cela effacerait ce qu’elle venait de mentionner :
- Étoile de la Grenouille n’y est pour rien… J’ai fait ça de ma propre initiative, elle était loin, quand c’est arrivé, probablement à patrouiller. Je voulais chasser quelque chose pour le clan, mais tout à déraper.
Elle s’arrêta un peu puis creusa tristement le sol de sa patte avant, signe qu’elle était assez préoccupée, avant de reprendre :
- J’ai sauté sur une proie, et, il s’est transformé en prédateur. Je n’avais pas vu ce que c’était. C’était roux… Je n’ai jamais rien vu de tel… C’est en essayant de lui échapper que je me suis retrouvée pas loin d’ici. Ensuite, j’ai essayé de revenir chez moi, mais je me suis perdue encore plus.
C’est lamentable. Se dit-elle, énervée contre elle-même. D’ailleurs, elle venait de ralentir et d’être un peu à la traîne. Elle continua à marcher, accélérant l’allure pour être au même niveau que le guérisseur. Quelque part, elle l’impressionnait. Elle n’était pas très habituée à être en compagnie de mâles, et pour une raison qui lui échappait, c’était toujours quelque chose qui la mettait assez mal à l’aise. Enfin, elle lui dit ces mots, lorsqu’elle le rattrapa :
- Merci beaucoup… De me ramener chez moi.
Nuage d'Abeilles se demandait si elle ne devait pas enchaîner pour lui dire que maintenant ça allait aller, qu'elle connaissait le chemin pour ne pas l'embêter davantage. Cependant la petite était incapable de mentir, et puis, après coup, elle s'était dite que sa mentor serait peut-être inquiète de ne pas la retrouver avant le coucher du soleil. Elle regarda le ciel, et fit le voeux que l'astre du jour reste encore à son zénith assez longtemps pour qu'ils puissent rentrer sains et saufs.
Sam 27 Nov - 21:47
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Guérisseur
Cœur d'Opale
Une abeille en surprit une autre
Une patte après l’autre… Pas trop vite. Cœur d’Opale regardait droit devant lui en essayant de ne pas trébucher. Quand il était seul encore ça allait, mais en face d’une apprentie d’un autre clan, ça non. Il poussa un petit soupir en regardant le soleil qui était déjà bien haut dans le ciel. Le guérisseur espérait que personne ne s’inquiéterait de sa disparition et n’irait le chercher, il n’aimerait pas tomber sur une patrouille et encore perdre du temps à leur expliquer la situation. Puis il n’était pas dit qu’il ne se fasse pas réprimander aussi, accompagné ainsi de Nuage d’Abeilles sans l’emmener à étoile de Corbeau. Mais il était à présent certain de la bonne foi de la petite, au vu de son état de peur et de confusion elle ne risquait pas de les espionner.
Opale sentait son regard lui brûler l’échine… Il était vrai que sa pelisse attirait souvent l’oeil des curieux, après tout elle n’était pas « normale » pour un chat sauvage. Tout simplement car il avait certainement du sang de domestique dans les veines, il l’avait découvert à ses dépends. Finalement, il n’était pas si différent d’elle… Mais il n’en parlait jamais, à personne. Il ne voulait pas que ça se sache. Le jeune félin lui risqua un regard alors qu’elle se mettait à parler à n’en plus finir.
- Comment me connaissez-vous ? Vous êtes guérisseur ? Je me suis toujours demandée pourquoi nous étions le seul clan à ne pas avoir de guérisseur… Vous pensez que c’est une sanction du clan des Étoiles ? Je trouve ça très triste… On approche de la mauvaise saison, et le clan va être malade, et je vais être obligée de les regarder sans pouvoir faire quelque chose. Vous comprenez à quel point c’est horrible ? Et, je suis un poids pour eux. Je suis toujours malade, et incapable de me soigner. Je ne sais pas si c’est parce que j’étais domestique avant, ou si j’ai juste une constitution faible… mais c’est pitoyable pour mon clan de ne pas pouvoir faire mieux…
Un petit soupir souleva ses épaules. Que répondre à ça ? Elle était vraiment très bavarde, il ne l’aurait pas cru. Tout dévoiler comme ça sur elle… Ou alors elle avait besoin d’en parler à quelqu’un. Quoiqu’il en soit ce n’était vraiment ni le lieu ni la personne, mais Cœur d’Opale voulait se montrer sympathique malgré tout. Il réfléchit quelques secondes avant de s’apprêter à lui répondre mais elle le coupa aussitôt
- Étoile de la Grenouille n’y est pour rien… J’ai fait ça de ma propre initiative, elle était loin, quand c’est arrivé, probablement à patrouiller. Je voulais chasser quelque chose pour le clan, mais tout à dérapé. J’ai sauté sur une proie, et, il s’est transformé en prédateur. Je n’avais pas vu ce que c’était. C’était roux… Je n’ai jamais rien vu de tel… C’est en essayant de lui échapper que je me suis retrouvée pas loin d’ici. Ensuite, j’ai essayé de revenir chez moi, mais je me suis perdue encore plus.
