Faisant partie d'une race pure, Pandémie fut vendu lorsqu'il était chaton. Il fut séparé de sa sœur, Reine, qu'il chérissait tout particulièrement. Il lui arrive de penser à elle et d'être triste, mais généralement, il préfère oublier et continuer sa route.

Mais parfois, Pandémie est nostalgique et il se demande comment est la vie de sa sœur. Probablement mieux que la sienne. Elle est sans doute mère et vit dans une belle maison. Il l'espère en tout cas, car lui n'a pas eu cette chance. Son bipède était fou, Pandémie en était persuadé. Déjà, ils vivaient dans un endroit miteux et des gens venaient tout le temps, tous les jours. Son bipède sortait une espèce de machine qui faisait un bruit épouvantable. Ils repartaient souvent avec des symboles sur leurs corps.

L'ironie fut qu'un jour, ce fut lui qui partait avec des symboles sur son corps. Sur sa patte plus précisément. Il se souvient de très peu de choses, il se rappelle avoir mangé ses croquettes habituelles puis sombrer dans un sommeil profond. Quand il s'est réveillé, il avait une affreuse marque et une douleur quasiment insupportable. Il dut attendre plusieurs jours avant de s'enfuir, sa douleur l’empêchant de faire trop de mouvement.

Après avoir appris à chasser tout seul, Pandémie s'est décidé d'apprendre à combattre. Sans aucun scrupule. Il se mit à attaquer des pauvres chats domestiques, souvent de très jeunes âges pour commencer à affronter les domestiques adultes. Ce mode de vie lui plu fortement, obtenir des marques et faire peur aux autres félins avec. Il grandit et fit sa vie sans se soucier du mal qu'il faisait autour de lui.

Un beau jour, Pandémie était d'une humeur massacrante. Après s’être fait battre par un chat de clan, il valait mieux ne pas croiser le chemin du gros matou. Malheureusement, Souffle Mélancolique et sa compagne, Plume Lumineuse n'eurent pas cette chance. Caché dans les buissons, aucun des deux félins ne pouvait voir le regard fou du gros mâle. Tout doucement, le mâle s'approcha de la femelle au pelage d'un blanc neige. Il ne fut cependant pas assez rapide et se fut étonné. Le compagnon de la femelle avait fait volte-face pour l'attaquer.

Un combat se déclencha sans que la femelle ne puisse rien faire. Pandémie dut avouer que son adversaire était fort et il avait du mal à esquiver ses coups. À la pensée d'être à nouveau battu, cela enragea plus Pandémie qui décida que ça en était assez. Il expulsa son ennemi et grogna d'une vois rauque :

"S'en est assez ! Tu n'aurais pas dû m'attaquer de la sorte stupide chat de clan ! Ta compagne va en payer le prix et peut-être qu'avec sa mort, tu réfléchiras à deux fois avant d'attaquer le Grand Pandémie !"

Sur ces mots, il se propulsa sur la femelle et lui mordit violemment la gorge. Il s'y acharna longtemps et lorsqu'il se fit éjecter par le compagnon de la femelle, il était déjà trop tard pour la sauver. Un ricanement effrayant sortit de la gorge du solitaire. Le pelage blanc de la femelle était tâchée de son propre sang. D'une magnifique femelle blanche, elle était devenue une magnifique au pelage pourpre.

Aucun des deux mâles n'oubliera le regard de l'un l'autre. L'un se souviendra d'un regard fou et moqueur, l'autre d'un regard rempli de larmes.