Ah ? Le félin aux yeux brumeux lui lança un œil interrogatif. Elle changeait de sujet comme les saisons, mais ce n’est pas ce qui l’interpella le plus. Quelque chose de roux ?! Un renard ? Oh par le clan des étoiles. Cette petite avait beaucoup de chance de s’en être sortie indemne, ce n’était pas le cas de tous… Cœur d’Opale avait un peu ralenti pour être à sa hauteur et en profiter pour faire un petit examen de vue. A priori elle ne semblait pas blessée, même si son pelage était poussiéreux par endroit. Ouf.
Une miraculée ! Le clan des flammes avait la chance d’être un peu plus protégé des renards, ils ne traînaient pas trop dans les canyons et les plaines dégagées. Mais à la saison des petits c’était une véritable plaie pour tout le monde, quand ils se mettaient à chasser pour leur famille et qu’ils étaient surprotecteurs. Nuage d’Abeilles semblait gênée, grattant les yeux rivés sur ses pattes. Ahh… A cet âge, l’on pensait surtout à ce que nos mentors pensent de nous. Comme si une petite erreur allait leur faire perdre toute leur estime. C’était sûrement un peu différent pour elle, ancienne domestique. Elle devait penser qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur… Cela adoucit un peu l’humeur du guérisseur. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas remarqué qu’il avait accéléré le pas et qu’elle avait du mal à le suivre.
- Merci beaucoup… De me ramener chez moi. -hm de rien.
Répondit-il tout machinalement, les yeux levés vers les falaises du canyon aux granites. Ils approchaient de la frontière mais il leur faudrait traverser ce passage étroit aux parois un peu abruptes. Le soleil était haut dans le ciel, une silhouette sombre d’une corneille passait dans son rayon en croassant.
-Nous sommes au canyon, c’est le passage le plus rapide pour traverser le territoire des nuages mais il est plutôt dangereux. Marche bien dans mes pas surtout.
Grommela t-il en escaladant une parois aux pierres rougeâtre, se glissant dans le passage avec souplesse. A vrai dire, cela l’inquiétait un peu mais plus pour lui que pour elle. Il n’avait pas pratiqué ce raccourci depuis un moment et sa vue n’avait fait que baisser. Mais ça, il se refusa de l’avouer, il faudrait être prudent, voilà tout ! Une fois qu’elle l’eut rejoint, ils entamèrent la traversée. Au moins la bise glaciale avait laissée place à une douce chaleur émanant des pierres rosées de la carrière. Après un peu de réflexion, il se décida à lui répondre sans la regarder, se concentrant sur ses pas.
-Tu as fais une bêtise, voilà tout. Tout grand guerrier en a déjà fait, même étoile de la grenouille, sois en sure ! Le tout est d’assumer ton erreur et d’aller de l’avant. Et accepter punition si il y a !
Commença t-il sur le ton de l’humour, tentant de détendre un peu l’atmosphère qui respirait encore la nervosité.
-Si elle t’a accepté dans son clan c’est qu’elle t’en a jugé digne. Cependant, que tu sois son apprentie ne change rien au fait que tu doive respecter le code du guerrier comme tout le monde. Rien qu’en faisant ce petit effort là tu monteras dans l’estime du clan tout entier. Donc plus de sortie en douce tant que tu n’es pas nommée guerrière, c’est clair ?
Poursuivit-il en escaladant de nouveau un petit mur rocheux, se retrouvant sur une plateforme assez étroite pour eux deux.
-Par contre, le prédateur qui a croisé ta route était un renard. Évite de le mentionner à Etoile de la grenouille sinon elle risque de s’énerver encore plus, ils sont très dangereux et tu as eu beaucoup de chance.
Le petit félin tacheté se ramassa sur lui même avant de bondir sur le petit promontoire d’en face, puis sur le suivant. Il se tourna pour surveiller que la petite apprentie ne tombe pas, même si il ne voyait qu’une pauvre tache floue dans le décor.
- Mais je n’ai pas oublié ce que tu m’as dis tout à l’heure… Si je te connais, c’est parce que tu as su faire parler de toi. Je ne pense pas que le clan des étoiles cherche à punir votre clan, c’est seulement qu’il a jugé qu’aucun d’entre vous n’était encore en capacité de devenir guérisseur. Ça demande des habilités particulières. Mais je comprends ton inquiétude…
Il réfléchit quelques instants en inclinant la tête sur le côté, les oreilles en arrière.
- Moi aussi je suis souvent souffrant, Nuage d’Abeilles. Mais ça ne m’empêche pas d’agir. Je suis presque aveugle et j’ai été malade de nombreuses lunes avant de poursuivre mon apprentissage. Ne pense pas que nous soyons pitoyables, nous pouvons faire de grandes choses même à notre échelle, aussi petite soit-elle. Tu as encore le temps de grandir avant de te juger utile pour ton clan… Tu veux montrer ta valeur et c’est louable, mais tu es jeune. Rendre fière ta cheffe est une chose, te mettre en danger en est une autre.
Il attendit qu’elle le rejoigne pour lui donner un petit coup de museau sur l’épaule, esquissant un sourire. Bien souvent Coeur d’Opale paraissait assez abrupte et froid au premier abord, mais à ceux chez qui il trouvait un intérêt, il avait toujours de quoi dire. Il tenait cette petite en estime. Très peu d’apprentis de son âge se posaient toutes ces questions sur leur place dans le clan et ils n’avaient pas à le faire. Tout était évident pour eux depuis qu’ils étaient nés, mais pour des sangs mêlés tels qu’opale et elle l’affaire était différente. Ils n’avaient rien pour eux et tout à gagner. -Écoute, si tu penses que votre clan risque de beaucoup souffrir de la mauvaise saison, je peux t’apprendre quelques petites choses utiles sur les plantes à avoir sous la patte. Avec l’accord de ta cheffe bien certainement. Je ne pourrais pas tout t’enseigner d’ici là, mais l’essentiel sera suffisant.
Sur ces mots, le félin se redressa avec un léger éclat de malice dans le regard. Il se détourna, avançant de quelques pas sur un petit passage bordant la falaise. Ils étaient assez haut mais plus très loin, le guérisseur en apercevait le bout juste là-baaaaAAAH… Enfin, à trop regarder au-delà de son museau, il en oubliait ses pattes. Coeur d’Opale poussa une exclamation alors qu’il trébuchait, chancelant dangereusement sur le côté. Il tenta de se rattraper mais son arrière train suivit et il se retrouva les pattes arrières dans le vide, tentant de se raccrocher à la paroi qui manquait d’aspérités. Il n’avait rien pour se tenir et ses griffes raclèrent la pierre. Aie ! La chute d’ici pourrait être dangereuse ! Il n’en voyait même pas le bas
-Arrh chtupides yeux !
S’écria t-il la mâchoire serrée en se sentant glisser en arrière.
Lun 29 Nov - 22:51
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Force d'Abeilles
Une abeille en surprit une autre
Le félin était maintenant à sa hauteur et ses yeux s’attardaient sur elle d’une étrange manière. Que faisait-il, à quoi pensait-il ? Ce qui était sûr, c’est qu’il semblait méditer sur quelque chose de très profond à son sujet. Après quelques instants, il termina par laisser échapper un léger - de rien - qui fut très vite avalé par le vent.
- Nous sommes au canyon, c’est le passage le plus rapide pour traverser le territoire des nuages mais il est plutôt dangereux. Marche bien dans mes pas surtout.
Elle releva la tête, surprise de cette voix qui venait de l’extraire de ses pensées. Le paysage était tellement… Tellement beau et effrayant à la fois, elle savait que l’escalade serait dangereuse... Alors sans un mot, elle se mit derrière lui afin de l’imiter. Elle était maintenant de l’autre côté de la brèche rougeâtre.
Elle suivait l’individu à l'étrange pelage qui marchait à une allure modérée, comme s'il faisait attention à ce qu’elle puisse suivre le mouvement. Son oreille droite pivota d'un air désenchanté… Elle voulait tellement ouvrir la gueule pour protester : Je peux suivre ! Je suis maintenant un membre du clan de la Terre ! Plus une domestique ! Mais aucun son ne s'y échappa... Cet étonnant personnage venait de lui apporter son aide, et elle était bien obligée d’accepter ce rôle de “petit être inconscient qui désobéit au règlement”, qu’elle s’était construite. Aah~ soupira-t-elle, légèrement vexée par ses actions, les oreilles basses. Elle ne pouvait qu’en profiter pour méditer sur ce qu'elle avait fait, et SURTOUT, se maudir comme il le fallait…
- Tu as fais une bêtise, voilà tout. Tout grand guerrier en a déjà fait, même étoile de la grenouille, sois en sure ! Le tout est d’assumer ton erreur et d’aller de l’avant. Et accepter punition si il y a !
Etoile de la Grenouille, faire une bêtise ? Oh, c’était bien quelque chose d’impossible à croire pour Nuage d’Abeilles ! Elle le dévisagea, quelques instants, puis se tut. Fallait-il lui faire confiance, n’essayait-il pas de discréditer sa cheffe ?
- Si elle t’a accepté dans son clan c’est qu’elle t’en a jugé digne. Cependant, que tu sois son apprentie ne change rien au fait que tu doive respecter le code du guerrier comme tout le monde. Rien qu’en faisant ce petit effort là tu monteras dans l’estime du clan tout entier. Donc plus de sortie en douce tant que tu n’es pas nommée guerrière, c’est clair ?
C’était clair, bien clair. La petite n'aimait pas la situation dans laquelle elle s'était mise : tout était de sa faute, et c’était bien là le problème... Elle était habituée à se faire prendre en n’étant pas responsable de ses actes, à cause d’âneries de la part de ses coéquipiers de clan... Mais là c’était différent. Pour la première fois, elle s’était faite prendre pour désobéissance ! C'était le pompom. Le regard droit devant, elle avançait robotiquement, comme si un pantin guidait chacun de ses pas. Elle hocha la tête pour lui montrer qu’elle avait bien pris en compte sa remarque, et il poursuivit :
- Par contre, le prédateur qui a croisé ta route était un renard. Évite de le mentionner à Etoile de la grenouille sinon elle risque de s’énerver encore plus, ils sont très dangereux et tu as eu beaucoup de chance.
Au moins, elle pourra rayer dans sa liste de découvertes, le challenge : “avoir vu un renard de très près !” ; pensa-t-elle comme pour se rassurer. Elle savait au plus profond d’elle même qu’elle serait incapable de ne pas être sincère devant sa meneuse, si elle lui demandait… Ses petits yeux se mouillèrent à l’idée qu’elle s’inquiète pour elle… Il fallait qu’ils rentrent vite.
Elle observa le matou tacheté faire preuve d'habileté en sautant de roches en roches. Heureusement que la petite n’avait pas le vertige ! Le territoire des Nuages ressemblait à un parfait parcours du combattant… Ils ne devaient pas manquer de sources d’amusements. Elle essaya de faire de même, titubant parfois mais se reprenant toujours de justesse. Le guérisseur continua :
- Mais je n’ai pas oublié ce que tu m’as dis tout à l’heure… Si je te connais, c’est parce que tu as su faire parler de toi. Je ne pense pas que le clan des étoiles cherche à punir votre clan, c’est seulement qu’il a jugé qu’aucun d’entre vous n’était encore en capacité de devenir guérisseur. Ça demande des habilités particulières. Mais je comprends ton inquiétude…
Pas habiles à être guérisseurs ? Mais il y a tellement de bons et loyaux sujets chez nous ! Si seulement je pouvais lui montrer, il pourrait voir de lui même qu’il y a de nombreux candidats qui seraient prêts à se tuer à la tâche pour protéger leur clan… Pourquoi ne pourraient-ils pas être assez bons pour être guérisseurs ? Haa… C’était tellement triste, tellement… Ce sentiment d’être impuissant… pensa-t-elle, une lueur flamboyante dans les yeux.
- Moi aussi je suis souvent souffrant, Nuage d’Abeilles. Elle tendit les oreilles vers le ciel, à l’écoute de ces mots qui avaient capté son attention.
- Mais ça ne m’empêche pas d’agir. Je suis presque aveugle et j’ai été malade de nombreuses lunes avant de poursuivre mon apprentissage. Ne pense pas que nous soyons pitoyables, nous pouvons faire de grandes choses même à notre échelle, aussi petite soit-elle. Tu as encore le temps de grandir avant de te juger utile pour ton clan… Tu veux montrer ta valeur et c’est louable, mais tu es jeune. Rendre fière ta cheffe est une chose, te mettre en danger en est une autre.
Une fois proche de lui, il essaya de la réconforter avec un petit coup de museau sur l’épaule. Pensive, elle se rapprocha un peu de lui en signe de reconnaissance.. Il lui avait révélé qu’il était aveugle, c’était tellement grand… Elle l’observa avec des yeux nouveaux, comme un moineau qui découvre ses parents pour la première fois ; un regard admirateur. Il avait des handicaps… et il pouvait aider pour son clan : c’était admirable.
- Écoute, si tu penses que votre clan risque de beaucoup souffrir de la mauvaise saison, je peux t’apprendre quelques petites choses utiles sur les plantes à avoir sous la patte. Avec l’accord de ta cheffe bien certainement. Je ne pourrais pas tout t’enseigner d’ici là, mais l’essentiel sera suffisant.
- OH, merci infiniment !
Laissa-t-elle échapper, la joie s’exprimant sur son visage. Nuage d’Abeilles était soudainement rayonnante. Si un sourire pouvait s’y dessiner, il serait à l’image de celui d’un chat gourmand venant de découvrir 10 000 souris tomber du ciel devant lui. En parlant de ciel… Ils étaient maintenant très hauts sur la falaise, et alors qu’elle trépignait sur place, comme un chaton venant de naître, elle entendit un ….
HAAAAAAAAAAAAA.
- Quoi… Qu… OH.
S’écria la petite, sous le coup de la précipitation. Elle venait de remarquer le guérisseur qui tenait tant bien que mal sur le rebord, il risquait de tomber à tout instant…
- Arrh chtupides yeux !
C’était le cas de le dire ! Risquer de mourir à cause de ses yeux ! Elle en frissonna jusqu’à l’extrémité de sa queue… C’était bien pire que de tomber malade !
- Je vais vous aider ! Je ne sais pas comment mais je vais vous aider !
Fit-elle, stressée comme jamais… On pouvait dire qu’elle n’était pas la plus rassurante des compagnies. Elle tremblait tellement, le regard passant d’un endroit à un autre, espérant avoir une idée de génie. Elle ne pouvait pas tenter de le récupérer seulement par son poids, elle était bien plus jeune et maigre !
Elle vit alors un arbuste qui longeait le bord, et elle entoura sa queue de son mince tronc, avant de tendre sa patte vers Coeur d’Opale :
- Accrochez-vous à moi !
Voyant qu’il risquait de tomber s’il lâchait prise, elle sauta sur une de ses pattes de libre et le hissa jusqu’à la terre ferme. Le tronc était presque déraciné, et il s’en était fallu de peu pour qu’ils tombent tous les deux dans le précipice…
- Oh... ça... c’est ce qu’on appelle de l’action !
Lança-t-elle, toujours sous le coup de l’adrénaline. Elle pétillait encore, trépignant toujours sur place, oubliant presque qu’il avait risqué de tomber quelques secondes plus tôt :
- Alors vous allez m’apprendre ? Alors… Alors, je vais pouvoir aider mon clan, mais c’est super ! Je suis tellement reconnaissante ! Dois-je vous appeler maître ? Maître Cœur d’Opale ! Vous allez m’apprendre, comme un mentor, c’est si… Je suis si heureuse !
Elle semblait hystérique, puis elle reprit son calme en soufflant doucement :
- Mais il faudrait peut-être qu’on s’en sorte de là vivant avant… C’est parti !
Elle prit les devants et longea la descente, sa queue faisant la pendule de droite à gauche vers le haut. Son rêve allait peut-être se réaliser… Être utile ! Elle regarda de temps en temps derrière elle, et laissa ses oreilles en l'air, alerte à tout signe de bruit étrange.
Dim 5 Déc - 22:49
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Guérisseur
Cœur d'Opale
Une abeille en surprit une autre
- Je vais vous aider ! Je ne sais pas comment mais je vais vous aider !
Un grand bourdonnement sifflait à ses oreilles alors qu’il entendait la voix lointaine de Nuage d’Abeilles, très appliqué à essayer de ne PAS TOMBER. La mâchoire serrée, il avait l’impression que sa tête allait exploser alors que ses pattes arrières patinaient dans le vide. Coeur d’Opale se sentait glisser inexorablement, tout son corps attiré par le vide. Ses griffes se plantèrent dans la roche alors qu’il essayait désespérément de trouver une prise. Il risqua un regard vers le vide. C’était… Profond ! Un vertige le prit et il planta ses yeux apeurés dans ceux de l’apprentie. Elle… Ne pouvait pas le hisser, il risquait de tomber tous les deux ! Mais il n’avait pas le choix. Elle mordit sa patte et le tira jusqu’au bord. Comment pouvait-elle avoir autant de force..-ah. Il remarqua qu’elle s’était agrippée à une racine qui craquait dangereusement sous leur poids. Il grogna sous l’effort mais parvint à remonter la pente, s’étalant par terre tout pantelant.
- Oh... ça... c’est ce qu’on appelle de l’action !
Un rire nerveux éclata dans sa gorge alors qu’il se redressait, les membres encore tremblant d’adrénaline et de peur. Ouille… Sa patte avant saignait sous les petits crocs de Nuage d’Abeilles mais rien de sérieux. Il avait beaucoup de chance de ne pas s’être fait plus mal que ça, voir pire…
-Tu l’as dis… Quelle aventure. Merci beaucoup... Soupira t-il en reprenant son souffle, se détendant un peu. Comme quoi, il fallait parfois se féliciter d’être en vie. Ça lui apprendra à bavasser sans faire attention ou mettre les pattes… Il devait apprendre à moins faire confiance à ses yeux et plus aux autres. Chaque jour, ils le trompaient un peu plus. - Alors vous allez m’apprendre ? Alors… Alors, je vais pouvoir aider mon clan, mais c’est super ! Je suis tellement reconnaissante ! Dois-je vous appeler maître ? Maître Cœur d’Opale ! Vous allez m’apprendre, comme un mentor, c’est si… Je suis si heureuse ! Mais il faudrait peut-être qu’on s’en sorte de là vivant avant… C’est parti !
Étonné par son soudain enthousiasme, il avait à peine eu le temps de reprendre ses esprits. Il rigola avec légèreté avant de la suivre, ne marchant pas tout à fait droit. Elle était adorable. Elle lui rappelait un peu sa propre apprentie qu’il avait toujours traité avec la plus grande tendresse. Il trottina à sa suite, bien heureux de partir de cet endroit maudit. Les voilà dans le territoire des nuages… Toute l’angoisse de la petite apprentie guerrière semblait s’être envolée, remplacée par de l’assurance. On aurait dit un autre chat. Il la rattrapa en lui donnant un petit coup de tête sur l’épaule
-Seul cœur d’Opale suffira petite. Mais il va encore falloir que j’en parle à ta meneuse. Je ne pourrais pas faire le voyage comme tu peux t’en douter alors tu devras faire le déplacement. Je t’enseignerai les bases, en compagnie de mon autre apprentie, Nuage éclatant.
Souffla t-il en marchant vite pour suivre la cadence. Ils parcoururent le territoire des Nuageux, poussés par la bise glacée qui parcourait leurs forêts. Un fin manteau de neige éclairait leurs pas empressés alors que le ciel s’était couvert d’un voile grisâtre. Quelques flocons tombaient par-ci par-là, Coeur d’Opale se confondant parfaitement avec l’environnement. Mais son poil fin le faisait trembler sous le vent qui le pénétrait jusqu’à l’os. Un petit silence s’était installé alors le jeune guérisseur se rapprocha un peu de Nuages d’Abeilles
-C’est qu’il fait froid ici… Rien à voir avec le territoire des flammes, il fait beaucoup plus chaud. Je ne suis venu dans le coin qu’une fois, alors que j’étais encore guerrier.
De la buée s’échappait de sa gueule alors qu’il observait le paysage blanchâtre et si calme qui les entourait. Il espérait ne croiser aucune patrouille, ce serait embêtant de devoir s’expliquer et se faire escorter jusque là bas… Et puis il savait que Nuage d’Abeilles n’était pas très bien vue par tout le monde alors autant ne pas s’attirer d’ennuis.
[b]-Alors, pourquoi as-tu décidé de rejoindre les claniques ? Nous n’avons pas la vie la plus facile qu’il soit, hm ? [b]
Murmura t-il, un peu curieux. Alors qu’il était désintéressé et distant à leur rencontre, il était beaucoup plus détendu et intrigué à présent. La dévisageant de ses grands yeux brumeux et bleutés, la brise soufflait dans son pelage clairsemé. Il sentait qu’ils se rapprochaient de leur but, ils n’étaient plus très loin des roches mousseuses, la frontière entre le territoire des nuages et de la terre. Tant mieux, le guérisseur à la patte blessée commençait à fatiguer quelque peu.
Sam 29 Jan - 20:06
Messages : 77
Feuille du Chat Atout du chat: Barre de vie du guerrier Rapide: (150/150) Barre de vie du Fort guerrier: (0/250) Barre de vie du guerrier Agile: (0/200) Barre de vie du guerrier Défensif: (0/150)
Guerrier
Force d'Abeilles
- Tu l’as dis… Quelle aventure. Merci beaucoup…
La jeune apprentie lui esquissa l’un de ses plus beaux sourires qui voulaient dire un million de mots en une seule expression de visage. Pourquoi le remerciait-elle ? La féline au pelage sable avait fait ce qu’il fallait faire sans en attendre davantage : tels étaient les méandres d’une âme inconsciente et bercée par la joie de vivre. Était-ce l’excès d’adrénaline qui la faisait réagir d’un rire sincère avant de s’essuyer le museau à l’aide de sa petite patte avant droite ? Une fine larme perlait sur sa joue, tout le monde allait bien et son cœur était comblé.
- Seul Cœur d’Opale suffira petite. Mais il va encore falloir que j’en parle à ta meneuse. Je ne pourrais pas faire le voyage comme tu peux t’en douter alors tu devras faire le déplacement. Je t’enseignerai les bases, en compagnie de mon autre apprentie, Nuage éclatant.
Lorsqu’ils reprirent la route, on aurait dit que les petites pattes de Nuage d’Abeilles, soudainement aussi légères qu’une plume, étaient ensorcelées par une force nouvelle, déterrée des landes du clan des étoiles. Elle avait vraiment l’ardeur de ces petites bestioles volantes présentes dans son nom. La petite ronronnait légèrement, heureuse de sa proposition car, si elle pouvait éviter à quiconque de prendre des risques à sa place, elle le ferait sans hésiter, tel un bouclier félin ! Pensa-t-elle en faisant bouger ses petites oreilles sur la tête, comme des antennes.
Mais il n’y avait pas que cela qui la rendait joyeuse, l'idée de voyager pour aller le revoir était une possibilité très envoûtante, pour la nouvelle recrue du clan de la Terre. Cela signifiait la découverte, l’avidité d’en savoir plus et d’explorer les profondeurs de ce monde, comme une quête spirituelle. Elle voulait être une personne riche d’expériences, sur qui on pouvait se reposer si l’on était dans le besoin. Être guérisseur était-il un chemin possible qu’elle n’avait jamais envisagé ? Elle regardait au loin, le visage pensif.
- C’est qu’il fait froid ici… Rien à voir avec le territoire des flammes, il fait beaucoup plus chaud. Je ne suis venu dans le coin qu’une fois, alors que j’étais encore guerrier.
Elle acquiesça timidement… Pour dire vrai, elle n’avait pas remarqué le froid sur son échine, avant que Cœur d’Opale n’en fasse la réflexion. Maintenant, il lui semblait qu’elle faisait face à une véritable tempête de fraîcheur, et elle grelotta en faisant du bruit avec ses petits crocs qui s’entrechoquaient dans sa mâchoire. Elle se rapprocha de lui pour marcher en se collant à son pelage, espérant le réchauffer par la même occasion :
- On est plus fort à deux contre le froid… Parvint-t-elle à souffler entre deux claquements de crocs.
Elle regardait aux alentours et la conclusion fut rapidement celle-ci : le territoire du clan des Nuages, du peu qu’elle avait vu, n’avait rien pour lui… Comment faisaient-ils pour se repérer face à ce désert de neige ? A ne pas mourir face à ces canyons ? Où se trouvait la beauté de la forêt, les gibiers qui chantaient en compagnie de leurs progénitures… Et ces arbres chatoyants aux couleurs changeantes avec le temps… Et ces nouvelles pousses vertes qui faisaient surface par-dessus la terre, lors de la saison des feuilles nouvelles ? Y en avait-il seulement ? Non, cette zone morte en plus d’être invivable n’était pas faite pour elle, ni pour d’autres chats, d’ailleurs. Soudain, chose nouvelle, Coeur d’Opale la dévisagea de ses yeux lucides qui cette fois, rayonnaient d’un brin de curiosité :
- Alors, pourquoi as-tu décidé de rejoindre les claniques ? Nous n’avons pas la vie la plus facile qu’il soit, hm ?
Prise au dépourvu, elle répondit avec une fluidité exemplaire tout en continuant d’avancer, prise d’une marche de plus en plus rapide, comme si elle voulait fuir quelque chose. Ses yeux complètements éteints, elle avançait avec l’étrange sensation que quelqu’un venait de prendre possession de son corps et de sa voix fluette :
- Je suis née d’un endroit… Où mon corps y était, mais pas mon coeur. Tout le monde y avait sa place, tout le monde s’y sentait bien, ma mère qui m’a fait naître, ma sœur, et ces êtres que vous appelez “bipèdes”, ils avaient tous un foyer qui leur convenait.
Elle repensa avec une certaine pointe d’amertume et de tristesse, à ces anciennes personnes… Celles avec qui elle avait pourtant vécu et partagé une partie de sa vie, sans être capable de les comprendre.
- Vous savez, je ne suis jamais parvenue à les comprendre, et eux non plus. Dès ma naissance. En fait, je rêvais d'ailleurs. Je voulais sortir. Je voulais chasser. Je voulais m’aventurer là où on m’interdisait l’accès. Je me sentais terriblement bridée. Enfermée. Dans un endroit qui ne me convenait pas. J’étais frustrée. J’étais invivable pour eux. Je tentais de sortir par tous les moyens. Je crachais. Je feulais. Je détruisais leurs biens. Et un jour, ils m’ont exilé, loin, très loin.
Ses mots se faisaient de plus en plus saccadés, comme si elle revivait l’oppression d’antan. Elle se détourna du sujet pour orienter son esprit ailleurs que dans cette terrible image.
- Et je faisais un rêve étrange. Je rêvais d’un petit chaton qui se noyait. Très bizarre ? Vous ne trouvez pas ? Car en fait, je l’ai vraiment vécu. Ce chaton était dans un endroit très dangereux... C’était très haut. Il y avait un lac, des roches. Y tomber aurait été fatal.
Avec le choc, elle ne se souvenait plus très bien de son arrivée au campement. Elle se demandait si elle en avait même parlé à quelqu’un, sa meneuse était-elle au courant ? La petite essayait de se creuser les méninges, et se fit la réflexion qu’il faudrait qu’elle lui en parle, posément, un jour. Car ce manque de transparence faisait que certains chats de son clan le prenaient pour son fils. Or, il n’était probablement pas qu’un simple chat domestique…
- Je me suis promise de veiller sur lui, de lui trouver un foyer, et le clan de la Terre nous a aidé. Je leur suis redevable, et au-delà de ça… Vous allez peut-être trouver ça bizarre mais... Pour la première fois de ma vie, je me suis enfin sentie véritablement chez moi.
Elle s’arrêta net, prenant conscience qu’elle commençait à reconnaître les alentours. En fait… Elle avait traversé la frontière sans s’en rendre compte. Coincée dans une partie de son esprit, elle n’avait même pas fait attention au monde qui l’entourait, à la végétation qui prenait le dessus sur la neige, à cette odeur de gibier qui lui montait aux narines. Ah… Que ça lui avait manqué.
Ils étaient presque arrivés au niveau du campement, et une pointe de peur lui serra le cœur. Non… Elle espérait vraiment que les représailles pour s’être perdue ne soient pas trop lourdes, elle espérait ne pas se voir exilée de nouveau, mais d’un endroit qui cette fois, lui était cher ; alors, elle trembla d’angoisse.
- En tout cas… Si je suis bannie du clan de la Terre… J'ai quand même été heureuse de vous rencontrer, Guérisseur. Fit-elle, d’un timbre de voix de plus en plus éteint, les membres figés par les représailles qu’elle doit affronter.